Pas plus tard que ce matin, étant avachi dans mon canapé, laissant mon cerveau s’évader vers des contrées lointaines où le soleil brille et où les femmes sont faciles (vachement lointaine, cette contrée), je me suis demandé d’où venait le nom des mois. Eh bien, figurez vous que je l’ignorais (si, c’est possible !). Du coup, n’ayant rien d’autre à faire qu’un peu de vaisselle et répondre aux courriers de mes fans, je me suis attelé à combler cette lacune de ma culture ! Mais ne vous en faites pas, je vais vous livrer le secret de mes découvertes… Oui j’aime partager…
Un mois est à l’origine le nom donné à un cycle naturel, celui d’une lunaison, c’est-à-dire le temps séparant deux nouvelles lunes. Il dure approximativement 29 jours et 12 heures. Il s’agit de ce que l’on appelle un mois synodique. Pour construire un calendrier, et établir ainsi 12 mois dans une année, on s’est servi du cycle métonique. Ce cycle tire son nom de Méton, un Grec, qui, en -432, faisait correspondre 235 mois synodiques avec 19 années tropiques, ces deux comptes n’étant différent que de deux heures. Vous divisez l’un par l’autre, et ça vous donne 12 mois…environ. Bon si vous n’avez pas trop mal au crâne, contrairement à moi, après cette explication, je m’en vais vous dire d’où viennent les noms des mois.
Les mois que nous connaissons aujourd’hui descendent tous en droite lignée de la Rome antique. Romulus, le fondateur de Rome (aux environs de -753), décida de créer un calendrier de 10 mois de 30 jours. Ce calendrier commençait alors en mars. La légende prétendait que Romulus et son frère Remus (que le premier a occis pour avoir osé franchir un sillon fraîchement creusé) étaient les fils de Mars, le dieu de la guerre. Ce mois correspondait donc à un hommage au père. De plus, c’est en mars que pouvait commencer les opérations guerrières, une fois que le froid s’était évanoui. Il était donc normal que le mois des combats porte le nom du dieu de la guerre.
Par la suite, un roi de Rome, Numa Pompilius, qui régna sur Rome de -715 à -673, décida de rajouter deux mois au calendrier de son prédécesseur afin d’ajuster les cycles lunaires. Il décida de plus que l’année ne commencerait plus en mars, mais en janvier, l’un des deux nouveaux mois crée. Ce mois tire son nom du dieu romain Janus, le dieu aux deux visages qui s’opposent, l’un regardant l’année écoulée, l’autre l’année à venir. Durant le premier jour des calendes de Janus, on avait pour coutume de s’offrir des présents, et de s’en mettre une sévère afin que, même beurrés comme des tartines, on rende hommage à l’année nouvelle.
Les noms des mois servent également à définir les actes de la vie, les saisons, ou alors étaient consacrés à des classes sociales ou des personnes : ainsi, février était le mois de la « purification » (du latin, februare), car durant 8 jours avaient lieu les Fébruales, fêtes en l’honneur des morts.
Avril tire son nom du verbe latin aperire, qui signifie « ouvrir », image des bourgeons qui éclosent, avril étant le mois du printemps, qui ouvre le mois des cultures.
Mai et juin ont des origines discutées, mais quelques auteurs dédient ces mois aux Anciens (Majores) et aux jeunes (juniores), d’autres spécifient que juin pourrait venir de la déesse Junon (Juno), femme de Jupiter, et mère de Mars (entre autres !)
Juillet et Août sont issus des noms des deux plus grands Romains (après Maximus dans Gladiator, bien sûr) : Jules César et Auguste. Le mois de juillet était à Rome le 5è mois (quintilis) et fut remplacé en -44, l’année de la mort de César, par julius, que l’on a transformé en juillet. Auguste, fils adoptif de César sur le testament de celui-ci, son neveu en réalité, premier empereur de Rome, donna son nom à la place de sextilis, le 6è mois.
Les quatre derniers mois (septembre, octobre, novembre et décembre) ont conservé leurs noms latins (september, octo mensis, novem mensis, decem mensis), et sont les dernières traces du calendrier de Romulus, car ils étaient à l’époque les 7è, 8è, 9è et 10è mois de l’année, bien que leur place changea avec le calendrier de Numa Pompilius, et en dépit du fait que les sénateurs les auraient bien changés pour les intégrer dans le calendrier, mais bon, les légendes (comme moi), ont la peau dure.
No Comments