Née en 1980 dans le Kentucky, Dawn Landes débarque à New York en 2000 avec l’envie de faire de la musique. Elle se frotte dans un premier temps à la scène anti-folk, dans laquelle elle ne se retrouve absolument pas. C’est finalement sa rencontre avec le chanteur folk Jack Hardy (une véritable référence pour de nombreux artistes) qui l’aidera à trouver sa famille musicale.
En 2001, elle enregistre et produit Dawn’s Music qui sortira l’année suivante en toute confidentialité aux Etats-Unis. Dawn a beau jouer beaucoup sur scène et multiplier les collaborations, sa carrière ne décolle pas. C’est le label Ocean Music qui lui donnera le coup de pouce nécessaire à son envol. En sortant en 2005 son premier album sur le territoire européen, le label offre un nouveau public à Dawn, ce public sera d’ailleurs bien plus réceptif. A partir de cette année, elle fera pratiquement autant de concerts sur ses terres qu’en Europe.
En 2007 sort son deuxième album, l’excellent Fireproof. Il n’y a pas vraiment de genre qui permet définir sa musique car elle ne s’arrête pas à un genre particulier, mais passe d’un genre à l’autre à chaque nouveau titre avec comme fil rouge ses propres racines musicales. Folk, pop, rock, indie, l’alt-country n’est pas loin, mais pas encore significative sur ce disque.
Je disais que c’est en Europe qu’elle a vraiment rencontré le succès. Pour nous en remercier, son troisième album Sweet Heart Rodeo est sorti chez nous début septembre 2009 soit quatre mois avant les États-Unis.
Le titre et la pochette du disque semblent indiquer qu’elle a décidé de se rapprocher de la country, c’est assez juste, mais il s’agit en fait de country urbaine, ce qui peut paraitre antinomique, mais ce n’est pas ça qui va arrêter Dawn Landes.
Le disque s’ouvre sur Young Girl qui sonne comme morceau retro-rock, très vif dans la musique et dans son thème, sa voix se perd un peu derrière la musique et les chœurs et laisse une impression d’éphémère, comme si la chanson avait existé seulement le temps de l’écouter. Une parfaite introduction.
Sur Romeo se sont les percussions et le piano qui imposent la rythmique et font taper du pied, pendant que sa voix rêveuse vient nous caresser les oreilles. Trois minutes de pur bonheur.
Money In The Bank se rapproche plus d’une ballade folk avec sa guitare acoustique, pourtant sa voix y est timide alors qu’elle s’attaque à une dénonciation du capitalisme qui pourrait paraître facile, mais qui se trouve être écrite de manière très intelligente.
Love, je me suis demandé si on avait encore le droit d’appeler une chanson « Love » et à l’écoute de ce morceau assez étrange et expérimental, je comprends qu’elle fait référence au Summer of Love et à sa contre-culture psychédélique qui continue à influencer nombres d’artistes. Un premier interlude.
Sweetheart Of The Rodeo se place entre blues et rock. Avec son harmonica criant et son solo de mandoline, Dawn étonne encore. Elle réalise une chanson que l’on pourrait qualifier au premier abord de « typiquement américaine » mais dans laquelle elle ajoute des ingrédients inattendus.
Clown est la caution indie de Dawn qui ressort son vieux synthétiseur Casio et fait des boucles musicalement inintéressantes mais qui retiennent l’attention par leur caractère répétitif, un interlude hypnotique.
Wandering Eye est une ballade country-pop drôle qui aborde le thème de l’infidélité avec tact et dont le jeu entre la voix de Dawn et l’harmonica est absolument craquant, impossible de résister.
Little Miss Holiday est défini comme étant une conversation imaginée entre Jodie Foster et la prostituée qui a inspiré son personnage dans Taxi Driver. C’est un morceau à la fois sombre et tendre à l’écriture soignée.
Dance Area et Brighton sont des chansons romantiques, la première est douce alors que la seconde est plus languissante. Ces deux morceaux sont certainement ceux où sa voix est la plus belle, la plus parfaite.
All Dressed In White conclut l’album sur une touche rêveuse avec son synthétiseur, sa batterie et ses « Ta ta ta ». Pourtant on attend autre chose après ce titre que ressemble plus à un de ses interludes qu’à une véritable conclusion.
Malgré ses « mauvais points » Sweet Heart Rodeo est un très bon album dans lequel Dawn Landes a su mettre une grande variété musicale et adapter sa manière de chanter à chacun des thèmes abordés. Même s’il n’arrive pas à dépasser son prédécesseur Fireproof, cet album est tout aussi important dans le développement de cette jeune artiste qui a encore beaucoup à nous offrir.
Trailer de Sweet Heart Rodeo :
Clip de Bodyguard (album Fireproof) :
Son site : http://www.dawnlandes.com/
Son MySpace : http://www.myspace.com/dawnlandes
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