Dans l’ombre de nombreuses collaborations musicales ces dernières années, Mani signe maintenant un premier album sous son nom, intitulé Heroes of Today. Pêchu et porté par un remarquable single intitulé Bang Bang, il sera dans les bacs le 30 janvier. Rencontre.
Mani, ce nom vous est sans doute inconnu. Le personnage a pourtant coécrit et cointerprété le fameux tube Starlight, de The Supermen Lovers, au début des années 2000. Délaissant le style électro qui colle à la peau de ce célèbre titre, il puise dans ses propres influences pour un premier album dynamique. On y retrouve un peu de Stevie Wonder, un peu de Robbie Williams et bien d’autres influences, parfois plus lointaines. Ce que l’homme nous explique désormais.
Si tu devais te présenter en quelques mots… ?
(longue réflexion). En fait, tu as trouvé ce truc pour te détendre, c’est ça ? Tu poses une question à laquelle on ne peut pas répondre pour être tranquille un moment ! (rires)
Comment as-tu défini ton style musical, notamment par rapport à ta collaboration avec The Supermen Lovers pour Starlight ?
Mon style est un hybride de toutes mes influences. J’ai grandi à l’électro soul et c’est ça qui m’a nourri. J’ai voulu quelque chose d’hybride et survolté. C’est aussi mon caractère. Je suis sois déprimé soit hystérique. J’ai voulu quelque chose de vraiment personnel. Au final, je crois que cet album me ressemble. Et il ressemble à tous les membres du groupe.
Ton premier single, Bang Bang, est très radiogénique. C’est une volonté ?
Au départ, on a commencé à composé des morceaux plus underground. Et on nous a dit en cours de route que ça manquait de single. Alors on a essayé de se pencher sur un titre qui perce tout de suite, mais qui reste sincère. Un titre plus mainstream mais qui garde notre âme. Une mélodie à la Beatles ou à la Stevie Wonder. C’est comme ça qu’est né Bang Bang. J’ai tout de suite su que ça allait être le single, même certains pros étaient dubitatifs et le trouvaient encore trop spécial. C’est pour ça qu’on a signé avec My Major Company et pas avec Toby Smith.
Pourquoi avoir choisi de chanter en anglais ?
Tous les gens qui m’ont donné envie de faire de la musique sont des anglo-saxons. Pour la plupart noirs et américains. J’ai appris la musique en écoutant Marvin Gaye ou les Doors et j’ai naturellement commencé à écrire en anglais.
Peux-tu nous raconter tes débuts sur scène ?
Ma première scène, c’était dans la cour du lycée Molière, j’avais quinze ans. Je participais à un groupe qui faisait des reprises funk. La première fois que j’ai fait une grande scène, je n’en menais pas large. J’avais juste envie de me cacher. Etonnamment, c’est moins impressionnant de faire une scène de 20.000 personnes qu’une petite salle. Quant tu as deux cents personnes qui te regarde dans les yeux, tu vois tout de suite si tu es mauvais. Pas dans leur réction. Dans leurs yeux. Et là, c’est flippant.
Quels sont les albums qui traînent sur tes étagères et qui t’ont bercé ?
Little Roy, Donny Hathaway… Le dernier Gnarls Barkley, St Elsewhere, MGMT, les Led Zeppelin I à IV, notamment le premier avec Dazed & Confused. Trouble Man de Marvin Gaye, Melody Nelson, de Gainsbourg, Innervisions de Stevie Wonder… Tout ça et bien d’autres !
Plutôt scène ou studio ?
En studio, on n’a pas ce jugement direct du public. Je me sens donc moins à l’aise sur scène. Pourtant, c’est sur scène que ma vraie nature se révèle. Là où je m’éclate le plus, ce sont les premiers jets en studio, c’est ce qui convient le mieux à mon tempérament.
Quelle est la suite pour toi ?
On va tourner en France, en Belgique et en Suisse. Et on recommence déjà à travailler sur des titres pour un deuxième album. On ne veut pas laisser passer deux ans entre deux albums.
Notre magazine s’appelle Save My Brain. Sauver les cerveaux… Comment peut-on le faire ?
En ne l’utilisant pas trop. En le laissant un peu de côté. Il faut être méfiant, sinon, on peut se laisser convaincre de beaucoup de conneries. En Occident, on recherche toujours une vérité analytique. En Asie, en Inde notamment, c’est l’opposé. On laisse le cerveau de côté pour la méditation. Le cerveau n’est pas forcément le bon capteur.
Quels ont été tes derniers coups de cœur culturels (musique, cinéma, littérature…) ?
J’ai lu récemment une biographie de Talleyrand qui m’a plue. Sinon, j’ai envie de citer la scène graffiti comme Bansky et Obey. Question ciné, je suis un gros beauf. Du moment que ça explose dans tous les sens, je suis content et je trouve que j’en ai pour mon argent ! Mais j’aime bien le cinéma indépendant américain. Des films comme Juno ou Little Miss Sunshine…
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