Pendant très longtemps j’ai cru que les filles avaient des difficultés avec les mathématiques. Tout concourrait à me le faire croire : des résultats souvent peu probants aux exam’ de maths, le peu de filles choisissant la filière scientifique au lycée, les difficultés de ma boulangère à me rendre toute la monnaie qu’elle me doit, et même cette étrange vision de la géométrie qui leur fait emboutir autant de voitures à l’arrêt que les hommes en emboutissent à 180 km/h contre des platanes…
Et puis j’ai compris : les filles ne sont pas nulles en mathématiques, elles y excellent même. Simplement elles n’ont pas les mêmes axiomes.
En fait, les filles ont développé ce que je serais tenté de nommer des « mathématiques féminines » ; avec des sous-branches passionnantes comme la logique féminine, les statistiques féminines ou la géométrie féminine.
En quoi ces mathématiques sont-elles différentes ? Elles ne suivent pas le même cheminement de pensée.
Prenons un exemple simple pour illustrer ce propos un peu obscur : l’arithmétique féminine appliquée aux soldes.
Madame X* décide de faire l’acquisition d’un sac Videtton dont le prix neuf est de 500€ et qui est maintenant bradé à 300€. En tant normal elle ne l’aurait pas acheté car c’est un prix franchement excessif. D’ailleurs elle n’aurait pas non plus acheté de sac à 300€ puisque c’est toujours trop cher. Mais ici elle économise 200€ sur le prix du sac, donc ça vaut le coup… Elle peut donc utiliser cet argent à l’achat d’une paire de chaussures LeBouquetin, vendues normalement au prix exorbitant de 300€ mais dont le prix devient tout juste inaccessible en période de solde et descend (dans notre exemple) à 200€. La vendeuse, bonne commerçante, lui offre une jolie boîte pour ranger ses chaussures et madame X rentre de ses courses satisfaite d’avoir gagné 300€ et une boite gratuite pour ses chaussures. Son mari**, lui, déplorera la dépense de 800€ ; son esprit étriqué ne lui permet pas de comprendre la jubilation qu’éprouve sa femme à l’idée de tout ce qu’elle vient de gagner.
Prenons un deuxième exemple. Vous avez tous entendu cette justification commune aux femmes lorsqu’elles enfoncent le pare-choc pendant un créneau : « évidemment, je me rends pas compte des distances, ça fait des années qu’on me prétend que ça, ça fait 30 cm. » (Elles placent généralement ici leurs deux mains, paumes ouvertes, l’une en face de l’autre pour mimer une longueur moyenne de 12cm en regardant fixement vers votre braguette.)
On voit donc que, quand une femme croit que sa voiture est à 30cm d’une autre, elle est en contact. Ce qui nous permet d’en déduire un axiome important des mathématiques féminines : toute distance qu’on prétendra être de 30cm sera en vérité nulle. Cette contraction de l’espace permet d’oser, au passage, une théorie physique assez risquée selon laquelle l’Univers précédent le nôtre aurait été compacté par une femme à qui on avait fait croire qu’il y avait 30cm d’un bout à l’autre de l’Univers. Mais le Big Bang n’est pas dans le programme de cet exposé, nous y reviendrons donc une autre fois.
On me fait d’ailleurs signe que notre temps est écoulé, je vais donc vous remercier pour votre attention, et je vous invite à suivre notre prochaine conférence sur les mathématiques belges.
* Une inconnue donc
** Monsieur X donc, un autre inconnu mais avec le même nom, notez comme les mathématiques féminines sont confuses
2 Comments
Fatiha
9 novembre 2013 at 19:17J’ai eu la même réflexion que toi Ophélie, nous sommes donc meilleures en maths que les hommes :)
Ophélie
23 juin 2010 at 12:23Euh… suis rien qu’une fille, mais 300 + 200, ça fait 500 pas 800, nan ?
(A moins qu’une subtilité mathématique m’ait échappée.)