« Une fille qui joue du piano ce n’est pas vendeur ». Sous-entendu : « Continuez ainsi et vous ne percerez jamais, mademoiselle », voilà le refus type qu’essuie Tori Amos par les maisons de disques au début de sa carrière. Food for thought. Eh bien tant pis, là où tant d’autres choisissent la guitare comme une évidence, la jeune artiste n’en mettra que plus en avant son instrument fétiche. L’événement fera bientôt date : il s’appelle Little Earthquakes et sort courant 1992. On n’aurait pas trouvé meilleur titre pour ce premier album solo : ce n’est pas un petit mais un énorme tremblement de terre qui va secouer l’industrie musicale… Et surtout le rock alternatif, qui doit maintenant compter sur un rival de poids ! Avec des titres tels que « Crucify », « Me and a Gun », « Cornflake Girl », le piano de Tori se fait arme de destruction massive au service d’un songwriting mêlant intelligemment féminisme, religion, sexualité et quête d’identité.
Rock alternatif, pop baroque à tendance électronique (à ce sujet, on se souviendra tous du remix de « Professional Widow » par le DJ Armand Van Helden), piano rock, difficile de cantonner à un genre particulier les 20 ans de carrière de cette prodige du piano, recordwoman de concerts (plus de 1000 à son actif), fanatique d’albums concepts… Chose d’autant plus rendue ardue par la récente imminente de son 10e album studio, Abnormally Attracted to Sin, le 19 mai dernier. Bienvenue dans l’univers de Tori Amos !
Enfant du maïs
Troisième enfant du révérend Edison et de Mary Ellen Amos, Tori, de son vrai prénom Myra Ellen, naît le 22 août 1963 à Newton, Caroline du Nord. A l’image de l’Amérique, ses origines sont variées et se partagent entre différentes ascendances européennes et Cherokee, du côté de sa mère. Un vrai melting-pot ! A ce titre, son grand-père sera pour la petite fille d’une grande inspiration en lui proposant une alternative spirituelle à l’éducation catholique dans laquelle celle-ci baigne. A deux ans, Myra Ellen part s’installer avec sa famille à Baltimore où elle débute l’apprentissage du piano. La jeune élève se montre particulièrement douée : après avoir entamé ses premières compositions à seulement 5 ans, celle-ci les agrémente de paroles quelques quatre ans plus tard. Cette passion viscérale ne la quittera plus.
Il faut dire que la jeune Myra est à bonne école. Celle de la classe préparatoire du prestigieux Peabody Conservatory of Music, en tant que plus jeune élève à y être admise d’ailleurs en décrochant une bourse d’études à tout juste 5 ans ! Mais déjà son indiscipline la rattrape et lui vaut d’être renvoyée à l’âge de 11 ans : on lui reproche alors d’être plus intéressée par la pop et le rock mais aussi et surtout de ne se pas se plier à l’interprétation littérale des partitions. Réorientée vers un cursus classique, l’adolescente compense en se produisant dans des piano bars sous l’œil vigilant de son père, son meilleur imprésario lorsqu’il s’agit de démarcher les maisons de disques. Pas encore de contrat en vue mais déjà la réussite à un concours de jeunes talents en 1977 lui fait remporter les suffrages. Quand celle-ci arrive au lycée, tous ses camarades ont sur les lèvres « More Than Just A Friend », la chanson qui la fait découvrir au public local.
Cette reine du lycée, sur laquelle pleuvent toutes les récompenses, s’essaie également au théâtre. Et quand se profile la perspective d’un nouveau concours musical organisé par la ville de Baltimore, Myra se remet à l’écriture d’un titre, aidé en cela par son frère, Mike. Conséquence logique : celle-ci remporte une nouvelle fois la compétition et « Baltimore » devient son premier single, pressé au cours de l’année 1980 en édition limitée pour sa famille et amis, avec en face B, une autre de ses compositions intitulée « Walk With You ». Après avoir abandonné Myra pour se produire sous son deuxième prénom Ellen, la jeune chanteuse décide d’adopter définitivement celui de Tori, sur le conseil d’un de ses amis. Ainsi commence l’aventure Amos.
