Pour finir cette couverture en direct du Festival de la BD d’Angoulême 2012, nous avons visité pour vous plusieurs expositions autour du président du jury Art Spiegelman. Et une exposition un peu cachée mais passionnante qui aborde le sujet des sièges dans la bande dessinée. Enfin, nous avons rencontré deux auteurs autour du célèbre duo Blake et Mortimer : André Juillard, un des dessinateurs qui poursuit la série, et Nicolas Barral, dessinateur de la parodie Les Aventures de Philip et Francis.
Chaque année, le Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême met en avant une grande rétrospective consacrée à son président de jury, grand prix de l’année précédente. Pour cette trente-neuvième édition, c’est Art Spiegelman qui est à l’honneur, dans le bâtiment Castro au bas de la ville.
Art Spiegelman est avant tout connu pour Maus, Son grand-œuvre qui a reçu de nombreuses récompenses, dont le Prix Pulitzer en 1992 (Spiegelman devient alors le premier auteur de bande dessiné à le recevoir) et le Prix du meilleur album étranger du Festival d’Angoulême, en 1988 et 1993.
De nombreuses planches originales présentées dans l’exposition sont issues de Maus, cet ouvrage qui relate la déportation des polonais pendant la deuxième Guerre Mondiale. Apparaissent aussi des dessins et peintures en grand format, donnant un jour bien plus percutant à l’univers de Maus.
Cette exposition revient également sur les débuts de l’artiste. Ses inspirations et premières planches y apparaissent, parfois bien différentes des thèmes graves inspirés par la déportation de ses parents.
Le magazine Raw, fondé par Art Spiegelman et sa femme française Françoise Mouly (qui édite par ailleurs aux Etats-Unis les aventures de l’Ours Barnabé dont nous vous parlions hier) tient également une place prépondérante dans la vie de l’auteur. Il est né d’une constatation, celle que la Bande Dessinée n’existait aux Etats-Unis que sous forme d’illustrations dans la presse ou de comics. Raw a ainsi élargi le champ de vision des Américains, en publiant auteurs américains et européens (à l’exemple de Jacques Tardi notamment). Raw fut également le théâtre des premières planches de Maus.
Par ailleurs, Art Spiegelman est une des figures les plus importantes de l’illustration du New-Yorker. Il a ainsi signé nombre de couvertures, dont certaines ont choqué un public endormi par des années de caricature de plus en plus édulcorée.
Parfaitement mise en scène, cette exposition se double, toujours au bâtiment Castro d’un regard sur la bande dessinée suédoise, pays de naissance de Spiegelman. Plusieurs auteurs suédois ont ainsi évoqué les romans de l’écrivain August Strindberg, sous le titre « La vie n’est pas pour les amateurs. »
Quant au Musée de la Bande Dessinée d’Angoulême, il a confié l’accrochage de ses collections à Art Spiegelman, pour la période du 26 janvier au 6 mai. L’auteur y a ainsi décrit son histoire de la bande dessinée, reprenant les auteurs qui l’ont marqué.
Quand on imagine Largo Winch, on se remémore à coup sûr ce dessin du jeune milliardaire, les mains dans les poches, nonchalamment installé dans un fauteuil signé Charles Pollock. L’exposition Le Siège Contemporain dans la bande dessinée, qui a investi les Ateliers Magelis pendant la période du Festival d’Angoulême, relève la présence des sièges les plus célèbres dans les vignettes de bande dessinée.
