Bien sûr, il est facile de se concentrer sur les mauvais côté du Québec. L’hiver interminable, les nids de poule, Céline Dion, Garou… Mais il est parfois bon de laisser son pessimisme au vestiaire pour s’ouvrir sur de nouveaux horizons. Et si on jette un œil sur la province canadienne avec se regard neuf, on y trouve souvent de petits bijoux.
Les amateurs de folk se réjouiront d’un Jean Leloup, les beat ravageurs de Loco Locass combleront les rappeurs (et sans homophobie s’il vous plait) et un « plus rien » des Cowboys Fringuants achèvera de nous déprimer. Parmi cette scène culturelle incroyablement foisonnante par rapport au nombre d’habitants de la belle province, Misteur Valaire figure en bonne place et commence désormais à s’exporter. Estie, en voila tu d’la bonne news !
Après un « Friterday Night » déjà très abouti, ces 5 québécois déjantés ont remis le couvert en mai dernier avec leur troisième opus « Golden Bombay ».
Si on y retrouve le style jazz-electro-rock de précédent, on sent désormais plus présente l’influence de la vague « French Touch » ayant déferlée ces dernières années (Daft Punk, Justice, MSTRKRFT et consorts). Plus facile d’accès, l’album est aussi plus dansant et plus varié.
Profitant ainsi de la présence de Bran Van 3000 sur le morceau phare « Ave Mucho », MV a su toucher du doigt le hip-hop pour mieux nous surprendre avec une balade électro (« November Number 3 ») et nous faire danser au son des trompettes et du saxo, le tout patiné d’humour (« Sweet Charlemagne »). Mais Misteur Valaire ne renie jamais son amour du séquenceur et des vinyles qui brulent en gardant toujours une charpente méchamment électro brut dans la veine d’un Ratatat. Rien que ça.
Bref, la galette est un vrai plaisir autant pour les tympans que pour le portefeuille puisque le groupe à le bon gout de laisser à discrétion des télechargeurs le soin de déterminer le prix qu’ils souhaitent payer. Vous n’avez donc plus aucune raison pour ne pas aller y jeter une oreille gratuitement, quitte à revenir plus tard pour laisser un billet. En plus d’être un acte militant, votre iPod vous remerciera.
Inutile de préciser que la venue en France du quintette gavé à la poutine avait donc attisé notre impatience. D’autant qu’ils sont réputés pour faire transpirer les murs et casser les scènes de l’autre côté de l’atlantique. Véridique :
C’est dans une ambiance surchauffée et devant une Maroquinerie bondée que le groupe a démarré pour un set d’une heure et quart. C’est certes un peu court, mais il faut dire que c’est intense du côté de la scène.
Car le band ne fait pas semblant de remuer : ça bouge le bassin, de la tête, ça saute dans tous les sens, martyrise les percus et vient même nous gratifier d’une petite chorégraphie kétaine à souhait le temps de laisser un beat tourner. Le public apprécie car leur énergie est largement communicative.
Musicalement malheureusement, c’est un peu trop proche de l’album pour en faire une véritable expérience. Certes, on est tout de même loin du « Wax Taylorisme » (qui consiste à passer le CD très fort en faisant semblant de mixer) grâce à la présence ressentie du piano et des cuivres, mais on
aurait aimé un peu plus de chemins détournés et un peu moins de conformité. Un problème courant avec l’électro, mais qui reste minime dans ce cas.
Résultat, on sort de la en sueur, avec encore quelques fourmis dans les jambes et la certitude qu’on reviendra les voir lors de leur prochain passage. Parce que tabarnak, y groove pas pire et c’t’une bonne gang de malade eux zaut’. Faque c’est l’fun. Et c’est bon.
Les infos et l’album en téléchargement légal sur http://www.mv.mu
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