Ohbijou est un groupe indie-pop canadien fondée en 2004 par les sœurs Casey et Jennifer Mecija. Le duo est rapidement rejoint par cinq musiciens et musiciennes et devient une véritable troupe. En 2006 ils sortent leur premier album, Swift Feet for Troubling Times, celui-ci est bien accueilli et permet au groupe de se produire sur de nombreuses scènes. Ils reviennent trois ans plus tard avec leur deuxième album studio Beacons, une réalisation audacieuse qui devrait leurs permettre d’obtenir une reconnaissance internationale.
Le groupe est donc formé de Casey Mecija : voix, guitare, piano; Jennifer Mecija : violon, glockenspiel, melodica, choeur; Heather Kirby : basse, banjo; James Bunton : batterie, trompète; Anissa Hart : violoncelle, Ryan Carley : piano, clavier, clavecin et Andrew Kinoshita à la mandoline.
La première piste, Intro To Season, nous met en alerte, les cordes évoquent une sirène prévenant d’un danger, et Casey nous invite à nous enfuir, à la suivre. Le ton est donné, l’auditrice (ou l’auditeur) est impliquée dans ce disque qui n’existerait pas sans elle (ou lui).
On enchaîne avec Wildfires (c’est donc un feu que l’on fuyait), le chant de Casey fait penser à Joanna Newsom. L’intro de cette chanson est calme, puis le rythme monte pour se retrouver proche de Intro To Season, on fuit toujours, mais on n’entend plus les sirènes (cordes), nous nous sommes éloignés du danger. Sur le dernier tiers la musique est apaisée et joyeuse.
Black Ice est une chanson rafraîchissante, la voix douce et posé, l’orchestration très belle fini sur un crescendo. Cliff Jumps commence comme une ballade comme on en a déjà entendu des dizaines, mais la structure évolue de la ballade folk à un morceau plus pop après le break à mi-piste. Pas vraiment un saut, le changement se fait dans la continuité avec finesse.
Sur Cannon March le piano un peu brut et entêtant contraste avec la voix douce de Casey Mecija. Changement de sonorités sur Eloise & The Bones qui devient un peu mélancolique, l’instrumentation est mise en avant, la voix accompagne la musique et non plus l’inverse.
Thunderlove est une ballade voix/guitare acoustique où les autres instruments hésitent à entrer en scène, un coup d’archet sur les cordes, la basse qui se cache derrière la voix… une construction très intéressante.
New Years est une chanson vraiment étonnante, le crescendo des couches successives d’instrument qui accompagne la montée en intensité du chant est simplement sublime. Le groupe maîtrise vraiment bien cette intensité, ce chaos contrôlé qui pourrait être douloureux à entendre est ici très mélodique. Make it Gold est construite sur une structure proche de New Years, le côté épique en moins.
On reprend un peu notre souffle sur la ballade We Lovers.
Memoriam est une chanson ou les émotions se mélangent, la fin du voyage est proche, la tristesse des violons soutiennent la mélancolie pensive du chant. Il y a toutefois une grande énergie qui se dégage la piste. Jailbird Blues c’est le martèlement du piano et les cordes légères fournissent la conclusion de cet album.
Au final, c’est un excellent disque construit comme une histoire ou chaque pistes à son importance. Le groupe à su trouver un équilibre entre la voix et les instruments et n’utilise pas les recettes habituelles de la musique pop.
Écouter l’album Beacons de Ohbijou :
Site officiel : http://www.ohbijou.com/
Myspace : http://www.myspace.com/ohbijou
Écouter l’album sur Spotify
2 Comments
Daniel Chalaye
23 juin 2009 at 11:43Merci saab, et bonne écoute :-)
saab
23 juin 2009 at 6:05Excellente chronique Daniel, j’ai acheté l’album il y a deux semaines et je vais surement le recevoir aujourd’hui, j’ai hâte ;-)