« L’écriture est le seul espace de liberté absolue »
Nicolas Fargues, écrivain français, est né à Meulan en 1972. Après une enfance au Cameroun, au Liban puis en Corse, des études de lettres à la Sorbonne, et un mémoire de DEA sur la vie et l’oeuvre de l’écrivain égyptien Georges Henein, et deux ans de coopération en Indonésie, il revient à Paris où il occupe divers emplois : agent d’accueil à la Bibliothèque historique de la ville de Paris, lecteur chez Gallimard, pigiste à Nova Magazine et au quotidien québécois le Devoir, concepteur de bandes annonces pour la télévision, avant de publier son premier roman en 2000 « Le Tour du Propriétaire », puis en 2001 « Demain, si vous le voulez bien ». En 2002, il prête son image pour la publicité du parfum « Allure de Chanel ». De 2002 à 2006, il dirige l’Alliance française de Diégo-Suarez à Madagascar, et publie en 2002 « One Man Show », en 2004 « Rade Terminus », en 2006 « J’étais derrière toi », en 2008 « Beau Rôle » et en 2009 « Le Roman de l’Eté ».
Nicolas Fargues est un écrivain inspiré par les apparences et ce qu’il y a derrière ces apparences, en essayant de les dénoncer, il évoque la vie de tous les jours, les égratignures qui ne cicatrisent pas, les fêlures, et traque ainsi les travers de ses contemporains. Ecrire pour lui est une façon de s’affirmer, d’être lui-même. Fin observateur du malaise contemporain, ce qui l’intéresse c’est l’altérité, les confrontations sociales et culturelles. Ecorcher délicatement ses semblables est la spécialité de Nicolas Fargues, qui le fait toujours avec franchise, audace et spontanéité.
Sa première source d’inspiration, c’est sa mémoire, les lieux qu’il a visité, les gens rencontrés, chacun de ses livres comprend des petits morceaux de vie qu’il a vécu ou observé, le cinéma et les livres sont également des propulseurs indispensables à son écriture.
Quelques livres de l’auteur :
« One Man Show », Avec en toile de fond, l’univers audiovisuel, Nicolas Fargues narre les travers de notre société de spectacle avec un sens aigü de la critique sociale. Au travers de cette fiction acerbe, Nicolas Fargues décrit le portrait féroce d’un écrivain narcissique et prétentieux. En écrivant cette satire jubilatoire et féroce du milieu éditorial littéraire parisien, il épingle ce milieu et stigmatise ainsi les tares d’une société où l’image seule tient lieu de culture. Dans ce roman cruel, Nicolas Fargues s’amuse et les écrivains mondains en prennent pour leur grade.
« Rade Terminus » est un roman qui évoque l’expatriation, du colonialisme et ses conséquences, de la recherche identitaire et des rapports entre l’occident et les pays dits en voie de développement. Nicolas Fargues explore tous ces thèmes sans jugements, ni à priori, tout en gardant un regard critique. En s’inspirant de son expérience d’expatrié à Madagascar, Nicolas Fargues dresse le tableau réaliste de la vie dans un ancien pays colonisé, où les anciens colonisateurs tentent d’imposer leur mode de vie et leurs idéaux à une population qui rêve de la France et des ses richesses comme d’autres rêvent de la terre promise.
« J’étais derrière toi » raconte l’histoire classique d’un jeune trentenaire marié avec deux enfants, tiraillé entre son devoir de fidélité conjugale, l’amour qu’il porte à sa femme Alexandrine, et la tentation d’une jeune inconnue Alice, étudiante en sociologie, qui lui laisse dans un restaurant en Toscane, un mot avec son téléphone et la mention » « ero dietro di te » (j’étais derrière toi). Au travers de cette banale histoire de séparation et de rencontre, Nicolas Fargues se confie au lecteur, en s’interrogeant et en analysant le cours des évènements, en essayant de comprendre pourquoi et comment il en est arrivé à ce chaos sentimental. Le narrateur se met à nu avec une sincérité bouleversante. Nicolas Fargues parle d’amour, de douleur, de bonheur sans niaiseries, ni fausses illusions, mais avec une profonde compréhension de ce qui nous porte, nous émeut et nous fait mal. Dans un style incisif et direct, le narrateur va au plus profond, au plus sincère, au plus vrai et nous livre un roman émouvant, d’une densité, intelligence et sensibilité surprenantes.
« Beau Rôle » met en scène un jeune acteur métis, Antoine Mac Pola, remarqué dans un film et qui s’amuse du regard que l’on porte sur lui, et profite de ce nouveau statut, il doit se rendre aux Concordines, îles imaginaires des caraïbes, invité par un ancien copain de lycée, devenu professeur et qui lui demande de répondre aux questions de ses élèves. Ecartelé entre ses racines (blanches par sa mère, noires par son père), entre le deuxième époux de sa mère, ses demi-frères, le romancier prête des propos sur l’immigration, et décrit également le foutoir très hiérarchisé des Concordines, îles imaginaires des caraïbes. Le héros espère conserver le « beau rôle » et on découvre un homme d’aujourdh’ui qui doit relever tous les défis et trouver sa place dans une société surmédiatisée. Ce jeune acteur, concentré des contradictions et faiblesses, cynisme et sentimentalisme mêlés du jeune mâle contemporain, imbu de sa personne mais rongé par le doute secrètement, est le portrait d’un trentenaire au travers duquel, Nicolas Fargues, épingle l’homme qui se cherche et le petit milieu du cinéma. Avec une langue vive, directe et mordante, l’auteur écrit une satire de la célébrité, un roman acide dans lequel il décortique les tics et conditionnements des uns et des autres, cela donne un résultat acerbe, sans complaisance et savoureux. Sous la forme d’une satire sur le monde du cinéma français mais aussi sur la célébrité, les vanités, l’identité au sens du métissage au sexe, « Beau Rôle » est une chronique sociale, un portrait de la société contemporaine vif et sans concessions, un regard acéré sur notre temps.
« le Roman de l’Eté » est un roman normand et choral où s’entrecroise la vie de deux familles voisines liées par une histoire de fenêtre. L’histoire se déroule dans le cotentin, sur les longues plages de La Hague, à la centrale nucléaire de Flamanville, dans un petit village du Calvados. Ce roman met en scène un père et sa fille, John et Mary, bourgeois parisiens français d’origine américaine, et leurs voisins les Lejuez. John, 55 ans, retraité, a décidé de s’installer à la campagne dans la maison familiale, pour se retirer de la vie parisienne et écrire un roman. Jean, soudeur de coques de sous-marins à la DCN de Cherbourg et sur le point de partir à la retraite, est marié à Claudine. Ils ont un fils, Frédéric, employé à la SOREDA, usine de retraitement de déchets nucléaires de la région. Jean rêve de percer une ouverture dans le mur de sa maison pour voir la mer, mais le bâtiment étant construit en bordure du terrain de John, il doit lui demander son autorisation. C’est un chassé croisé entre les deux familles, sur fond de petites manœuvres. De sa plume légère et ironique, Nicolas Fargues décrit avec brio quelques vérités sur la famille, la politique et le monde littéraire sur une écriture rythmée et une plume acide. Tout sonne juste, les tics de langage, les expressions révèlent les caractères et le milieu social des personnages.
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