Anahita Navab a 22 ans, elle étudie la psychologie à la célèbre université californienne UCLA. Elle est aussi multi-instrumentiste et a récemment sorti son premier album via Non Projects.
Ana joue de la musique depuis ses cinq ans. Le piano d’abord, puis vers treize ans de la guitare pour accompagner ses premiers textes. Ces instruments aussi classique qu’inépuisable ne la satisfont pas complètement et son envie de changement la pousse vers l’harmonium, le glockenspiel, la scie musicale et enfin la harpe qui devint pour elle une véritable obsession.
Une autre de ses obsessions est la musique, elle cite dans ses inspirations Björk, Amina, Sigur Rós, Beirut… Ana est aussi passionnée par la musique bulgare et fait d’ailleurs partie d’une chorale universitaire dédiée aux chants bulgare, qui s’est d’ailleurs produite en Bulgarie.
Elle a aussi fréquentée, toujours dans son université, l’UCLA Contemporary Jazz Large Ensemble et ne cache pas son admiration pour Dinah Washington et Billie Holliday.
Enfin il lui est difficile de ne pas citer (pas être parce que c’est ce que l’on attend d’elle) Joanna Newsom.
Alors oui, Ana et Joanna jouent de la harpe, une musique folk moderne et pourtant d’inspiration traditionnelle, et oui elle ont toutes deux une voix… particulière. Des comparaisons évidentes qui pourtant ne signifie pas que les deux harpistes sont comparables. Là où les inspirations de Joanna viennent d’un univers féérique arrangé dans le style appalachian-folk, Ana est bien plus terre-à-terre dans son écriture, et musicalement plus proche de la culture britannique.
Le premier album d’Ana, publié sous le nom Ana Caravelle, s’intitule Basic Climb, il est sorti fin septembre 2010. Avec seulement 6 titres mais quarante minutes, il permet d’entrer dans l’univers enivrant de l’artiste californienne.
L’album s’ouvre sur Where Have You Been?, question que l’on souhaiterait lui retourner car elle s’inscrit tellement bien dans le paysage musicale actuel que l’on pourrait avoir l’impression qu’elle a toujours été présente. Immédiatement sa musique et son chant fond preuve d’une grande vitalité, à chaque nouvelle “chanteuse à harpe” (car oui il y’en a d’autres) on s’attend plus ou moins à de la musique de chambre un peu molle (loin de moi l’idée de dénigrer ce genre dans lequel les plus grands compositeurs se sont illustré). La surprise n’en est que plus belle.
Le rythme inscrit par ce premier bijou musical est maintenu sur toute la durée de l’album.
Sa plus grande inspiration pour l’écriture de cet album, mis à part son côté pseudo-biographique, fut son domaine d’étude : la psychologie. C’est cette particularité qui la rend si moderne, son mode d’écriture empirique l’ancre totalement dans la réalité, là où sa harpe tente de l’entraîner dans un univers plus onirique. La production de ses titres en une musique fragmentée, non-linéaire, appuie cet aspect de sa composition.
Bien sûr, utiliser comme inspiration l’étude de la psyché peut avoir un côté sombre (écouter l’effrayant Shapeshifting), mais la sonorité de son instrument fétiche et ses harmonies sont heureusement là pour nous rassurer.
Même si le cheminement de l’album peut paraître chaotique lors de la première immersion, l’impression générale qui en ressort est plus proche du bien-être et d’apaisement ressenti lors de la sortie d’un jardin luxuriant… que l’on a un instant pensé devenir un labyrinthe.
Son MySpace : myspace.com/anacaravelle
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