Curiosités

Rencontre avec Ed Laurie

Nous vous avions déjà parlé d’Ed Laurie et son album Small Boat Big Sea. Ses ballades au rythme tranquille nous avaient accroché l’oreille. Nous l’avons rencontré.

Pouvez-vous nous parler de vos débuts ? Quand vous avez commencé à chanter, à composer, à monter sur scène…

Aussi loin que je me rappelle, j’ai su chanter. Puis j’ai oublié, je m’en suis rappelé à mon adolescence. Puis j’ai de nouveau oublié avant de m’en rappeler de nouveau. J’ai commencé à monter sur scène il y a une quinzaine d’années.

Et ces quinze années ? Est-ce que ça a été difficile de mettre à jour ce que vous vouliez ?

Oui, c’est beaucoup de travail. Quant on a quelque chose sur un disque, c’est impossible de revenir dessus. C’est pour ça que j’ai pris le temps, histoire de ne pas trop regretter le résultat. C’est un peu comme construire une maison. Petit à petit…

Long en studio aussi ?

Non, pas vraiment. L’enregistrement a été assez court. C’est surtout l’écriture qui demande du temps. Tout doit être bon avant d’arriver en studio. Tout n’est peut-être pas parfait avant d’enregistrer mais ça doit l’être le plus possible. Quant aux prises, ça dépend de chaque morceau. Ca peut être enregistré en live ou non, ça varie vraiment.

Comment construisez-vous cette ambiance dans vos chansons ?

C’est impossible à construire ! Si on le veut, ça tombe à plat. On doit juste croiser les doigts en espérant que le résultat soit le bon.

A l’écoute de votre album, on a un sentiment de simplicité, de pureté. C’était une volonté ?

Non, je ne réveille jamais le matin en disant « j’ai envie d’être pur » ! Je ne sais jamais comment définir la pureté, si c’est une sorte de gentillesse, de douceur… Dans un certain sens, les Sex Pistols sont purs.

Dans quel sens ?

L’agressivité pure ! Ou la beauté pure aussi. Mais être pur n’était pas mon intention. Même si je trouve cela bien !

Où trouvez-vous votre inspiration pour la musique, les textes ?

Partout. N’importe quel mot qu’on me dit, n’importe quelle peau de banane qui traîne par terre, n’importe quel café que j’ai pris. Le café, c’est pas mal.

C’est votre drogue ?

Oui, ma seule !

Est-ce que certains groupes, certaines musiques présentes ou passées vous inspirent ?

Oui, principalement des années 80 ou 90. Comme Grace Jones, Jim Morrison, Baden Powell. Des artistes cubains, argentins… La liste est sans fin. Mais je suis plus touché par des chansons, prise individuellement que par la totalité de l’œuvre d’un artiste.

Vous trouvez donc que la créativité a baissé dans les années 2000 ?

Le contexte a changé. Je crois que la musique devient de plus en plus visuelle. Aujourd’hui, on écoute la musique autant qu’on la regarde, que ce soit à la télé ou ailleurs. Je regarde toujours les émissions de télé-réalité avec une certaine curiosité. Ce qu’il manque, c’est la relation d’émotion. Je crois que si on coupait l’image en ne gardant que le son, ce genre de spectacles serait vraiment étrange…

Et si on met ensemble la vidéo et le son, est-ce que certains artistes arrivent à obtenir un ensemble aussi fort que, par exemple, les Sex Pistols ?

Pas vraiment… Pour cela, je pense qu’il faudrait peut-être travailler comme Robert Bresson, où la musique était partie intégrante du film… Mais personnellement, le video ne me motive pas plus que cela.

Et pour le clip ? Comment arrivez-vous à un résultat ?

Il y a certaines choses que l’on doit faire et le clip en fait partie. Et j’avoue être plutôt content du résultat et de la manière dont s’est déroulé l’enregistrement.

Vous trouvez donc qu’il correspond à votre musique ?

Oui. Je ne suis pas sûr que la musique ait besoin d’une vidéo. Mais s’il doit y en avoir une pour la mienne, ce serait celle-ci.

Comment vivez-vous l’expérience de la scène ? Y ressentez-vous différemment vos titres ?

C’est totalement différent. La même différence qu’il existe entre marcher sur un fil de fer et imaginer marcher sur un fil de fer.

Est-ce que vous cherchez à les faire percevoir différemment par le public ?

La scène impose un état d’esprit particulier. Un peu comme un plongeur avant de faire le grand saut, ça demande concentration et harmonie avec soi-même. J’essaie de faire ressentir le plus possible mes compositions au public et finalement, je pense que ça donne quelque chose de différent. Mais si vous me voyez en concert, ça ne sera tout de même pas du heavy metal !

Vous improvisez sur scène ?

On ne fait pas du jazz… Mais c’est vrai que l’improvisation a sa part. Rien que le fait d’accélérer un rythme, par exemple, est une sorte d’improvisation. C’est ce qui fait partie des spécificités de la scène.

Notre magazine s’appelle Save My Brain… Comment peut-on sauver les cerveaux ?

Je crois que c’est trop tard pour ça…

Et en bonus, une petite session acoustique rien que pour nous.


Ed Laurie
envoyé par savemybrain.

Soutenez l’artiste et achetez son album : Small Boat Big Sea

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1 Comment

  • Reply
    Ciskae
    6 décembre 2009 at 18:33

    Très bel univers musical. C’est à la fois frais, envoûtant et étourdissant.
    Chapeau !

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