Chroniques ordinaires Humeurs

Monter un meuble ikea

Valérie Damidot ayant remis la déco au goût -plus ou moins douteux- du jour, vous occupez maintenant vos samedi soirs chez Ikea à la recherche de nouvelles idées pour parfaire votre intérieur. Et en bonne aventurière, vous ne vous limitez pas au changement de votre verre à dent.

Ce qui est bien, avec Ikea, c’est qu’avant de rentrer chez vous après avoir subi la file d’attente interminable de la caisse, acheter un sac bleu qui vous servira de sac de piscine et vous être fait écrabouiller les orteils avec les caddies qui ne roulent pas, vous pouvez (re)prendre des forces à l’épicerie et manger un hot dog 100% suédois. Oui oui, ça existe.

Le hot dog suédois ingurgité, vous vous sentez l’âme de Mac Gyver un soir de loose télévisuelle et votre nouvelle étagère vous regarde amoureusement. Enfin, c’est ce que vous percevez du cube cartonné marron. Ne trouvant pas l’ouverture facile aussi rapidement que sur le paquet de gruyère râpé, vous voila armée d’un cruciforme, d’un couteau, d’une paire de ciseaux et de votre pince à épiler, instrument qui dans ce contexte n’est pas d’une utilité évidente mais que vous utilisez avec plus de dextérité qu’une clé de douze.

Le tout déballé, vos planches contre les murs, les clous et autres tiges servant à bricoler et dont vous ne connaissez pas le nom, éparpillés à droite à gauche, vous voilà assise par terre à tenter de déchiffrer la notice explicative. Plutôt douée quand il s’agissait d’assembler les pièces des Kinder Surprise pour construire une petite voiture censée rouler, la lecture de la notice explicative ne s’annonce pas primordiale. Jusqu’au moment où vous songez à convertir votre nouvelle bibliothèque en table basse.

Assise par terre -Ikea devrait penser à fournir un petit marchepied-, le plan sur les genoux, vous vous demandez pourquoi vous n’avez pas pris suédois en LV2. Vous auriez au moins pu comprendre la signification du nom de votre nouveau colocataire et vous habituer au charme des trémas. Profitant du peu de lecture qu’offre la notice, vous vous rabattez sur les schémas. Et là, c’est le drame. Tous les rectangles se ressemblent, vous passez de l’étape 7 à l’étape 12 sans comprendre pourquoi, la patafixe remplace le bout de bois censé s’emboîter dans la planche b et vous jouez du marqueur noir pour recolorer votre meuble, qui s’est visiblement pris quelques coups.

Mais rien ne vous résistant, pas même une chemise à repasser ou un jean un peu trop petit, vous réussissez, et votre nouveau meuble tient sur ses pieds, à votre plus grand soulagement.

Nageant dans la fierté et la satisfaction, vous prenez votre téléphone pour prendre en photo votre construction et l’envoyer aux plus récalcitrants quant à vos qualités de bricoleuse. Jusqu’à ce que vous ne tombiez sur une pièce que vous n’aviez jamais vu jusqu’ici. Qui était donc dans le kit d’assemblage. Qui avait donc une utilité. Qui ne vous avait jusqu’ici pas sauté aux yeux. Qu’importe, elle aura sa place dans la boite fourre-tout de votre domicile, avec vos clefs, vos pinces à cheveux et vos vieux écouteurs de I-Pod.

Vous pouvez donc dès à présent remercier votre père qui vous a tout appris du bricolage, la personne qui vous a accompagné chez Ikea et a su stopper vos envies un tantinet trop excentriques, et bien sûr, vous-même, qui êtes passée à côté d’une formidable soirée en compagnie de Patrick Sébastien au profit d’une cause mettant en scène vos qualités bricolo-aventurières…

* Cahier de vacances 2010 – Article initialement publié le 23 juin 2008

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1 Comment

  • Reply
    Punkie
    18 août 2010 at 21:22

    Ah la joie de monter soit même ses meubles, sans l’aide d’un « mâle »
    (Pis de toute façon y a toujours des pieces en trop :p huhu)

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