Les premiers accords de Dorémus, c’est une guitare sèche qui s’écorche à chaque corde effleurée. Dorémus n’est pas un drôle ! C’est un torturé qui crache ses maux dans « un micro 21x29x7 ». Des états d’âmes de l’adolescence à la nostalgie de l’enfance, la difficulté de se faire un « trou » dans le monde musical, l’amour qui s’effrite, le chanteur nous guide dans son univers sombre.
Avec une violence rare, à la Saez, Dorémus nous livre ses plus noires pensées tout en conservant une poésie moderne. Benoit créer ses propres jeux de mots et imprime ainsi son empreinte unique dans le cercle fermé de la musique.
Souvent comparé à Renaud pour son timbre de voix, le mythique chanteur a pris sous son aile son semblable qui sait conserver, malgré tout, son originalité. Dorémus, c’est un style brut, pur, sans artifices ni conventions. Les phrases s’enchainent et les mots s’accordent une évidence déconcertante. Les musiques douces et mélancoliques coïtent les cordes pincées rageusement, nous démontrant toute l’ampleur du talent de ce jeune artiste écorché vif.
Benoit Dorémus appartient à un autre temps. Nous avons le sentiment de nous retrouver dans les années 80 avec la modernité et les questions existentialistes en plus.
Bien qu’un brin égocentrique, nous pouvons espérer que le prochain opus sera plus mature en nous montrant l’homme d’une trentaine d’années qu’il est. Au delà de ce bémol, Jeunesse se passe, coupé au canif relève presque du génie, régalant les adorateurs de cette époque révolutionnaire qu’incarne Renaud, mais en encore mieux !
A écouter : « Rien à te mettre », « J’apprends le métier », « Beaupadre »
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