Parmi les Christine célèbre du PAF, il y a bien sûr la reine Christine, cette journaliste brillante aujourd’hui déchue de son trône, que fut Mme Ockrent. A l’autre extrémité de la hiérarchie, on trouve Christine Bravo, dont la distinction n’a d’égale que l’intelligence et la culture de l’un de ses collègues de chez Ruquier, j’ai nommé Steevy.
« Il faut donner des valeurs à la jeunesse »… Surtout sur le service public. C’est sans doute la raison pour laquelle « On a tout essayé » dispose parmi ses chroniqueurs d’un minet célèbre grâce à son âne en peluche, d’une alcoolique qui ferait mieux d’être anonyme, le tout chapeauté par un chef de file capable de fatiguer un troupeau de Saint-bernard. Comme il en faut pour toutes les générations, il y a aussi une vieille dame, dans le rôle de souffre-douleur. Finalement, notre chère Christine ne détonne pas dans le paysage d’une émission qui a résolument mal vieilli. En somme, telle le « h » de Hawaï… A part déballer sur sa vie personnelle, et pousser des coups de gueule dont on a souvent du mal à percevoir l’objet qu’elle parvient, de plus, à exprimer au prix de moultes bafouilles… « elle ne sert à rien ».
Bien entendu, citer Christine Bravo uniquement comme chroniqueuse d’ « On a tout essayé » serait réducteur. Ses émissions personnelles ont également marqué les années 1990. Il y a eu Frou-Frou, Union Libre… Cette dernière émission, tournant autour du thème européen, réunissait des chroniqueurs de tous les pays de l’Union. Et elle a surtout permis la révélation de quelques talents, dont l’italien Ilario, dont le plus grand fait d’armes est d’être tombé amoureux d’un chèvre (en même temps, on le comprend, après avoir côtoyé de près Christine Bravo…) dans une émission de télé réalité sur TF1. Question niveau télévisuel, Christine Bravo se situe donc à l’exact intersection entre la vulgarité de Carole Rousseau et le dégueulophone exaspérant de Julie Snyder. Etonnant qu’elle arrive à se maintenir alors que les deux autres sont plus ou mois au placard (et plutôt plus que moins concernant la canadienne).
Mais la Christine a plus d’un tour dans son sac! Au cas où vous auriez zappé toutes les émissions dans lesquelles elle retrouvât nombre de ses anciens acolytes, lui passant légèrement la brosse à reluire, elle lance sa propre ligne de vêtements pour bébés! Personne, bien entendu, n’a cité la marque dans son émission, non, elle n’était pas venue pour ça! Dommage, c’était peut-être le seul élément vraiment original dans le concept (« Bravo’llywood »). Car, elle est peut-être elle-même passée à côté des créateurs qui ont déjà investi dans le filon… Ils ne font certes pas tous des vêtements en Alpaga, issu du commerce équitable, initiative certes louable, mais qui ne représente pas la majorité des modèles. Pour le reste, il est clair que la ménagère « moyenne » n’a pas les moyens d’offrir une veste léopard à sa fille à 150 euros et en même temps, on a un peu de mal à imaginer le mariage de l’innocence d’un nouveau-né et un genre à la Victoria Beckham. Les styles « cool », « hype » ou « mystique » proposés sortent il est vrai de l’ordinaire des vêtements pour bébés. Mais, d’une part, le concept va parfois trop loin : le Che sur un baby gros manches courtes (à 30 euros qui plus est) dans la catégorie bébé « Hype »… relève d’un mauvais goût certain ; et , d’autre part, les produits les plus abordables (tout de même entre 20 et 30 euros pour des débardeurs et autres bodys manches courtes) ne présentent pas, pour la plupart, une originalité extraordinaire ni d’une recherche qui casse trois pâtes à un canard.
Sur cette dernière initiative largement discutable, on peut se demander : mais jusqu’où ira Christine Bravo ? Pour ne pas avoir à y répondre, je propose qu’on l’arrête tout de suite par cet appel désespéré dans SMB !
Article co-écrit avec Adeline J
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