Après ce voyage intérieur qu’était la Confusion des Sens, l’espace Vuitton revient à un thème plus terre à terre, mettant en avant la scène artistique d’un pays, en l’occurrence le Chili. Des artistes riches et créatifs, assez peu exportés.
Actualité, géographie, politique… Les thèmes abordés sont nombreux au sein de cette expo et traités avec finesse, preuve de la maturité de l’art chilien. Entre autres idées, on pourra retenir les photos d’Enrique Ramirez. Mettant en avant des photos de paysage (qualité la plus connue du Chili), il y ajoute des portraits de dos, insérant de manière subtile aux yeux étrangers l’idée que ce pays est également habité par un peuple.
Carolina Saquel, qui vit désormais en France se rappelle une légende de son enfance, celle du cuir vivant (cuero vivo). Une légende destinée à éloigner les enfants de l’eau, racontant qu’une pièce de cuir s’y trouverait tapie, les happant s’ils s’approchent. Cela donne une installation vidéo simple (juste une surface d’eau qui se ride) et d’une grande beauté, à la fois relaxante et angoissante, faisant replonger dans les sentiments d’une enfance marquée par cette histoire.
Quant à Francisca Garcia, son travail colle fortuitement à l’actualité, puisqu’il est relié au tremblement de terre qui a eu lieu en 1960 à Valdivia. Plus que le thème ou l’idée que la catastrophe serait d’origine humaine (à l’aide d’une machine de Tesla), c’est la mise en œuvre qui mérite d’être soulignée. Des images d’une nature tranquille, simplement réhaussées de la rumeur étourdissante d’un séisme dès que quiconque bouge dans la pièce de l’installation. Voilà sans doute un ressenti bien plus communicatif que les images sordides compilées par les chaînes télévisuelles…
photos Mazen Saggar pour Louis Vuitton
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