L’exposition a été mise en place par Dominique Brechoteau, professeur d’arts appliqués et ancien Président du Festival. « J’ai compulsé les archives de la Cité de la BD, qui comporte près de 30.000 albums. J’ai pris 300 diapos où des sièges de designers apparaissent ». De Franquin à Margaux Motin, l’exposition revient sur toutes les époques et tous les styles de la bande dessinée. Avec parfois des trouvailles où on ne les attend pas…
« Malgré son style très simple, Claire Bretécher a su esquisser en quelques traits de nombreux sièges célèbres. C’est notamment le cas du Lounge Chair de Eames, pourtant assez complexe ». Heureux hasard, cette vignette précise se retrouve dans l’exposition juste à côté d’une représentation quasi photographique du même fauteuil. « Tout au long de sa carrière, Bretécher a émaillé ses dessins de nombreux sièges, choisis précisément. »
Parfois, c’est la BD qui inspire le siège. Il en est ainsi d’un modèle indissociable de l’univers de Franquin, édité par Tecno. Moulé en résine, celui-ci reprend les traits d’un fauteuil qui apparaît très régulièrement dans Spirou ou Modeste et Pompon. « En fait, ce modèle qui a été édité d’après le dessin de Franquin n’est pas sa création. Il s’agit à l’origine d’un siège signé Marco Zanusso. L’original disposait d’un châssis en bois et d’un rembourrage en mousse recouvert de tissu. Cette réédition affiche des proportions et des matériaux totalement différents, grâce à l’intermédiaire de la plume de Franquin. »
Vignettes, albums originaux et messages d’auteurs relèvent cette passionnante exposition. Si vous ne pouvez la voir pendant le festival, elle sera transférée du 31 janvier au 28 février au Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE), situé 31 boulevard Besson-Bey à Angoulême. A noter que cette exposition peut être montée dans d’autres lieux, à condition d’assurer le transport des panneaux et l’assurance. Par ailleurs un catalogue de l’exposition est en préparation, qui sera vendu au tarif de l’impression. Si vous êtes intéressés, il suffit de vous manifester sur le site du CAUE (www.caue16.fr).
Passons maintenant à notre rencontre du jour, autour de Blake et Mortimer. La série mythique d’Edgar P. Jacobs a été reprise sous la plume de plusieurs équipes d’auteurs. Par ailleurs, plus récemment, Blake et Mortimer a fait l’objet d’une parodie aux éditions Dargaud. Les Aventures de Philip et Francis en sont désormais à leur deuxième opus, intitulé Le Piège Machiavélique et sorti il y a quelques semaines.
Nous avons voulu confronter le point de vue de Nicolas Barral, dessinateur des Aventures de Philip et Francis et celui d’André Juillard, qui dessinateur de La Machination Voronov, des deux tomes des Sarcophages du Sixième Continent, ainsi que du Sanctuaire du Gondwana, trois des épisodes de Blake et Mortimer parus depuis la reprise de la série. Comment s’approprier de tels personnages ? Quelles sont les contraintes à respecter pour coller à l’univers de Jacobs… ? Autant de questions que nous avons posées aux deux auteurs.
Save My Brain : Pourquoi avoir choisi Blake & Mortimer comme base à une parodie ?
Nicolas Barral : Avec Pierre Veys, nous avions précédemment fait chez Delcourt une parodie de Sherlock Holmes, intitulée Baker Street, qui a tapé dans l’œil de Dargaud. Ils nous ont alors dit que si nous avions autre chose, ils étaient preneurs. Nous avons trouvé l’équivalent de Sherlock Holmes dans Blake et Mortimer. C’est aussi un couple de détectives anglais… Nous avions l’idée sans savoir si elle serait acceptée, notamment en ce qui concerne l’héritage des personnages. Comme Dargaud avait entre temps racheté les éditions Blake et Mortimer, il n’y a eu aucun obstacle. Il suffisait que ça soit drôle et que ça plaise.
SMB : Du point de vue du dessin, comment avez-vous trouvé la juste dose entre caricature et imitation ?
N.B. : Pour que le décalage marche, il ne faut pas trop s’éloigner de l’œuvre de Jacobs. Il faut une reconstitution assez fidèle, des citations… Je pense d’ailleurs que c’est le même calcul au cinéma avec 0SS117. Ensuite, c’est venu assez naturellement. Je n’avais pas d’obstacle technique étant donné qu’à la base, j’avais une formation réaliste.
