Nous cohabitons avec eux, en prenons soin pour les étouffer dans une pince H&M à 1,90 euros puis nous les voyons tomber sur le carrelage blanc de la salle de bain et boucher le siphon de la douche. Les cheveux, c’est une aventure au quotidien.
Il parait que les cheveux attirent les hommes au même titre que nos yeux, ou – moins conforme aux exigences féminines- nos seins ou nos fesses, vestige de leur passé primitif. Alors nous usons et abusons de shampoings, d’après-shampoings, de camomille ou de vinaigre, d’huile sous cellophane, de bigoudis -nos grands-mères ont eu de supers idées- pour les faire briller, voler, virevolter ou simplement pour qu’ils aient une tenue convenable sur nos jolies têtes. C’est pour cela que les bouteilles s’entassent sur le rebord de la baignoire. Toutes ces couleurs, ces formes et ces formules-miracle sont là pour des cheveux à la fois doux, brillants, vivants, colorés, indépendants, heureux et surtout malléables.
Et ils nous le rendent bien, même si beaucoup profitent d’un CDD sur votre tête, il suffit d’une modification dans notre vie pour que nos cheveux en subissent les conséquences les plus heureuses, ou au contraire, les plus… désastreuses. Qui n’a jamais subi le sourire satisfait d’une gentille coiffeuse face à un balayage manifestement raté ? Non, moi non plus. Je ne vais jamais chez le coiffeur. Enfin, si. Pour couper 5 centimètres, pas plus.
Votre relation à vos cheveux est finalement un des moyens de vous parquer dans les catégories accro du changement ou non. De la même façon, l’utilisation d’un parapluie peut vous faire passer pour une adepte du culte du cheveu sec, quitte à éborgner un passant innocent ou se couvrir de honte s’il se retourne -le parapluie, pas le passant. Quoique.
Mais le cheveu reste un poil, même après tout ce qu’on peut faire pour lui. Et là encore, il en révèle un peu plus sur vous et vos névroses…
9h27, dans le métro. Il vous insupporte, vous nargue, vous tire la langue et va se replier sur l’épaule de son propriétaire. Insupportable, les cheveux ne sont définitivement plus ce qu’ils étaient. Vous rangez votre main droite dans votre poche, levez les yeux pour voir quand vous arrivez, regardez le nez d’un de vos 27 voisins… Mais non. C’est trop pour vous et vous l’ôtez. Avec autant de discrétion que permet un environnement où la promiscuité est reine, les distances réduites et les gens présents, peu empreints à supporter vos maniaqueries.
Le soir, en arrivant dans votre salle de bain, un collectif de cheveux a décidé de camper sur le carrelage blanc. Prenant ça comme un message subliminal du Dieu-du-carrelage-clean, vous sortez l’aspirateur et commencez à vous activer. Les cheveux c’est sympa sur la tête, mais collés à la brosse de l’aspi qui menace d’une crise capillonerveuse, la question récurrente « Quand vais-je chez le coiffeur ? » s’impose et triomphe de vos fantasmes de gamines quant aux héroïnes qui ont les cheveux-jusqu’aux-fesses.
Comme quoi, on peut avoir mal aux cheveux, se les couper en quatre, s’en faire des blancs, cuisiner ceux des anges ou les observer sur la soupe… Ils sont toujours là, c’est pour le meilleur et pour le pire.
* Cahier de vacances 2010 – Article initialement publié le 16 janvier 2008
1 Comment
Geekette
13 août 2010 at 17:48Le pire avec les cheveux c’est quand tu viens de faire le ménage et puis que tu t’aperçois que y en a encore sur le sol malgré ta bonne volonté ! :)