Pour beaucoup, Depeche Mode reste indissociable du célèbrissime « Just Can’t Get Enough », hymne joyeuse faite à l’amour… Et aux synthétiseurs. Classifié derechef dans la catégorie « new wave » ringarde sitôt leur premier tube sorti, c’était sans compter sur le formidable revival eighties dont allait bénéficier le groupe quelques 20 années plus tard, en devenant le thème musical promotionnel d’une grande marque d’habillement. Et les mauvaises langues de se taire. Abhorrés par certains, adulés par d’autres, DM a su traverser les époques en faisant sa force de ses apparentes faiblesses, restant l’un des piliers du rock électro. Après des premiers albums labellisés « pop synthétique », le trio brit de Basildon pousse un plus loin la recherche des sons et des textes. Sorti en mars 1990, « Violator » confirme qu’un virage radical a été opéré : volontiers mélancoliques, les textes de Martin Gore gagnent en profondeur et abordent l’amour (« Enjoy the Silence », « World In My Eyes ») tout autant que la trahison (« Policy of Truth »), et le repentir (« Personal Jesus », « Waiting for the Night »). Véritable usine à tubes, « Violator » marque les esprits de ses deux plus surprenantes compositions, la ballade techno pop lyrique « Enjoy the Silence » et le rock puissant et bluesy à souhait de « Personal Jesus », où la voix de Dave Gahan trouve une résonance toute particulière. Quel plus bel écrin pour cet album mythique que la rose stylisée du photographe Anton Corbjin ? « Violator » reste sans conteste l’album d’un groupe à l’apogée de son art qu’on ne se lasse pas d’écouter…
A écouter : « Personal Jesus » – « Halo » – « Enjoy the Silence »
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