Du 7 au 27 juillet, en Avignon, la plus importante manifestation internationale de spectacle vivant transforme la ville et son patrimoine en capitale du théâtre. Cette année, c’est la 64ème édition du festival. Mais comment a-t-on pu en arriver là ?
En 1947, Jean Vilar et ses amis de scène, non moins célèbres, tels que Gérard Philippe, ou encore George Wilson, fondent en passionnés, cet événement incontournable dans la tradition théâtrale contemporaine. Sachons avant d’établir les statistiques, que le festival se divise en deux. Le IN tout d’abord, élitiste et prestigieux, subventionné par le Ministère de la Culture : on compte 100 000 entrées et une quarantaine de spectacles différents, allant du théâtre, à la danse, ou encore à la musique. Celui-ci est en quelque sorte l’officiel et investit les hauts-lieux de la ville, comme la cour d’honneur du Palais des Papes. Vient ensuite le OFF, 1092 pièces présentées par 900 compagnies. C’est le lieu de toutes les surprises, car plus éclectique dans la programmation en matière de genre théâtral, c’est donc précisément ce qui va nous intéresser.
Les affiches disposées un peu partout dans les rues, n’ont qu’à bien se tenir, car le mistral souffle ici sa folie pour le théâtre. Devant le Palais des Papes, le sol tremble. Il s’agit en vérité d’un parking souterrain, mais cela contribue à la mise en scène ! En guise d’ouverture des festivités, une parade dans les rues de la ville, les troupes défilent déguisées, afin de présenter leur univers. C’est un peu carnaval, avec des cigales, pour remplacer cocotiers et maracas. « Beaucoup de nouvelles compagnies sont présentes cette année » remarque une connaisseuse âgée de 12 ans. A l’inverse, certaines font partie de la famille depuis quelques années maintenant. Parmi elles, les comédies de Dominique Devers, Du rififi à la morgue ou encore Oh les râleurs ! Présentées au festival depuis quatre ans, c’est leur 1094ème représentation. Calembours à répétition en perspective, et de nombreux hommages à Coluche. Ceux là jouent au cinéma du Capitole.
Un coup de cœur tout droit dirigé vers les anciens comédiens du Nous C nous. Manu Joucla et Eric Masso, ex-compagnons de Jean Dujardin, et de Florence Foresti. Ils sont drôlissimes, dans un spectacle intitulé, Joucla et Masso s’engagent… Presque!. A raison de mîmes et d’imitations, ils tiennent une salle comble sans aucun décor. Le two-man show à voir !A la fin de la représentation, on peut les apercevoir, sortant de la salle en sueur, pour échanger avec le public et recueillir ses impressions.
Bien sûr, les comiques n’ont pas le monopole sur l’antique papauté reconvertie : Gérard Gelas, le directeur du Théâtre du Chêne noir accueille cette année, « Un privé à Babylone » de Richard Brautignan, avec Romane Bohringer dans le rôle titre. Il nous fait entrer dans une pensée mythique. Pensée dans laquelle le rêve, n’est pas en contradiction avec la réalité. Voyez qu’il y a de quoi satisfaire toutes les exigences ! Pour les mélomanes, Barbara, Brassens, Gainsbourg, et Nino Ferrer sont revisités sur scène, pour le philosophes, Platon ou Foucault sont non plus chantés cette fois mais lus et pour les incorrigibles classiques, Molière est rassurez-vous présent tous les soirs.
Vous souhaitez vous y rendre mais vous n’avez rien prévu ? L’avantage du Off, c’est qu’il suffit de réserver le jour même pour voir les pièces, quand pour le In on réserve trois mois à l’avance. Un pavé de 5 centimètres de programmations vous attend à l’office du tourisme. Une carte pour les festivaliers assidus existe et peut être rentabilisée au bout de trois spectacles (http://www.avignonleoff.com/). Concernant les logements en revanche, les hôtels sont complets très tôt dans l’année, il reste peut-être quelques chambres d’hôtes et des campings à l’extérieur de la ville. Profitez-en, sans cela, rendez-vous l’année prochaine!
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