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Skins

Skins montre la vie d’adolescents délurés dans la ville anglaise de Bristol. Elle affiche sans pudeur leurs états d’âmes et leurs excès pour se sentir exister dans une vie qui n’a guère de sens. Consommateurs de drogues en tout genre, d’alcools et de sexe, ses jeunes anglais se débattent avec leurs névroses et leurs angoisses.

La petite bande regroupe plusieurs profils entre le beau gosse Tony, parfait prototype du petit ami, du fils, du frère idéal mais manipulateur flirtant avec la psychose ; Cassie la jeune anorexique fantasque qui se bat contre ses propres démons ; Sid, la bonne poire de la bande, toujours là pour les autres, meilleur ami et jouet de Tony secrètement amoureux de la petite amie de son meilleur pote, Michelle ; Michelle, bimbo naïve amoureuse éperdument de son Tony qui accepte tous ses délires ; Jal, jeune enfant modèle passionnée de musique classique ; Anwar, jeune musulman pratiquant tiraillé entre ses valeurs et la débauche ; Maxxie un jeune danseur gay et Chris le fêtard qui teste tous ce qui lui passe sous la main et amoureux de sa professeur de psychologie.

Ils sont tous différents mais ils ont un point commun : celui d’affronter la vie.

Dans une Angleterre moderne et traditionnelle, nos héros reflètent la complexité du monde du 21ème siècle. Ils se retrouvent dans un monde désabusé qui se raccroche à des valeurs devenues caduques. Les adultes pètent les plombs et n’assurent jamais leurs rôles entre une mère qui s’en va, une professeure amoureuse de son élève, un père aveuglement sévère. Alors pour oublier ce que cette société leur avait promit sans jamais rien donné, ils se servent. Les filles utilisent leurs charmes sans vergogne, on baise, on fume, on sniffe, on boit, on hurle, on insulte, on saccage et on savoure !

Mais loin des préjugés, ces jeunes dépeints avec réalisme aiment la culture. S’ils détestent les cours d’Histoire, c’est pour mieux lire Sartre dans les toilettes. Ils se font leurs expériences, livrés à eux-mêmes entre soirées huppées et jeux sociaux.

On comprend bien vite, lors de la vision du premier épisode, que cette série britannique ne sera pas comme les autres. Elle a ce petit quelque chose qui nous fait dire « Je connais ça ». Les créateurs (Jamie Brittain et Bryan Elsley) sont parvenus à traduire avec justesse et réalisme le quotidien d’une jeunesse égarée. Ici, pas de glamour ou de bande de potes toujours là. On vit dans des maisons au papier peint vieillot, on se retrouve seul le soir dans sa chambre, on vomit lamentable au dessus de la cuvette et on couche pour la baise. Les acteurs ne sont pas mis en valeur comme dans d’autres séries traitant de la jeunesse. Certes, ils ne sont pas « moches », mais au-delà des personnages de Tony et Michelle, les autres nous font facilement penser aux camarades de lycée d’autrefois.

Au delà du scénario franchement réussi, Skins présente des singularités en terme d’épisodes. En effet, chaque épisode est centré sur un personnage en particulier. Nous suivons alors l’histoire de son point de vue et de ses émotions. Reconnaissons l’originalité !

A cela s’ajoute un grand bouleversement opéré par les scénaristes : les deux premières saisons suivaient les aventures de lycéens dans leurs deux dernières années, le diplôme concluant. Mais Skins n’est décidément pas une série comme les autres et au lieu de suivre nos compères à l’université, le casting a été entièrement renouvelé pour la saison 3. Audacieux ? Certainement ! Nous retrouvons quelques personnes entre-aperçu dans les saisons précédentes dont la petite sœur de Tony.

Skins a crée beaucoup de controverse lors de sa première diffusion. Les critiques la jugeaient trop trash et n’appréciaient pas la mauvaise image des adolescents et des adultes véhiculée. Certaines critiques ont même reproché le manque de réalisme de la série.  Mais Skins a su s’imposer, faisant ses preuves en étant diffusée dans la vingtaine de pays déjà.

Quoiqu’il en soit, Skins est une série moderne et novatrice n’hésitant jamais à aborder le sexe, les relations amoureuses ou autres sans fioritures. Une mention spéciale également pour le personnage de Cassie, anorexique traité avec une extrême justesse et une véracité jusque là jamais atteinte par le petit écran. Le bémol que j’attitrerais à Skins la noirceur que prennent les événements dans la seconde saison. On comprend le message comme l’idée qu’après l’insouciance et les erreurs, il faut payer ! Et nos personnages vont trouver l’addition très salée !

Vous l’aurez compris, Skins est une jolie révélation télévisuelle, déjà récompensée par BAFTA, servie par des acteurs sincères et brillants. Irrévérencieuse, drôle, dépravée, dissolue, Skins fait d’elle un bijou de la boite noire britannique. Imaginez la Reine Elisabeth devant Skins, marrez-vous un coup et allumez votre TV sur Virgin 17. A vos petits écrans !

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4 Comments

  • Reply
    rebecca
    2 janvier 2011 at 0:17

    cette serie et trop bien mais kand passe la 3 sesons

  • Reply
    Ciskae
    5 mars 2010 at 11:47

    J’adoooooore ! Cette série est vraiment géniale et pas seulement au niveau des personnages et du scénario : les images sont très belles, les couleurs contrastées et la BO très funky.
    Je conseillerais plutôt un visionnage en VO, ne serait-ce que pour savourer le « Oh whhouawww » de Cassie ;)

  • Reply
    Lou94
    2 février 2009 at 14:18

    Je savoure… déguste et garde le goût sur la langue :)
    Cette série est une petite perle, malgré la vulgarité, car elle nous permet très facilement de nous sentir au mieux dans la peau d’un des personnages…
    Je conseille How I Met Your Mother, qui est un tout autre style, même tout aussi savoureux à regarder ^^

  • Reply
    HushJune
    29 janvier 2009 at 16:52

    A côté de Skins les autres séries semblent carrément à côté de la plaque….et la saison trois commence très fort!

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