SMB : Parmi les thèmes retenus, quels sont les éléments nécessaires pour lier Les Aventures de Philip et Francis à l’œuvre de Jacobs ?
N.B. : Le tome deux, Le Piège Machiavélique est une déclinaison parodique du Piège Diabolique. C’est justement en reprenant à notre compte une œuvre que tout le monde connaît qu’on a la base d’une parodie qui fonctionne. La différence est qu’on n’a pas un décalage dans le temps mais que Philip et Francis se retrouvent dans un monde parallèle, où Olrik n’a pas encore atteint son niveau maximum de méchanceté.
SMB : Personnellement, quel est votre Blake et Mortimer favori ?
N.B. : La Marque Jaune. Je le trouve très esthétique. C’est une époque où Jacobs était à son apogée et ça se passe à Londres, une ville que j’adore.
SMB : Vous êtes aussi l’auteur de Baker Street, un Sherlock Holmes revisité de manière loufoque. Quels sont les ressorts communs avec Les Aventures de Philip et Francis ?
N.B. : Déjà les personnages. Il y a un grand maigre et un… moyen enveloppé. Ensuite, on a la même volonté dans les deux cas de s’inscrire dans la tradition Goscinnienne pour le scénario et Uderzienne pour le dessin.
SMB : Cela a-t-il été plus facile ou plus difficile de donner des traits à Blake et Mortimer qu’à Sherlock Holmes, qui avait très peu de représentation physique officielle ?
N.B. : Pour Baker Street, je ne suis pas parti de zéro. J’ai donné à Sherlock Holmes les traits de Jeremy Brett, l’acteur qui a incarné Holmes à l’écran pour la télé anglaise. Et pour Blake et Mortimer, je n’ai finalement pas trop tenu compte des modèles originaux. Je me suis contenté de reprendre le collier de barbe de Mortimer et la petite moustache de Blake et d’exagérer les traits. Quand ils ont créé Super Dupont, Alexis et Gotlib ont fait de même. C’est une parodie des super héros, avec des traits caricaturaux.
SMB : Et concernant les personnages secondaires ?
N.B. : On a pris quelques libertés là aussi. Par exemple, en inventant la maman de Blake dans le monde parallèle, alors qu’elle n’apparaît jamais dans la série de Jacobs. Je n’ai pas repris Nasir à l’identique non plus. Dans Baker Street, on avait déjà un personnage de serviteur indien. Quand Pierre Veys m’a proposé le scénario, je l’ai repris tel quel, je pense que c’est ce qu’il avait en tête. Et on a ajouté Churchill. Ca a été un vrai bonheur !
SMB : Notre magazine s’appelle Save My Brain… Sauver les cerveaux. Comment peut-on le faire ?
N.B. : Il faut manger du poisson. Mais je pense que pour certains, c’est foutu. On ne peut plus les sauver…
SMB : Votre coup de cœur BD de l’année ?
N.B. : Je ne vais pas faire original, mais je vais citer Polina, de Bastien Vivès. Je l’ai abordé par curiosité, et j’ai été épaté.
Après Nicolas Barral, laissons maintenant la parole à André Juillard.
Save My Brain : Comment en êtes-vous venu à poursuivre la série d’Edgar P. Jacobs ?
