Du drôle, du rocambolesque, du cynisme, du sexe, de l’alcool, de la drogue, de la séduction… Venez explorer le petit monde trash de Californication.
Hank Moody (David Duchovny) est un écrivain à succès qui n’a pas écrit une ligne depuis… cinq ans ! Pour combler l’angoisse de la page blanche, il brûle sa vie par les deux bouts entre sexe et drogues. Quand il ne s’adonne pas à sa déchéance, il s’occupe de sa fille, Rebecca, 13 ans ou tente de reconquérir son ex-compagne – et mère de sa charmante fille – Karen.
Hank, c’est un peu le rêve de tous les hommes ! Boire, manger, coucher, dormir. Cynique à souhait, il déballe ce qu’il pense sans se soucier de la morale ! Il vit comme bon lui semble, dispose de son temps comme il veut, prend et jette les filles sans état d’âme. Il est exempté de toutes contraintes morales et sociales !
Et même dans le rôle du « parfait salaud », il reste héroïque, n’hésitant pas à planter un coup d’un soir pour sauver une damoiselle en détresse ou bien en castagnant un homme trop bruyant dans un cinéma.
Et pour cela, les hommes aiment beaucoup cette série !
Oui mais les femmes me direz-vous ?
La part féminine a également été remplie ! En effet, Hank, malgré son auto destruction avancée possède des sentiments ! C’est un homme torturé, avec une piètre image de lui-même, errant souvent la nuit à la recherche d’une raison de vivre.
Mais le plus touchant est peut être l’homme qui veut reconquérir celle qu’il aime. Il ne manque jamais une occasion de lui rappeler « le bon vieux temps », ou à quel point son futur mari est insipide. Il cherche finalement à recoller les morceaux de sa vie tout en la gâchant.
La crise de la quarantaine sous les feux de la rampe, c’est nouveau ! Le besoin de consommer sa vie à outrance pour se sentir la reconquérir, l’alcool, la drogue, le sexe… Hank ressemble à un gamin de 15 ans voulant tout tester au volant de sa décapotable crasseuse
Néanmoins, l’homme responsable n’est jamais bien loin lorsqu’il s’agit de secourir une lycéenne en proie d’un pervers ou de s’occuper de sa fille, Rebecca.
Et comme chaque crise d’âge, la remise en question n’est jamais bien loin. Hank ne parvient plus à écrire et se questionne, cherche le pourquoi, le comment dans son histoire. A quel moment ça a basculé ? Quand a-t-il perdu sa femme et son inspiration ? A quel moment sa fille a-t-elle cessé de le voir comme un héro ? C’est un quadra touchant sous les airs sardoniques. David Duchovny réussi parfaitement la nuance entre les deux facettes de son personnage. Il le rend aussi méchant qu’attendrissant, sans tomber dans des excès de mélodrames pathétiques.
Le bémol serait, finalement et contre toute attente, la gentillesse de cette série. Et oui ! Bien que le sexe et Dieu se côtoie, Hank reste un idéaliste ! Il est emplit de bons sentiments et cette méchanceté n’est que de l’aigreur de ne rien réussir à construire. Mais Hank Moody veut créer une nouvelle vie. C’est un romantique fini, en constante reconquête de la femme qu’il aime. Rien ne l’arrête dans cette quête effrénée du bonheur : ni le futur mari, ni une lycéenne racolante, ni le ridicule ou les erreurs.
Of course, dans toutes bonnes séries américaines, la femme aime encore de passion celui qu’elle a quitté face à la platitude du futur époux.
Alors on espère ! Comme Hank ! Nous aussi on veut croire qu’il va réussir à retrouver son ancienne vie. On y croit quand il pond enfin trois lignes sur une feuille ou quand il arrive, tonitruant au mariage pour enlever la belle.
Mais ce serait trop facile ! Il faut qu’il rame encore le petit Moody. Qu’il apprenne, qu’il se prenne des claques, des coups mal placés, qu’il morfle histoire de grandir un peu !
Californication est une jolie série si on la place sous le signe de la crise de la quarantaine. Elle y présente tous les questionnements d’un homme, ses peurs et ses tentatives pour recréer un équilibre avec ceux qu’il aime.
Du côté du scandale, bien que de nombreux postérieurs défilent à l’écran, le trash n’est pas là ! Ni même dans le fait de coucher avec une mineure ou de rêver de fellation avec une nonne. Probablement qu’un plan à trois avec une femme fontaine et son ami-agent reste anthologiquement glauque mais après… Face aux célèbres chirurgiens de Nip/Tuck, Hank n’est qu’un adorable paumé.
C’est finalement juste du plaisir de regarder Californication. Sans se questionner, sans s’interroger, sans s’arrêter sur le romanesque parfois un peu gros.
Juste : asseyez-vous dans votre canapé, branchez vous sur la 6 et appréciez ces 25 minutes de situations cocaces, de phrases drôles et la bande son a vous faire dansez toute la nuit !
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