Ce week-end marque une fois de plus la victoire de votre copine qui a réussi à vous faire annuler le tournoi de football inter-villes que vous aviez organisé pendant 2 mois avec vos potes. Remarquez que vous allez quand même faire du sport puisque d’une part vous partez en randonnée dans la montagne, et d’autre part vous partez en randonnée dans la montagne avec elle.
Malgré tout vous tentez de cacher votre désarroi, la veille du départ, chez elle : « alors cocotte t’es prête pour notre petite aventure de demain à Chateauneuf du Lac ?! ». « T’es bête mon gros nounours, tu sais bien qu’on va à Caulnières les Trois Moulins. » Vous venez d’apprendre deux choses. La première c’est que vous êtes son nounours et vous l’acceptez. La deuxième est que vous allez faire 100 bornes de plus, demain, et vous l’acceptez aussi parce qu’elle a le fer-à-repasser dans les mains. De toutes façons, se lever à 6h ou à 5h, c’est kif-kif bourricot. Bourricot qui aurait été bien utile d’ailleurs pour transporter le deuxième sac à dos que mademoiselle remplit de vêtements repassés, des fois qu’il y ait un bal gala VIP surprise au coeur des rocheuses.
Le lendemain donc, au pied de la montagne, coffre de voiture ouvert, vous vous équipez afin de commencer la randonnée. Il est étrange de constater à quelle point la fatigue peut être utile, dès lors qu’elle nous empêche de nous énerver lorsque notre bien-aimée nous annonce qu’elle a oublié de prendre ses chaussures de marche. Heureusement que les chaussures qu’elle porte actuellement peuvent à la rigueur faire l’affaire : elle a tout de même eu la lucidité de ne pas prendre des talons hauts.
En tout cas, ses chaussures inadaptées sont maintenant sa principale excuse pour justifier… sa lenteur. Selon des statistiques récentes, il faut savoir qu’une heure de randonnée en couple équivaut à 1 heure de marche pour la femme, 20 minutes de marche pour l’homme, et également 40 minutes d’attente de la femme qui traine derrière, pour l’homme.
Manifestement il ne s’agit que d’une moyenne étant donné que ça fait pour vous un peu plus de temps d’attente : une lenteur donc exceptionnelle qu’il convient probablement d’attribuer à la conversation téléphonique qu’a en ce moment votre copine. Même si elle a passé son temps à vous brosser le tableau d’un week-end loin de la civilisation et en contact avec la nature, elle a cru bon d’appeler sa meilleure amie pour lui parler de l’état de ses pieds.
Mais vous tenez le coup. Parce que vous ne faites pas tout cela pour rien. Parce que vous pensez au moment où vous atteindrez le sommet, le but de la randonnée, le lac de la cime. Quel spectacle particulier ce sera, quel calme, quelle splendeur… et surtout quelle déception lorsque dans 5 minutes votre amoureuse vous annoncera qu’elle souhaite faire demi-tour parce qu’elle « n’en peut plus les pieds font trop mal ». Allez. Faites demi-tour et repensez au bourricot qui ne vous a pas accompagnés. Il aurait bien rigolé en vous voyant prendre votre copine -et son sac-, sur votre dos.
J’imagine que le pire quand on retrouve sa voiture après une descente de 3h24 avec 3 sacs et 1 copine à porter, c’est d’entendre une petite phrase du style : « Chéri, je crois que j’ai perdu mon porte-feuille en route, donc est-ce que tu pourrais… ». Retournez voir. Et la prochaine fois, quand votre copine vous parlera d’une balade, répondez à sa demande : envoyez la balader.
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