A.J. : C’est avant tout une idée de l’éditeur. Mais j’avais déjà exploré plusieurs fois l’univers de Jacobs. Vers 1985 alors qu’il était encore vivant, j’avais réalisé une page hommage. Il m’avait alors envoyé un très gentil mot. C’était à l’époque où Blake et Mortimer paraissait dans le Journal de Tintin. Puis j’ai fait quelques images pour les éditions Archives Internationales. Ce n’était pas du Jacobs mais ça s’inscrivait dans l’atmosphère de La Marque Jaune ou du Secret de l’Espadon. On m’a également sollicité pour dessiner le deuxième tome des Trois Formules du Professeur Sato (finalement réalisé par Bob de Moor, NDLR), mais j’ai refusé. D’une part par ce que le scénario ne m’inspirait pas et d’autre part parce qu’il ne correspondait pas au Blake et Mortimer de mon enfance. J’ai aussi dessiné il y a quelques années l’Aventure immobile, un album où Blake et Mortimer sont vieux. Et enfin, on m’a demandé de reprendre la série. On m’a proposé un scénario d’espionnage, celui de la Machination Voronov, qui m’a plu. J’ai commencé à faire quelques planches pour me faire la main, avant de faire l’album complet.
SMB : Comment parvient-on à s’approprier des personnages aussi célèbres ?
A.J. : J’ai toujours aimé pasticher et copier. J’ai commencé avec de vieux auteurs américains, comme Harald Foster. Mais aussi Tintin. A force, j’ai fini par acquérir une certaine aisance graphique. Pour réussir, il faut deux choses : l’aisance graphique et l’amour du personnage. Blake et Mortimer, ça se passe dans les années 1960. Il y a donc un côté BD historique, c’est un genre que j’affectionne. Et la Ligne Claire de Jacobs est un style qui me convient.
SMB : D’un point de vue du dessin, quels sont les traits caractéristiques de Jacobs qu’il fallait absolument garder en mémoire selon vous ?
A.J. : Jacobs a un traité graphique particulier. C’est de la Ligne Claire mais ce n’est pas la Ligne Claire d’Hergé. C’est aussi un trait simple, mais plus puissant. Dans le traité graphique de Blake et Mortimer, il n’y a pas de hachures. C’est d’ailleurs un artifice que je n’utilise que très peu. Ensuite, tout en respectant l’univers de Blake et Mortimer, je me le suis approprié. Je n’ai pas exactement le même point de vue que Jacobs. Par exemple, je fais plus de gros plans, je suis plus réaliste sur certains détails comme les chaussures, que Jacobs traitait presque de manières tintinienne. A l’inverse, j’ai un peu de mal à m’inscrire dans le côté théâtral de dessin de Jacobs, notamment en ce qui concerne les postures des personnages.
SMB : D’autres auteurs ont poursuivi la série. Vous avez repris certains de leurs personnages, dont Honeychurch. Les différentes équipes communiquent-elles entre elles ?
A.J. : Oui, on se connaît. Ca a commencé quand Benoît (dessinateur de l’Affaire Francis Blake, NDLR) était en retard et qu’il a fallu constituer une deuxième équipe. Il a fallu commencer à communiquer pour garder une cohérence. Et l’intérêt de poursuivre une série, c’est de la faire vivre, d’apporter de la nouveauté. C’est pour ça que le nombre de personnages s’agrandit, et qu’on a notamment repris Honeychurch. Ensuite, les personnages ne nous appartiennent plus. J’ai récemment reçu un mail d’Aubin (dessinateur du deuxième tome de La Malédiction des trente deniers, NDLR), qui voulait apporter des nouveautés au Centaur Club, le club que fréquentent Blake et Mortimer à Londres. Nous en tiendrons compte dans les épisodes suivants.
SMB : Vous avez fait couler beaucoup d’encre en abordant la jeunesse de Blake et Mortimer dans Les Sarcophages du sixième continent. Comment est venue cette idée et sur quelles bases documentaires vous êtes-vous appuyés ? Y avait-il des notes de Jacobs à ce propos ?
A.J. : On avait l’impression de prendre un risque. Jacobs avait écrit des biographies de ses personnages. On y apprend notamment que Mortimer est né en Inde, que Blake a été élevé à Oxford. D’ailleurs, le prochain épisode se passera à Oxford et reviendra sur le passé de Blake. On voulait rajouter quelque chose, une épaisseur aux personnages. A l’origine, c’est une idée d’Yves Sente (le scénariste qui collabore avec André Juillard pour Blake et Mortimer, NDLR). Il ne connaissait pas ces biographies, que je lui ai fait connaître. L’idée est venue de l’hommage que j’ai fait avec Blake et Mortimer âgés. On voulait étendre l’univers. On ne savait pas trop si ça allait marcher mais au final, hormis quelques grincheux, les retours ont été bons.
