Parmi les groupes de rock les plus célèbres au monde figurent les Irlandais de U2. C’est vrai, qui ici ne connait pas au moins un de leurs titres ? Sunday Bloody Sunday, With or Without You, One, Still Haven’t Found What I’m Looking For, etc., autant de tubes incontournables qui ont fait le succès de la bande à Bono. Pourtant, U2 ne fait pas forcément l’unanimité. Neil McCormick par exemple ne serait pas contre faire taire une bonne fois pour toute le leader charismatique du groupe. Et quand Nick Hamm adapte son histoire sur grand écran, ça donne une comédie loufoque nommée Killing Bono, sortie dans les salles le 3 août dernier.
Dublin, 1976.
Neil McCormick, jeune lycéen, est bien décidé à former avec son frère, Ivan, le plus grand groupe de tous les temps, après les Beatles. De son côté, son camarade de classe, Paul Hewson, intègre un petit groupe de garage appelé The Hype. Neil est certain de devenir une rock star. Aussi, quand Paul lui confie vouloir Ivan dans son groupe, Neil refuse tout bonnement. Il est hors de question que son petit frère joue dans un autre groupe que le sien ! Et lorsque, suite à un concert donné par les deux formations, Paul annonce aux autres son souhait d’être rebaptisé Bono et de voir The Hype devenir U2, Neil n’hésite pas à lui rire au nez, convaincu qu’il ne percera jamais avec une tronche et un nom pareil. Pourtant, Bono et son groupe sortent leur premier album tandis que Neil et son frère en sont encore à répéter dans le garage de leurs parents.
Ne vous y méprenez pas, Killing Bono n’est pas un biopic consacré à U2. C’est l’histoire d’un formidable looser, inégalable dès qu’il s’agit de prendre des décisions foireuses, incapable de faire le bon choix au bon moment et qui voit l’un de ses anciens potes réaliser ses rêves les plus fous à sa place. Au lieu d’accepter l’offre de Bono de signer avec son label, Neil préfère soutirer de l’argent au malfrat du coin afin de partir pour Londres avec son frère. Quand Bono l’appelle pour lui proposer la première partie d’un concert géantissime, Neil refuse encore, préférant jouer dans des bars limite miteux. Et quand la chance semble enfin sourire aux McCormick, Neil ne manque pas de coucher avec la femme de leur producteur, comme si son frère et lui n’avaient pas suffisamment galéré !
Au final, Neil McCormick n’atteindra jamais les étoiles. Jaloux de l’ascension fulgurante de son ancien camarade de classe, il ira même jusqu’à tenter de se débarrasser de lui. Tuer Bono. Peut être le seul moyen de connaître enfin la gloire ?
Adapté du roman de Neil McCormick ( car oui, il existe vraiment !) « I Was Bono’s Doppelganger » (« J’étais le Double Maléfique de Bono »), Killing Bono retrace le parcours semé d’embuches de ces deux frères liés par leur amour de la musique. Avec un Ben Barnes étonnant dans un rôle à contre-emploi (celui de Neil) et un Robert Sheehan (Ivan) toujours aussi doué pour la comédie, Killing Bono bénéficie d’un casting attrayant formé par un duo d’acteurs complice et détonant. A ces deux jeunes gens viennent s’ajouter Pete Postlethwaite, excellent dans le rôle (son dernier …) d’un photographe gay légèrement excentrique, Martin McCann, jeune acteur talentueux, tout à fait convaincant dans la peau (et les lunettes!) de Bono, et Kristen Ritter, sublime dans le rôle d’une ancienne punk.
En plus d’un casting réussi, Killing Bono jouit d’une production hyper soignée. Tout est mis en œuvre pour plonger le spectateur dans l’univers délirant du rock des années 80. Costumes farfelus, coupes de cheveux improbables, Neil et Ivan en reculent devant rien pour percer dans le milieu et tant pis s’ils ont l’air ridicule !
Enfin, Killing Bono est servi par une bande originale irréprochable. Elle contribue largement au succès du film et à l’immersion du spectateur dans l’univers des frères McCormick. Les acteurs interprètent eux même les titres, aidés en leur tâche par le talentueux Joe Echo. Si les textes n’ont pas toujours beaucoup de sens (Neil McCormick n’étant pas réputé pour la pertinence de ses textes ^^), la bande originale n’en demeure pas moins accrocheuse et terriblement efficace. A écouter en boucle dans son lecteur cd ! Un bon moyen de se rappeler les scènes les plus savoureuses de cette drôle de comédie, où est il question de tuer le leader de l’un des groupes les plus célèbres de la planète …
Bande annonce :
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