Aujourd’hui c’est Pâques. Et ça fait 40 jours que votre copine vous tanne en vous rappelant que vous êtes invité par ses parents pour ce jour de fête. Aucun moyen d’esquiver.
Le copain de la sœur de votre copine, lui, à bien joué, car vous constatez qu’ils sont en retard. Vous, vous êtes limite en avance. Dommage, car on vous confie donc la délicate mission de cacher les œufs de Pâques en chocolat dans le jardin pour les enfants. J’ai oublié de dire que les parents de votre dulcinée habitent en Normandie : il pleut. Vous vous acquittez toutefois de votre tâche, et vous vous apercevez que le rat nain Tequel qui est dans le jardin semble être en période de rut et d’avoir une attirance particulière pour votre jambe, ce qui ne simplifie pas votre tâche.
Lorsque vous avez fini, comme par hasard, vous voyez débouler tout le reste des invités, notamment votre alter égo vis à vis de la sœur de votre belle (ça doit avoir un nom, mais ça ne peut pas être votre beau frère vu que personne n’est encore marié). Quoi qu’il en soit, il est l’heure de passer à table. Comme si les œufs n’étaient pas assez, on vous invite à réciter le bénédicité. Heureusement vous avez de la prose. Vous improvisez. Tout le monde commence à manger. Tout le monde est content. Sauf vous. A Pâques, le plat typique, c’est flageolets au gigot. Ça va être un long repas.
Vous commencez à lorgner sur le cordon bleu des enfants, alors qu’on engage la discussion avec vous sur, justement, le moment où vous pensez avoir des gamins. Euuuuuuh. Quoi dire. Utilisez votre douloureux joker : «je prendrais bien un peu de flageolets moi !» Et puis comme dans tous les repas de famille, les fameux sujet de conversation débarquent. La seconde guerre mondiale, la religion, et la politique sont au menu aujourd’hui. Vous avez étudié la guerre au lycée, vous êtes athée, et pas intéressé en politique. Le sujet de discussion aurait été le top ten des jeux PSP du moment, vous auriez géré. Là c’est autre chose. Et pourtant vous sentiez que cela allait arriver. Vous auriez dû préparer des post-it, des fiches, pour réviser, et avoir quelque chose à dire. Et pas question d’utiliser votre joker, les légumes n’ont rien à voir avec la choucroute. Façon de parler.
On ne peut pas vraiment dire que la suite du repas s’est bien passé, mais disons qu’elle s’est passée. Là encore vous auriez aimé être le gamin qui s’est permis de se lever de table, et qui se tape pas mal d’œufs de Pâques en semblant vous narguer en ce moment. C’est alors que quelqu’un vous pose une colle :
– tu sais pourquoi on parle du lapin de Pâques, alors qu’on offre des œufs en chocolat ?
Vous réfléchissez.
– Bah, ils sont connus pour procréer sans arrêt, et comme il y a une multitude d’œufs bah on se dit qu’il vaux mieux les assimiler à un lapin plutôt qu’a une poule et…
Stop vous vous embrouillez. Avec votre réponse vous passez pour un débile, lourd, et pervers. Et votre copine vous fusille du regard. Reprenez des flageolets.
Un dimanche de Pâques chez votre copine, ça va vous faire aimer la verdure.
1 Comment
La perchée de service
13 avril 2009 at 15:54:D c’est tellement vrai !
le pire : les souvenirs de la guerre d’indochine.