Avez-vous remarqué le nombre de sac en toile The Kooples qui sillonnent les rues parisiennes ? Celui-ci n’appartient pourtant pas à la dernière collection de la griffe française : il s’agit tout bonnement du sac qu’on vous refile avec vos achats. Chronique d’un it-bag qui ne l’est pas.
American Apparel, Zadig & Voltaire, The Kooples… Voilà trois marques dont les boutiques semblent interchangeables. Si, si ! Jugez plutôt : des devantures peintes en noir, des intérieurs blancs, une présentation simple voire ascétique… Tout cela se ressemble comme deux gouttes d’eau. Leur image chic et bobo aussi, d’ailleurs. Reste que malgré son jeune âge (seulement trois ans), The Kooples a une longueur d’avance sur la concurrence en termes de visibilité.
Tout a commencé avec leur campagne, désormais culte, mettant en scène divers couples. De là est née l’image flatteuse dont jouit la marque aujourd’hui. Bien sûr, certains grincent des dents et fustigent ce monde de Bisounours où tous les couples sont jeunes et beaux. Passons. Désormais, The Kooples a trouvé l’arme ultime, un moyen infaillible de s’afficher partout dans les rues sans débourser un centime ou presque : ce qu’on pourrait appeler le it-sac de courses ou le it-cabas (néologismes libres de tous droits, avouez que je suis généreux).
C’est tout bête mais c’est efficace : un sac en toile noir avec le nom « The Kooples » inscrit en grosses lettres blanches. Les shoppeuses, vidées de la moitié de leur compte en banque, repartent avec ravies : l’achat déraisonnable de leur top ne paraît plus si déraisonnable, puisqu’elles ont en plus un sac. Oui ! Et ce sac, elles vont le REUTILISER. Parce que ce n’est pas un vulgaire sac plastique Monoprix. Et c’est ainsi qu’on voit fleurir sur les blogs mode des looks prenant en compte cet accessoire. L’ampleur du phénomène se juge sur un baromètre inédit : le bon coin. Innombrables sont les annonces qui fleurissent sur le célèbre site d’annonces, pour proposer des cabas The Kooples à tous les prix et de tous les formats.
Aussi élégant soit-il, le port d’un sac de courses confine tout de même au fashion faux pas. Il ne viendrait à l’idée à personne de réutiliser un sac Ladurée, malgré son élégante couleur amande. Certes, deux raisons s’opposent à cela : il est en papier et Ladurée ne fait pas de sac dans la vraie vie. Toujours est-il que ce faux it-bag The Kooples ne trompe pas grand monde. Si vous voulez partir en pique-nique avec, il sera un élégant palliatif pour transporter bouteilles d’eau et denrées délicates. Mais au quotidien, il ne sera que l’affiche d’un manque de distinction confondant. Et pour cause, il vous a été imposé à l’achat. N’est pas it-bag qui veut.
1 Comment
Manon
20 septembre 2013 at 14:32Bonjour,
Je trouve le jugement un peu hâtif. « Il ne sera que l’affiche d’un manque de distinction confondant », je ne sais pas si, par « distinction », tu entends raffinement ou originalité, mais dans les deux cas je trouve cela assez arbitraire, et sans légitimité. Et en plus, tous les couples des publicités ne sont pas « jeunes et beaux ». Il y en a des plus âgés et la beauté est subjective, il y en a plein dont je n’apprécie pas du tout le physique, et je ne pense pas être la seule. Et je ne vois pas le rapport avec le monde des Bisounours.
L’article est, je trouve, agréable à lire mais ça manque un peu de fond. Ce n’est bien sûr que mon avis et je ne le donne que sur cet article puisque c’est le seul que j’ai lu.