A sa majorité, Tori décide de déménager à Los Angeles histoire de faire décoller sa carrière artistique. Mais en attendant le gros contrat et pour faire bouillir la marmite, celle-ci fait quelques apparitions dans des séries TV et dans une publicité pour les céréales Kellogg’s (pour l’anecdote, celle-ci aurait coiffé au poteau l’apprentie comédienne Sarah Jessica Parker !), tout en continuant de jouer dans les bars de L.A. En 1985, la jeune femme fonde son premier groupe, Y Kant Tori Read, composé du guitariste Steve Caton, du batteur Matt Sorum (plus tard membre de Guns and Roses), du bassiste Brad Cobb et de Jim Tauber aux claviers. A force de persévérance, Amos décroche l’année suivante un contrat pour 6 disques avec Atlantic Records et c’est en juillet 1988 que sort le premier disque
Y Kant Tori Read… qui fait un bide monumental. A peine formé que le groupe doit-il déjà se séparer : anéantie, celle-ci trompe son chagrin en travaillant en tant que vocaliste et en participant entre autres au titre « Distant Storm » pour le film China O’Brien.
Petits tremblements de terre
Malgré l’échec cuisant de Y Kant Tori Read, la chanteuse est toujours liée par son contrat avec Atlantic qui lui impose de sortir un album pour mars 1990. Choucroutes stylées et pop synthé mises au placard, Tori opte pour un look plus naturel et se met à retravailler les compositions au piano que son label trouve trop « classiques » face au genres grunge, rock, rap et dance alors en vogue. Avec l’aide de musiciens dont Steve Caton, lui aussi ex-Y Kant Tori Read, la jeune femme va mettre en forme Little Earthquakes : concentré d’énergie et émotions brutes, ces « petits tremblements de terre » font l’historique de son éducation religieuse, de son éveil sexuel, de l’affirmation de son identité… Et du viol dont celle-ci a été victime, un certain soir de l’année 1985 après qu’un habitué du bar dans laquelle elle chantait lui ait demandé de le déposer chez lui. Difficile de ne pas succomber à l’émotion suscitée par la chanson « Me and a Gun », exutoire à visée thérapeutique et témoignage universel s’adressant à toutes les victimes du même crime, pour lesquelles Tori exhorte de trouver le courage de continuer à vivre. (« Moi et un revolver/ Et un homme/ Derrière moi/ Mais je n’ai pas encore vu la Barbade/ Alors je dois m’en sortir » donnerait ainsi une partie du refrain traduit en français).
Quand Little Earthquakes (en abrégé, LE) sort en janvier 1992 à l’échelle européenne, il se place derechef à la 14e place du Top 75 au Royaume-Uni. Il faut dire que Amos n’est pas une inconnue ici puisque celle-ci a passé presque toute l’année précédente à le promouvoir dans le pays de Shakespeare, réputé friand de ce type d’artistes. Or si le Royaume-Uni lui fait un triomphe, la promotion de l’album n’en sera que plus facile aux Etats-Unis. Et c’est peu de le dire ! Car dès son arrivée sur le territoire US le 25 février de la même année, LE flirte avec les premières places des charts en diffusant en boucle les singles « Me and a Gun », « Silent All These Years », « China », « Winter » et « Crucify » ! Tout comme le public américain, la presse musicale se fait l’écho de l’engouement Amos en signant des critiques positives, avec 5 étoiles sur 5 pour Slant Magazine, et 4/5 pour Q Magazine et Rolling Stone qui salue ici « un premier album captivant ». La machine est lancée !
Continuant sur sa lancée, Tori trouve encore le temps d’enregistrer Under the Pink (UTP), après le « Little Earthquakes Tour ». UTP sort en janvier 1994 et bien que certains y voient une répétition de son premier album solo, celui-ci y fait beaucoup plus la part belle au piano acoustique et aux arrangements classiques. Quatre singles en seront issus : « God », « Cornflake Girl », « Pretty Good Year » et « Past the Mission » portant sur des thématiques chères à la chanteuse. Ainsi, tandis que « God » explique les difficiles relations entre le genre féminin et la religion, « Cornflake Girl » creuse plus long que son titre veut bien le faire croire, en traitant de trahison féminine et d’ouverture d’esprit, symboliquement représentés par les pétales de blé et les raisins secs que l’on peut trouver dans une boîte de cornflakes ! La petite cuisine de Tori fait encore recette en s’écoulant à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde entier et au demeurant son album le mieux classé au UK.
