Il y a des promesses qui sont difficiles à tenir.
Fin 2009 Audra Mae en a fait une belle en annonçant la sortie de son premier album après un magnifique second EP intitulé Haunt.
Audra est l’ainée de six enfants, élevée dans une famille dont la musique est une passion et aussi un gagne pain, il n’est pas étonnant qu’elle ai choisi ce moyen d’expression.
Originaire de l’Oklahoma, un état possédant une histoire et culture riche, Audra a préféré s’installer à Los Angeles pour travailler sa musique. Elle se fait remarquer à l’Upright Cabaret, plaque tournante des futurs talents scénique. Bien qu’elle aime particulièrement faire des reprises, c’est déjà pour ses textes qu’elle est remarquée. On lui demandera d’ailleurs d’écrire des chansons pour plusieurs artistes, dont une dont la presse s’est emparée : Susan Boyle.
En 2008, elle avait déjà réussi à toucher un autre publique grâce a sa reprise de Forever Young (Bob Dylan) qui fut diffusé dans un épisode de la série Sons of Anarchy.
Un parcours déjà bien mouvementé qui la conduit à finalement signer un contrat avec le label punk Side One Dummy, avec qui elle a sorti en octobre 2009 un EP très prometteur Haunt.
Seulement 7 mois plus tard est sorti son premier album The Happiest Lamb.
L’album s’ouvre sur le morceau éponyme, le plus catchy et mainstream.
The Happiest Lamb est une parabole, l’histoire d’un agneau suivant un berger, mais qui fini par réaliser que “No shepherd man alive / Can grow the wool that gets him paid” et finalement décide de suivre son propre chemin. Il est assez aisé de faire le parallèle avec l’industrie musicale, et ce premier morceau est le point de vue défendu par Audra depuis qu’elle travaille professionnellement dans la musique.
Avec le conte contemporain Millionnaire, Audra fait preuve d’une sublime plume sur un texte inspiré de la récession (on parle toujours de crise ?) que nous vivons. Le texte est parfait et sa conclusion quasi philosophique (“A rich man today / Is a poor man tomorrow.”).
Le morceau country folk The River dont l’optimisme musical contraste avec le texte est l’occasion de prendre un nouveau départ, avant de chuter à nouveau avec Snakebite, un texte sur l’addiction, sujet souvent traité, mais encore une fois Audra fait preuve d’originalité.
My Lonely Worry est une ballade country dont la mélancolie va jusqu’à modifier la voix d’Audra. The Fable est une chanson plus sombre qui met en avant le talent de conteuse de la jeune chanteuse.
L’inquiétant Lightning In A Bottle est sujet à libre interprétation, regret, perte d’innocence, sens de la vie… chacun y trouvera son compte.
Sullivan’s Letter fait directement référence à un point capital de l’histoire des États-Unis, la Guerre de Sécession et se base sur une lettre écrit par le général Sullivan Ballou à sa femme, une semaine avant qu’il ne meurt. La rythmique du morceau dont une sensation de marche militaire qui colle au plus près du sujet.
Sur Bandida le chant d’Audra est mystique et rappel ce style musical traditionnel issu des montagnes Appalaches.
Smoke est une ballade sombre et fataliste très bien interprétée, Audra réussi à contenir sa voix pour raconter cette histoire avec une distance qui rehausse le sujet.
L’album se termine en beauté sur la sublime reprise de Little Sparrow (Dolly Parton), juste un piano est la voix envoutante d’Audra Mae qui donne une nouvelle dimension, une nouvelle vie à cette chanson.
Audra a tenu sa promesse et nous offre un album inspiré et inspirant, et qui se trouve lui même être la promesse d’un futur des plus intéressant. A suivre donc !
Son site : Side One Dummy
Sa page : MySpace
Photo : Piper Ferguson
2 Comments
Daniel Chalaye
10 juin 2010 at 20:31Ravi que tu te sois décidée.
saab
10 juin 2010 at 8:37Et bien voilà, grâce à toi, je l’ai commandé ce nouvel et premier Lp, je l’attends avec impatience ;-) Merci pour cette très belle chronique.