SMB : Dans les épisodes signés Jacobs, très peu de dates apparaissent. Avec une référence à la fondation de l’Europe au début de La Machination Voronov et l’action des Sarcophages du sixième continent qui se déroule à l’Expo Universelle de Bruxelles, vous avez choisi d’être plus précis. Pourquoi ?
A.J. : On peut toujours dater approximativement les épisodes de Jacobs, avec les costumes, les voitures… Yves Sente avait envie de dater ces aventures. Le prochain reviendra en arrière, en se situant juste après La Marque Jaune. On y explique d’ailleurs la disparition de Nasir. C’est avant tout un plaisir de s’amuser à imaginer ces déroulements. Tout comme de faire disparaître ou revenir des personnages. C’est comme ça qu’on a repris dernièrement le personnage du Bezendjas, qui apparaît dans le Secret de l’Espadon.
SMB : Notre magazine s’appelle Save My Brain… Sauver les cerveaux. Comment peut-on le faire ?
A.J. : Vous pensez qu’ils sont en danger ? Je pense que la culture est importante. On a besoin de se sortir du réel. La BD peut y contribuer. Mais il faut lire, voir des expos, écouter de la musique… Je ne suis tout de même pas certain que les cerveaux soient en danger. Depuis une dizaine de siècles, il évolue tout de même sévèrement. Mais c’est vrai qu’avec l’arrivée des nouvelles technologies, on a certaines inquiétudes, notamment en ce qui concerne la rémunération des auteurs.
SMB : Votre coup de cœur BD de l’année ?
A.J. : Tout dernièrement, j’ai beaucoup aimé Chroniques de Jérusalem, de Guy Delisle. J’avais déjà lu ses Chroniques Birmanes et Pyongyang. C’est un dessin simple, assez loin du mien mais qui va à l’essentiel. Il a une narration efficace, snas que ça tombe dans le reportage ou le documentaire. Il sait nous faire part d’une expérience, avec une vision qui me semble objective et sans a priori.
*** Epilogue ***
Les meilleures choses ont une fin et il est pour nous l’heure de quitter Angoulême, ses BD et son cognac. Mais pas avant d’avoir pris un Malabar. Le plus célèbre des chewing-gums a en effet investi le parvis du Musée de la Bande Dessinée, sur les bords de la Charente. Le but ? Y présenter sa nouvelle mascotte, Malabulle, un chat qui se travestit pour l’occasion en divers personnages de l’histoire…
Le lien entre le Malabar et la BD ? Les bulles bien sûr ! Et comme le dit si bien Séraphin Lampion dans Tintin et les Picaros : « Vive le Général Alcazar, c’est un malabar ! ». Et à l’année prochaine, pour le quarantième anniversaire du Festival…
3 Comments
Jacques Dutrey
1 février 2012 at 20:37« …Maus, qui relate la déportation des polonais pendant la deuxième guerre mondiale. »
Vous êtes sûres de ne pas avoir oublié un mot (juif)?
A vrai dire c’est plus complexe que ça : Maus raconte l’histoire de la déportation de ses parents à Auschwitz et son difficile rapport à son père, survivant. C’est très simple, à priori, et très élaboré.
pour occuper les doigts
29 janvier 2012 at 17:47Quelle chance d’être là bas!! Profite bien du festival!
Un jour, moi aussi j’irai! :p En attendant, merci pour le reportage!
laurence
29 janvier 2012 at 16:59Bravo et merci pour cette dernière chronique de bulles et puis belle dédicace et beau dessin de Môssieur Juillard !…