C’était sans compter sur Boys for Pele. Pour son troisième album lancé en janvier 1996, Tori prend la direction d’une virée initiatique entamée à Hawaï, pays de la déesse-volcan Pele, poursuivi en Amérique du Sud où l’artiste s’oriente vers un cheminement intérieur en compagnie d’un chaman et de drogues hallucinatoires, au cours duquel elle dira avoir pris le thé avec le diable (cette expérience lui inspirera d’ailleurs le titre « Father Lucifer »)… Et qui prendra fin en Irlande et en Lousiane où sera enregistré cet album, le premier à être entièrement produit par ses soins ! A travers 18 chansons dont 5 seront commercialisées (« Caught a Lite Sneeze », « Talula », « Professional Widow », « Hey Jupiter », « In the Springtime of his Voodoo », Tori pousse un peu plus loin sa réflexion sur la place de la femme dans la religion, en se payant le culot d’affirmer que Jésus était de sexe féminin dans le quasi-blasphématoire « Muhammad My Friend » ! Approche différente en termes de musique, d’écriture et de production, cette escale expérimentale pourtant considérée comme la moins accessible de ses œuvres, est à ce jour l’album qui se classera le plus vite dans les charts US en recevant la certification « Disque de Platine » !
Tournant rock électronique pour Amos avec la sortie en mai 1998 de From the Choirgirl Hotel (FTCH). Plus abordable que ses précédents albums, cette quatrième réalisation est largement marquée par le récent mariage de Tori (ndlr : en février de la même année avec son ingé son Mark Hawley) mais aussi ses nombreuses fausses couches. Aussi FTCH est-il sans nul doute une de ses œuvres les plus personnelles en s’attardant sur les valeurs maritales et son réel désir d’être mère qu’elle aborde dans la chanson « Spark » (« Elle est convaincue qu’elle pourrait ramener un glacier/ Mais elle n’a pas pu garder le bébé en vie/ Doutant de l’existence d’une femme quelque part en elle/ Ici », pour la traduction en français des paroles). Pour l’heure, Tori n’a pas encore trouvé son étincelle mais peut se consoler avec le succès de ce hit, suivi des aussi bons « Jackie’s Strengh », « Cruel » et « Raspberry Swirl » qui hisseront FTCH encore une fois en « Disque de Platine » aux Etats-Unis, décliné en « Argent » au Royaume-Uni et en « Or » au Canada. 2 nominations à la cérémonie des Grammy Awards 1999 en tant que « Meilleure Performance Alternative » et « Performance Vocale pour une Artiste Féminine » pour le single « Raspberry Swirl » viendront en outre récompenser ce témoignage musical tout en pudeur.
Virage dance et musique électronique pour To Venus and Back, dans les bacs en septembre 1999. Composé d’un double-CD : Live Still Orbiting (album live de la tournée 1998 de From The Choirgirl Hotel) et d’un nouveau disque studio intitulé Venus Orbiting, c’est délibérément que le piano est mis en retrait pour mieux prendre la voie de l’expérimentation musicale. La condition féminine est encore un des thèmes chers à Amos qui profite de l’occasion pour dénoncer la suite d’homicides de femmes non résolus dans la ville mexicaine de Juárez, proche de la frontière américaine. Titre phare de l’album, « Bliss » est le premier single à être proposé en téléchargement payant par une maison de disque, technologie oblige. Bien que ce single et les autres qui ont suivi (« 1000 Oceans », « Glory of the 80’s » et « Concertina ») bénéficient d’une bonne commercialisation, l’album ne se place cependant qu’à la 22e et 12e position respectivement dans les charts britanniques et états-unien. Un succès en demi-teinte pouvant être imputé au prix élevé du format double-CD.
