Ce matin, je me suis réveillé aux cotés de Dark Vador. La voix d’habitude si douce de ma moitié s’est transformée dans la nuit, et son « bonjour chéri » m’a fait sursauter.
Elle a une petite fièvre.
Je sais ce que ça veut dire. Ça veut dire que je vais devoir m’occuper d’elle – et d’elle exclusivement – toute la journée, et les quelques jours qui vont suivre. La dernière fois que c’est arrivé j’avais utilisé l’excuse de devoir aller au boulot, mais là c’est samedi matin. Cela veut dire que ce sera encore l’un de ces weekends enchantés.
Prenons les devants : faisons en sorte que le rhume ne s’éternise pas. Je file à la pharmacie. Par expérience, je sais maintenant que je dois prendre double dose de médicaments : une pour elle car elle est malade, et une pour moi car je serai malade ce soir ou demain. Parce que je la connais. Quand elle n’est pas malade elle a besoin d’affection. Quand elle est malade elle a besoin de 200% la dose normale. Si jamais je fais allusion au fait qu’elle est peut-être contagieuse et que je n’aimerais pas attraper la même chose… si jamais… j’entendrais non plus la voix de Dark Vador, mais la voix de Dark Vador quand il a un rhume. Plus grave. Plus intimidant. Car elle n’appréciera pas. En revanche je me rappelle bien que quand j’avais attrapé un rhume il y a 5 ans elle m’avait fait couché sur le canapé. Je ne me rappelle plus ce qu’elle avait trouvé comme excuse… j’ai besoin de mon espace de liberté, en ce moment tu es trop pot de colle ou je sais pas quoi. La bonne blague.
Donc je m’y suis fait. Au lieu d’esquiver tout contact avec elle je prévois mes médicaments sans lui dire, tentant d’enrayer du mieux que je peux la petite maladie que j’invite dans mon corps d’une façon si cordiale que lorsque j’embrasse ma copine fiévreuse j’imagine que je prends le thé avec M. Rhume. Image qui me permet de ne pas penser à son haleine particulière mais dont là encore je n’ose lui faire part.
Voyez-vous, il faut la traiter avec délicatesse. Elle attend beaucoup de vous, se servant de son rhume comme excuse. La dernière fois en rentrant du boulot j’avais dû laver 2 tonnes de linge sale, ranger sa cuisine et, en fin compte, le reste de son appart, avant de bosser son devoir de biochimie. Ensuite j’avais passé à peu près deux heures à lui expliquer que non, elle n’avait pas la malaria.
En fin de compte, quand j’y réfléchi, j’ai l’impression qu’elle accumule une liste de choses qu’elle ne veut pas faire, et qu’elle décide de tomber malade quand ça l’arrange pour que bibi s’occupe de tout. Elle est pas bête ma copine. Je vais ptet les prendre mes médicaments un peu plus tard finalement.
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