Voilà une occasion brillante d’étaler au grand jour mes connaissances d’historien à lunettes pas trop moche ! Il existe une course aux Jeux Olympiques qui s’intitule le « marathon », course de 42, 195 km que l’on trouve de manière célèbre à New York ou à Paris chaque année… Mais pourquoi cette course ne s’appelle-t-elle pas le « 42, 195 km » ? En voilà de la question culturelle !!!
En 490 avant Jésus Christ, des cités grecques situées sur l’actuelle côte turque se révoltent contre la tutelle du roi perse Darius. Etant sacrément mal barrées, elles appellent à l’aide les cités grecques de la vraie Grèce. Seules 2 répondent : Erétrie, sur l’île d’Eubée et Athènes. Darius, après avoir mis une tannée magistrale aux cités rebelles décident de s’en prendre à leurs alliées : Erétrie fut prise assez rapidement par la flotte perse, et sa population fut envoyée en esclavage en Mésopotamie (actuelle Iraq). Pour Athènes, la méthode perse fut différente : le roi décida de jeter l’ancre dans la baie de Marathon (seule baie capable d’accueillir sa flotte), à proximité d’Athènes, afin de pousser les dirigeants athéniens à la soumission… Manque de pot, ceux-ci décidèrent de se porter aux devants de l’armée perse et se postèrent sur les hauteurs de Marathon.
Pendant ce temps, des demandes de renforts furent envoyées : la cité de Platées fournit 1 000 hoplites (fantassins lourdement armés d’une cuirasse en bronze, d’un large bouclier et d’une lance). Le soldat athénien Philipidès fut envoyé à Sparte, l’autre grande cité grecque : 240 km en 36h à pied quand même, mais pour des prunes, car les Spartiates répondirent que leurs fêtes religieuses les empêchaient de quitter leur territoire. Du coup, Athènes se retrouva seule avec 10 000 hommes face à 40 000 Perses… Pourtant, pendant 9 jours, rien ne se passa, Athènes ne demandait pas la paix… Alors les Perses rembarquèrent… A ce moment là, les Athéniens chargèrent et bousculèrent les soldats perses qui rembarquaient… D’après les chiffres de l’époque, 192 Athéniens furent tués contre 6 000 Perses… Pas une très grande victoire, sur les Perses, puisque les cités rebelles étaient copieusement châtiées et le butin en esclaves fut conséquent… Par contre, les Athéniens fêtèrent ça d’abord parce que c’était la première victoire d’une cité grecque sur le roi perse, ensuite parce qu’ils l’avaient remportés presque tous seuls comme des grands contre un ennemi supérieur en nombre.
De là partie la légende du coureur Philipidès, qui aurait couru les 40 km séparant Marathon d’Athènes si rapidement qu’il aurait expiré juste après avoir annoncé la nouvelle de la victoire… Les organisateurs des premiers jeux olympiques modernes, en 1896, en Grèce, ne pouvaient passer à côté d’une telle légende : la course partit de Marathon et relia le stade antique d’Athènes : ce fut un berger grec, Spiridon Louys qui l’emporta.
Pour la petite anecdote, la course a cette distance précise de 42,195 km depuis les JO de Londres en 1908 : La course devait partir du château de Windsor pour les 40 km. Or, une fille de la princesse Mary donnait un goûter d’anniversaire ce jour là. La course fut donc organisée de manière à débuter sous les fenêtres de la nursery royale, et de manière à finir sous la tribune royale… Depuis, tous les marathons ont cette longueur.
Crédit photo : Photolive
1 Comment
Cam
9 novembre 2010 at 11:39Bravo Jérôme !
Je pense que l’on peut appeler ça de l’étalage de confiture en règle !!^^ Heureusement que tu es parmi nous pour nous permettre d’étendre notre culture, je ne sais pas ce que l’on ferait sans toi ! … :D