Les années 2000 sont pour Tori le théâtre de profonds bouleversements personnels et professionnels. Après être devenue mère de la petite Natashya en septembre 2000, l’artiste décide tout d’abord de s’accorder une pause dans sa carrière. Avant de revenir sur le devant de la scène avec Strange Little Girls (2001), album éclectique reprenant des standards écrits par des hommes et parlant des femmes, du « 97’Bonnie and Clyde » d’Enimen au « Raining Blood » de Slayer en passant par « Happiness is a Warm Gun » de John Lennon et « Enjoy the Silence » de Depeche Mode. Puis arrive la tragédie du 11 septembre et Tori décide de donner vie à son alter ego fictif, Scarlett, dans une Amérique encore sous le choc dans Scarlett’s Walk (2002). L’année suivante paraît son « autobiographie musicale » Tales of a Librarian (2003), où celle-ci décide de revisiter chacune de ses chansons favorites. Suivent ensuite deux concept albums, The Beekeeper (2005) et American Doll Posse (2007), où la chanteuse touche tour à tour à des sujets graves tels que la mort, l’adultère et les conflits amoureux avant d’entamer une phase plus rock en se mettant dans la peau de 5 personnages féminins inspirés de divinités grecques… Entre temps, Tori a sorti une autobiographie (Piece by Piece), un CD-DVD (Welcome to Sunny Florida), une compilation (A Piano) et changé 2 fois de labels (Epic et Rhino) !
Une attraction anormale pour le pêché
En plus de trente ans d’activité scénique, si l’on garde en mémoire ses premiers pas en tant que pianiste surdouée dans les piano bars, Tori s’est progressivement imposé dans le paysage rock alternatif des années 90 pour devenir cette artiste au sens large du terme. Si son talent de performer n’est plus à démontrer, avec plus de 1000 concerts à son actif et presque autant de sets-lists différentes, celle-ci a su ponctuer son parcours de collaborations fructueuses avec des chanteurs tels que Maynard James Keenan, Michael Stipe et Trent Reznor, respectivement des groupes Tool, REM ou Nine Inch Nails. Juste récompense que ses différentes nominations aux Grammy et MTV Awards, célébrés par les grands chantres de la presse pop-rock ! Qui, avant Amos, aurait osé redéfinir les bases mêmes du rock en délaissant les traditionnels riffs de guitares pour des envolées mélodiques de piano ? On en oublierait presque sa formation classique !
Source d’inspiration pour certains, modèle à combattre pour d’autres, Tori reste l’archétype de l’artiste engagée. Pour la condition féminine, et des violences et abus faits à son encontre avec son bouleversant titre « Me and a Gun » où celle-ci fait de son propre viol un témoignage à portée universelle. Revendication qui lui porte tellement à cœur que celle-ci est à l’initiative de la création de l’association RAINN (Rape Abuse and Incest National Network) qui met à disposition un numéro vert aux Etats-Unis pour soutenir les victimes de viol, dès juin 1994. Focalisant sur la place des femmes, de la religion et de l’identité, les chansons de Tori sont autant de reflets d’une société moderne en pleine mutation, d’où son utilisation de paroles abstraites pour que chacun s’y retrouve et s’approprie ces fragments de vie autobiographiques.
Par contre, en ce qui concerne le religieux, Tori a son franc-parler : « Dieu et la religion sont deux choses différentes. J’ai toujours dit que Jésus assisterait à un concert de Jane’s Addiction ou Nirvana. Il ne serait pas à l’église, d’ailleurs qu’est-ce qu’il y ferait ? J’aime cette ‘Moralité Américaine’ : c’est la plus grande blague à travers le monde.[…] Le problème est que nous ne nous sommes pas encore autorisés à examiner notre côté violent, lâche et olé olé. Si vous y regardez de plus près, vous verriez qu’il n’y a rien de monstrueux. C’est quand vous supprimez cela que vous commencez à juger tous les autres, à pointer du doigt et à infliger des lois. J’attends que le Congrès publie un règlement sur ce qui est autorisé et interdit au lit. C’est vous dire ô combien ceux-ci ont peur de leur propre sexualité. Je le sais car moi-même j’ai eu peur de la mienne » (The Network Forty Magazine, Juillet 1992).
