Chanteuse rock

Izïa

Dans la famille Higelin… on voudrait la fille ! Marchant dans les pas de Jacques, son père et de son non moins célèbre demi-frère Arthur H., au tour de la benjamine de la lignée de redorer le blason du rock français. Véritable phénomène musical, couronné dernièrement par deux récompenses aux Victoires de la Musique, Izïa impose le respect par son étonnante maturité. 19 ans et des poussières (ou 231 mois selon la pub lancée récemment par la marque Petit Bateau) mais déjà une incroyable maîtrise de la scène et des attentes du public… Un son brut de décoffrage, une voix magnétique aux accents jopliniens, une énergie radicale : impossible d’être passé à côté du premier opus éponyme du jeune prodige sorti en juin 2009. Chronique du fabuleux destin d’Izïa Higelin !

La ballade d’Izïa

La musique, Izïa est tombée dedans quand elle était petite. Petite dernière de la dynastie Higelin, celle-ci naît le 24 septembre 1990 à Paris bien après ses demi-frères Arthur H et Kên. Arrivée tardivement dans la vie de son père, la gamine n’en est pas moins choyée par un papa gâteau qui lui fait découvrir très tôt son univers musical : son propre répertoire bien sûr mais aussi le jazz de Billie Holiday, le rock des U2, le chant lyrique de La Callas, la pop anglaise et les musiques du monde. Enfant de la balle, la petite fille grandit au rythme des tournées de Jacques, y assistant parfois en spectatrice privilégiée, comme celle-ci se souvient au détour d’une interview : « […] Et il y a cette fois où je suis arrivée sur la scène du Grand Rex pendant un de ses concerts. Je devais avoir 3 ans, il m’a assise sur le piano, en face de lui et m’a chanté « Ballade pour Izia », la chanson qu’il a écrite à ma naissance » (www.elle.fr). Une première page s’écrit dans les mémoires musicales de la fillette.

Au programme de son éducation ludique figurent également des sessions d’improvisation où celle-ci s’amuse à vocaliser en faux italien tandis qu’Higelin l’accompagne au piano. Un exercice de style qui trouvera son application directe dans l’enregistrement du titre « L’Hélicon » que le duo père-fille interprétera sur l’album collectif Bobby Tutti-Frutti, hommage délicieux à Bobby Lapointe sorti en 2002. Quand à l’aube de son adolescence, Izïa découvre le single « Drive My Car » des Beatles, un véritable déclic s’opère : aux oubliettes ses CDs de pop bonbon et autres boys-bands (ses fugaces erreurs de jeunesses) et razzia sur les albums de Nirvana et Led Zeppelin. La jeune ado s’achète une guitare, prend quelques cours avant de finir son apprentissage en autodidacte (elle reconnaît avoir un petit problème avec l’autorité), compose ses premières chansons en anglais, arguant comme John Lennon « que le rock français serait comme du vin anglais ». Elle a alors 13 ans et entame un virage méchamment rock.

Life is Going Down

« Un jour, je jouais les quatre accords que j’avais appris quand je me suis mise à chanter à tue-tête en anglais. Je m’énervais sur ma guitare et du rock pur a jailli. J’avais envie de faire ressentir des émotions à travers mon instrument et ma voix » (www.parismatch.com). C’est décidé, Izia fera de la musique et se met à écrire ses premières compositions. Le Cabaret Sauvage sera le théâtre de ses débuts de chanteuse où, accompagnée par Antoine, bassiste et ami de ses parents, la jeune fille de 14 ans interprète son premier titre « Life is Going Down ». Première scène, première rencontre avec le public… Et premier succès ! Galvanisée par l’ovation qu’on lui réserve, la demoiselle récidive six mois plus tard au Festival du Vent de Calvi, avec cette fois-ci un set de cinq morceaux. Après Antoine, c’est au tour de Sébastien (Hoog) de rejoindre la formation avec une guitare au son très seventies.

Orfèvre de ce rock 100 % brut qui va bientôt devenir leur marque de fabrique, Sébastien gagne la confiance d’Izia qui lui laisse co-signer les compos. Le noyau initial du groupe ainsi formé, celui-ci prend en 2006 la route du Printemps de Bourges, première étape d’une longue série de dates et sans conteste le tremplin de leur carrière. La renommée d’Izia se construit au fil des concerts, par les incroyables prestations scéniques de sa chanteuse dont la voix n’est pas sans rappeler celle de la grande Janis. Une maîtrise de la scène tellement professionnelle qu’on imagine pas une seule seconde que la jeune fille n’a que 15 ans ! Izïa se rend à l’évidence : sa différence, elle préfère la cultiver sur scène que sur les bancs du collège. Celle-ci décide donc d’abandonner ses « chaotiques » études pour se consacrer à 100% au métier d’artiste.

