Et oui, après le bouillonnement et l’excitation des départs, il faut bien se résigner à rentrer… de vacances. D’où que l’on vienne et où que l’on soit allés, ces retours annoncent généralement adieux déchirants, kleenex sacrifiés sur l’autel du désespoir tant ces derniers sont difficiles, avions surbookés et autres bétaillères mobiles à destination du quotidien et de la grisaille (pas pour tout le monde, c’est évident) que vous cherchiez temporairement à fuir. « Pas glop » comme dirait l’autre.
Attention, loin de moi l’idée de vouloir livrer un tableau noir de ces instants où l’on est souvent en proie à de grands moments de solitude. Après tout, pour les journalistes, c’est l’occasion de maints reportages bouche-trous du JT et la rentrée une aubaine pour le recyclage d’anciens sujets. Mais les vacances d’été sont traditionnellement synonymes d’excès, d’évasion, de soleil propice aux rencontres et au relâchement généralisé que l’espèce humaine apprécie naturellement. Ainsi le choc de la réalité peut-il s’avérer très dur à encaisser, que l’on effectue ce voyage en train, en avion ou en voiture.
Héliotropisme oblige, en été, la majorité des Français se ruent sur le moindre centimètre carré de plage au soleil, quitte à s’agglutiner sur les côtes. La plupart laisse donc derrière eux souvenirs arrosés, « farniente » et amours de vacances, en larmes, collés contre une vitre de TGV, le regard aussi mouillé que leur dernier top acheté sur le petit marché à côté du bungalow, de l’appart ou de la résidence secondaire pour les plus chanceux. Mais même une fois embarqués, le calvaire n’est pas terminé.
Vous qui aviez choisi un emplacement calme (« Zen »), vous voilà entouré d’une marmaille aussi bruyante qu’un groupe de mouettes affamées. Ou encore d’ados traumatisés par leurs vacances familiales passées en pleine cambrousse qui piaillent dans leur portable en implorant leurs meilleurs ami(e)s de venir les chercher à la gare. Et puis, vous étiez parti si vite, que vous en avez oublié la popotte. Vous partez donc à la recherche de la « voiture restaurant », balancé par des secousses qui vous coupent définitivement l’appétit, quand ce ne sont pas les odeurs de tarte au maroilles que des nostalgiques pressés de retrouver leur région (il en faut bien !) ont quant à eux pensé à apporter !
Puis, passé Aix ou Bordeaux (selon qu’on rentre de l’est ou de l’ouest), c’est le temps qui se gâte et vous vous pelez dur dans votre short et vos tongs à cause de la clim. Inutile de penser à prendre quelque chose pour vous couvrir dans votre valise, elle est écrasée par la dernière fournée de voyageurs. L’arrivée se passe de commentaire : temps exécrable, ventre retourné, vague à l’âme quand vous n’avez pas eu droit aux sempiternels retards… Et personne pour vous accueillir sur le quai… C’est le pompon !
Les voyageurs en avion ou en voiture ne sont pas mieux lotis… Les premiers prennent généralement racine en attendant leur décollage lorsqu’ils ne sont pas carrément contraints de rester dans leur hall, alors que les seconds, repoussant au maximum leur départ et fuyant les conseils du stupide furet (on peut l’appeler comme on veut, il ne ressemble à rien de toute façon !), terminent bloqués dans d’interminables bouchons entourés de leur petite famille survoltée et déjà stressée par peur de manquer la bonne sortie, et ce dans 4 mètres carré. Bref, que du bonheur !
Après tout cela, vous me direz, pourquoi donc s’infliger de tels supplices ? Restons chez nous ! Plus facile à dire qu’à faire, surtout lorsqu’on est un « expat' »du Sud dans le « Nord » (et sans doute vice-versa). Pas de morale donc à ces petites anecdotes, une bonne dose de « positive attitude » vous sera donc nécessaire pour remonter la pente (néanmoins, pour vos nerfs, évitez d’écouter Lorie).
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