Ex-légionnaire romain qui aurait mal tourné ou auxiliaire thrace enrôlé de force et vendu, les avis divergent quant aux origines de Spartacus. Plus qu’un mythe, celui-ci reste dans l’histoire l’instigateur de la troisième guerre servile ayant fait rage en Italie du Sud entre -73 et -71.
Après la littérature, le cinéma (on se souviendra de Kirk Douglas dans le célèbre Spartacus de Kubrick) et le théâtre, il ne restait plus qu’à la télévision de rejoindre le mouvement en relatant elle aussi la naissance d’un mythe, celui d’un héros gladiateur sans peur à la tête d’une impressionnante révolte d’esclaves. C’est chose faite avec la série péplum américaine créée par Steven S. DeKnight et Sam Raimi, Spartacus : Blood and Sand, diffusée depuis janvier 2010 sur la chaîne américaine Starz et depuis octobre dernier dans l’Hexagone sur Orange Ciné Choc.
L’intrigue se pose en Thrace, annexion romaine en proie aux invasions gètes, avec un chef de clan dont on ne connaît pas encore le nom, parti livrer bataille aux côtés du légat Claudius Glaber. Suite à l’attaque de ses terres, sensées être défendues par son « protecteur », le thrace se sent trahi et organise avec l’aide d’autres chefs, une mutinerie pour renverser celui-ci. Revenu juste à temps pour sauver sa femme, Sura, sans pour autant réussir à épargner la vie des autres villageois, le couple trouve refuge dans la fuite. Une évasion de courte durée puisqu’ils seront rattrapés le lendemain par Glaber qui décide de punir les insurgés : pour l’homme, la peine capitale et l’esclavage pour sa femme. Transféré dans la ville italienne de Capoue avec d’autres déserteurs, le thrace est destiné à « se mesurer » aux gladiateurs lors de jeux organisés par le sénateur Albinus, beau-père de Glaber.
Après avoir vu tomber ses compagnons d’infortune, l’homme rentre dans l’arène et terrasse contre toute attente les quatre gladiateurs qui lui avaient été réservé. Face aux acclamations de la foule, Albinus décide de commuer l’éxécution en esclavage tandis que le laniste (propriétaire de gladiateurs) Batiatus choisit d’acheter celui qu’il a décidé d’appeler Spartacus pour le former au futur métier de gladiateur.
Au ludus (camp d’entraînement), l’arrivée de Spartacus est mal accueillie par les « stars » Barca, le carthaginois, le gaulois Crixus, champion de Capoue ainsi que par Lucretia, la femme de Batiatus. D’autant que l’entraînement est drastique sous les coups de fouets du doctore, en charge de leur apprentissage et ce n’est que dans l’espoir de retrouver sa femme que Spartacus troque son indiscipline pour la soumission, en passant avec brio son examen final. Après être marqué au fer rouge comme appartenant à Batiatus et avoir prononcé le serment du « gladiatorum sacramentum », celui-ci devient un véritable gladiateur, sans se douter de la destinée qu’il embrasse…
Avec Spartacus : Blood and Sand, la Rome Antique a désormais son soap ! Ames sensibles, passez votre chemin en raison de nombreuses scènes explicites de sexe et de violence. Car ici rien n’est épargné : des combats orchestrés en mise à mort aux fêtes orgiaques, de la misère la plus profonde à l’opulence effrontément ostentatoire, la civilisation romaine et tout ce qu’elle a de plus sanglant, provocant et inégalitaire est délibérément mis en lumière. On pardonnera volontiers quelques anachronismes ou incohérences historiques (ndlr : le pouce levé/baissé pour la vie ou mort des gladiateurs n’a par exemple jamais existé) qu’on laissera le soin d’être corrigées par des séries comme Rome. Qu’importe, avec moult incrustations graphiques et images de synthèse, les légendaires gladiateurs se mesurent désormais aux spartiates de 300 et trouvent toute leur place dans l’arène télévisuelle. Sans compter deux guests figurant au casting : l’acteur britannique John Hannah dont le visage ne vous est sûrement pas inconnu et Lucy Lawless, ex-Xena la Guerrière, campent en effet le couple des Batiatus !
No Comments