Sans album, sans promo et surtout sans label, le groupe poursuit « à l’ancienne » sa course vers le succès en investissant les petites salles comme les grandes scènes. Première partie pour Iggy Pop en 2007 qu’ils retrouveront deux ans plus tard à l’occasion d’un duo pour l’émission La Musicale de Canal + à ses dires « le moment le plus intense et magnifique de (sa) vie » (ibid), un autre Printemps de Bourges, les Francofolies, le festival des Vieilles Charrues, une première partie pour le groupe Motörhead et deux dates au Bataclan… Beau palmarès pour l’année 2009 ! Sur scène, Izia habite l’espace, rage, improvise, invite son public à la transe, communique avec lui sans détour… En sorte, pour la paraphraser, faire qu’un concert ne ressemble à aucun autre :  » Je veux transmettre de la combativité et de l’énergie, pas de l’ordinaire. A la fin de mes concerts, des gens viennent me voir en disant : Je me sens bien, j’ai envie de faire la fête. Et c’est exactement ce que je veux insuffler » (www.telerama.fr).

Leave me alone

L’ultime consécration pour Izïa ? Ses deux récompenses aux Victoires de la Musique 2010 dans les catégories « Album Pop/ Rock de l’Année » et « Révélation Scène de l’Année » ! Une immense surprise pour la chanteuse et son groupe mais également pour le grand public qui découvre un son qualifié de « rock rock rock super brut », qu’on n’a pas vraiment l’habitude d’entendre dans l’Hexagone ! D’ailleurs, rares sont les radios qui ont diffusé Izïa, leur premier album éponyme sorti le 8 juin 2009, en raison de ce son jugé radicalement trop rock pour les auditeurs français. Pourtant, le disque se hissera rapidement à la trente-et-unième position des ventes en France, s’installant dans le Top 100 dix-sept semaines durant. Signé AZ et enregistré en 10 jours dans des conditions live pour ne rien perdre de sa spontanéité, cet opus « libre, « libre, brut, spontané, énergique et sans concession » (www.rtl.fr) a certes une base très rock mais flirte aussi avec les seventies, la ballade, le funky et le punk. Il suffit d’écouter les singles « Back in Town », « Sugar Cane », « Blind » et « Hey Bitch » pour s’en convaincre !

Depuis le mois de mars dernier, Izïa a résolument le vent en poupe. Après sa percée aux Victoires et le choix de Miss Higelin comme égérie de la marque Petit Bateau, le groupe refondu (avec le remplacement d’Antoine par Arnaud François à la basse et l’arrivée de Grégory Jacques à la batterie) a entamé un nouveau marathon musical. Au programme : plateaux et émissions télé (Le Grand Journal de Canal +, One Shot Not sur Arte), interviews (RTL2) pour présenter notamment le single qui l’a révélé, « Leave Me Alone ». Mais aussi et surtout une nouvelle tournée avec de nombreuses dates en France (dont un nouveau Printemps de Bourges), en Belgique et en Chine (à Beijing, au Yugongylshan et à Chengdu, au Zebra Music Festival). En coulisses, il se chuchote même qu’un imminent deuxième album pourrait sortir sur demande de son label !

Consciente de sa chance, la demoiselle ? Oui c’est certain, mais la « fille de » n’en oublie pas pour autant que le talent est également une question de travail : « L’autre jour, j’ai réalisé que si je continuais à faire de la musique encore à trente ans, j’aurais déjà quinze ans de carrière derrière moi ! C’est incroyable. Mais ça ne me fait pas peur car la musique est un terrain tellement vaste, c’est sans fin. Il y a des milliers de chansons qui ont été écrites avec les notes La, mi, sol ou do. La panne d’inspiration ne peut pas exister ou sinon, c’est que les musiciens sont vraiment des feignants » (http://musique.premiere.fr). A tous ceux qui ont déjà bloqué sur une page blanche, vous savez ce qu’il vous reste à faire…Au boulot, c’est Izïa qui vous le dit !

(Les photos proviennent du site http://www.myspace.com/iziamusic et http://www.iziamusic.com/)

Sources

Sites internet :
– http://www.iziamusic.com
http://www.myspace.com/iziamusic
http://fr.wikipedia.org
http://izia.petit-bateau.fr/

Articles:
– Izïa et Jacques Higelin, les liens du chant, http://www.elle.fr/elle/Loisirs/Musique/News/Izia-et-Jacques-Higelin-les-liens-du-chant/(gid)/1156382
– Iggy Pop m’a entraînée dans une folle improvisation. Par Izia, http://www.parismatch.com/Culture-Match/Musique/Actu/Iggy-Pop-m-a-entrainee-dans-une-folle-improvisation.-Par-Izia.-129812/
– Higelin père-fille, mode d’emploi, http://www.telerama.fr/musique/les-higelin-pere-fille-mode-d-emploi,45206.php
– Izia, fille de Jacques Higelin : « La chanson française d’aujourd’hui, ce n’est pas trop mon truc », http://www.rtl.fr/fiche/5936166557/Izia-fille-de-Jacques-Higelin-La-chanson-francaise-d-aujourd-hui-ce-n-est-pas-trop-mon-truc.html (Emission RTL du 16 mars 2010)
– ILS ONT DIT – Izia : l’interview, http://musique.premiere.fr/News-Videos/News-Musique/ILS-ONT-DIT-Izia-l-interview/(gid)/1808409

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