Nombreuses sont les maisons françaises symboles d’élégance dans le domaine de la mode. Parmi elles, Lanvin est une des plus anciennes. Elle doit son retour sur le devant de la scène à un homme talentueux : Alber Elbaz.
Jeanne, les débuts
Jeanne Lanvin est née en 1867. Dès l’âge de 13 ans, elle commence à travailler en tant que chapelière, et son doigté la fait vite repérer. C’est en 1885 qu’elle ouvre son premier magasin. Comme une autre grande dame après elle, Coco Chanel, elle débute par les chapeaux. La différence est que la postérité surnomme Coco « Mademoiselle » et Jeanne « Madame ». Peu à peu, la maison Lanvin gagne en réputation, grâce à un style élégant et assez classique, aux références parfois antiques. Une boutique ouvre rue Boissy d’Anglas en 1989 alors que la maison Lanvin entre au Panthéon des grands couturiers en 1909, du fait de son admission à la Chambre Syndicale de la Haute Couture.
Marguerite et les vêtements pour enfants
En 1903, Jeanne Lanvin met au monde une petite Marguerite. Sa fille, que tout le monde appelle Marie-Blanche, est une éternelle source d’inspiration pour la couturière. En effet, la mère habille sa fille… ainsi que les poupées de sa fille ! Une initiative qui suscita beaucoup d’intérêt auprès de la clientèle Lanvin. En conséquence fut créé un département enfant. Une première, à une époque où les collections des grands couturiers ne se penchaient pas encore sur les bambins. En guise de pont entre les départements femme et enfant, Lanvin lança par la suite un département jeune fille. La boucle était bouclée, proposant ainsi des collections complètes destinées à tous les âges.
Les parfums et la déco
La maison Lanvin a ensuite fait preuve d’une grande variété de production. Un département décoration a ainsi été ouvert en 1920. Suivent un département sport (en 1923), les fourrures (avec une boutique dédiée ouverte en 1927) et les parfums (département créé en 1924). Grâce aux créations du nez André Fraysse, Lanvin remporte de jolis succès, notamment avec Arpège (dont le nom fut choisi par Marguerite, pianiste), relancé dans les années 1990. Un autre succès de la maison est My Sin (Mon péché), lancé en 1925.
La succession
A la mort de Jeanne Lanvin, en 1946, c’est logiquement Marguerite « Marie-Blanche » qui reprend la direction artistique de la maison. La muse devient créatrice. La maison reste aux mains de la famille pendant de longues années, jusqu’en 1993, lorsque l’Oréal entre dans le capital de Lanvin. La décision est immédiatement prise de fermer le département haute couture, au profit du seul prêt-à-porter. En 1996, Lanvin appartient totalement à l’Oréal.
Après Maryll Lanvin dans les années 1980, qui fut la dernière créatrice de la famille aux rênes de la direction artistique, de nombreux créateurs se sont succédés. On nota parmi eux Dominique Morlotti (un ancien de chez Dior) qui a officié aux collections femme de 1992 à 1996 et homme de 1993 à 2001) ou encore Cristina Ortiz (aujourd’hui directrice artistique chez Salvatore Ferragamo) de 1998 à 2002 pour les collections femme. Depuis 2002, c’est Alber Elbaz qui préside aux destinées des collections Lanvin.
Alber Elbaz
D’origine israélienne, Alber Elbaz est né en 1961 à Casablanca. Il a passé toute sa jeunesse à Tel Aviv, avant de débarquer « avec deux grosses valises » à New-York, à l’âge de 25 ans. Une de ses principales collaborations débute en 1998, lorsqu’il est choisi en 1998 pour succéder à Yves Saint-Laurent, qui a décidé de prendre sa retraite. Après une séparation mouvementée avec la célèbre maison parisienne, il trouve sa place chez Lanvin où il officie depuis. Alber Elbaz se défend d’avoir un style propre, créant chaque pièce selon l’inspiration de moment, visant l’élégance appliquée à l’air du temps une philosophie assez proche de celle de « Madame ».
Lanvin aujourd’hui, collections et stars
S’il est donc interdit de parler de style, les créations d’Alber Elbaz ont toutefois des caractéristiques qui permettent immédiatement de les identifier comme venant de chez Lanvin. A commencer par les formes très architecturées, souvent guidées par des drapés spectaculaires. Des silhouettes à la taille bien marquée, dont les volumes semblent flotter sur le modèle. Les éléments structurels sont réduits et dissimulés au maximum.
Des créations modernes, aux couleurs variées même si Alber préfère le noir. La tradition maison n’est toutefois pas oubliée, comme le prouve cette sublime robe bleue, de la collection printemps/été 2008, couleur symbole de la maison depuis un voyage de Jeanne à Florence, où elle fut marquée par un tableau de Fra Angelico. Aujourd’hui, Lanvin est une maison mondialement reconnue et appréciée. En témoigne le choix de Nathalie Portman au dernier festival de Cannes, où sa robe violette a fait forte impression. D’aucuns l’ont même jugée « star la mieux habillée du Festival ». Une belle reconnaissance pour Alber Elbaz, sur un événement ou chacun rivalise d’élégance.
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