Qui mieux qu’une fille de pasteur pour se permettre de juger le poids de la religion sur le comportement des femmes, notamment en matière de sexualité ? Celle-ci y va de sa propre opinion dans une interview accordée à Harp Magazine, en août 2007 : « On dirait que les femmes que j’ai croisé au cours de ces dernières années devaient relever un véritable défi pour intégrer leur sexualité avec leur intelligence ou leur spiritualité. C’est devenu ce triangle confus, presque un triangle amoureux. Certaines femmes qui ont choisi l’intelligence regardaient véritablement de haut celles qui avaient choisi une voie plus sexuelle pour s’exprimer et réussir. Bien évidemment, je pense que ces femmes plus spirituelles, avaient elles aussi à en découdre avec cette passion brûlante, voluptueuse et brutale, très ancienne et qui a été excisé du féminin quand le patriarcat a pris le pas sur le matriarcat, il y a de cela des milliers d’années. Vous savez, il n’y avait pas de honte à cela ».
Pas de langue de bois pour cette artiste résolument en prise avec son époque, qui a fait siens médias et courants musicaux, en alternant les rôles de muse et de créatrice inspirée. Muse, tout d’abord, en se liant d’amitié fidèle avec le dessinateur Neil Gaiman qui aurait prêté ses traits à celui de son personnage de comics, Delirium. Créatrice inspirée, ensuite, en prolongeant l’univers de ses albums jusqu’à des sites web renfermant de précieux bonus et en ayant édité l’année dernière son Comic Book Tatoo, comme son nom l’indique, un comics de 480 pages composé de 51 petites histoires, chacune inspirée par l’une de ses chansons… Face à une telle surenchère d’originalité, une question nous brûle les lèvres : quelle surprise nous réserve encore Tori ?
Eh bien, un nouvel album, intitulé Abnormally Attracted to Sin, disponible depuis le 19 mai dernier ! Porté par le single « Welcome to England », ce dixième album est dans la plus pure tradition « amosienne » en se basant sur la thématique religieuse et sur les relations entre les femmes, le pouvoir et le pêché. La grande nouveauté ? L’incrustation de 16 « visualettes » dans le DVD de l’édition limitée, montées par Christian Lamb d’après les images de la tournée d’American Doll Pose. De l’aveu même de Tori, son intention était de faire de AATS une œuvre « véritablement fait maison », en réalisant « un trésor, quelque chose que les gens estimeraient » (/#). Encore un peu tôt pour juger, néanmoins le site www.drownedinsound.com considère ce nouvel opus comme « peut-être à l’occasion vague, quelque fois incohérent et un peu complaisant, mais finalement Abnormally Attracted to Sin est une œuvre anormalement attrayante et un autre bel exemple du talent éclatant de Tori Amos ». Et vous, résisterez-vous à cette délicieuse tentation ?
(Les photos proviennent de http://www.myspace.com/toriamos)
Sources
Sites internet :
http://www.toriamos.com/
http://www.myspace.com/toriamos
http://everythingtori.com/go/home
http://fr.wikipedia.org
http://en.wikipedia.org
http://www.rollingstone.com
http://www.azlyrics.com/
Articles:
– BIO (http://www.toriamos.com/#)
– Tori Amos : Little Eartquakes (http://www.rollingstone.com/reviews/album/245962/review/5940399/littleearthquakes)
– Q&A : Tori Amos Talks in Tongues (http://www.rollingstone.com/artists/toriamos/articles/story/9549653/qa_tori_amos_talks_in_tongues)
– Tori Amos : Abnormally Attracted To Sin (http://drownedinsound.com/releases/14398/reviews/4136766)
– Tori Amos : Sexual Healing (http://www.harpmagazine.com/articles/detail.cfm?article_id=5956)
– Tori Amos : What’s So Amazing About Really Deep Throughts (The Network Forty Magazine, Juillet 1992)
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