Plus qu’un écrivain, Stieg Larsson est un journaliste. Créateur et rédacteur en chef su journal Expo, il milite contre l’extrémisme en Suède et plus particulièrement le néonazisme. Il est mort à 50 ans, peu après avoir remis les manuscrits des trois tomes de Millenium à son éditeur. Larsson a entamé la série Millenium pour « assurer ses vieux jours ». On ne sait pas exactement combien de volumes étaient prévus (une dizaine ?) quoi qu’il en soit, les trois publiés ont remporté un succès fulgurant.
Composée de trois volumes, Millenium restera donc à jamais inachevée. Cependant, les trois livres parus forment un tout qui peut être considéré comme terminé. Le premier tome, « Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes », peut être considéré à part. Il signe la rencontre entre les personnages principaux, autour d’une enquête sur un mystère vieux de vingt ans. Henrik Vanger qui aimerait savoir ce qu’il est advenu de sa fille Harriet disparue. Une enquête à huis (presque) clos racontée dans un style lent, assez différent des polars parfois trop haletants. Ici, l’attente est mise en exergue, d’une manière qui fait ressortir les faiblesses et le questionnement du personnage principal. Les deux tomes suivants peuvent être regroupés, ils traitent d’une seule et même histoire, celle du passé de Lisbeth Salander, une des enquêtrices de l’affaire Vanger. Une histoire aux multiples facettes, de secrets d’Etat en histoires de famille. Les deux livres de six cents pages chacun ne sont pas de trop pour arriver à relater une enquête d’une complexité extrême. Entre fonctionnaires dépassés ou manipulés, pressions en haut lieu et psychologues aux mœurs douteuses, la richesse de l’histoire est sans commune mesure. Comme dans « Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes », « La Fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette » et « La Reine du palais des courants d’air » partagent la même écriture au rythme posé. On reprochera juste à Stieg Larsson de verser quelquefois dans le facilité du sordide. L’argument ultime ? Une ambiance suédoise qu’on ne croise pas dans n’importe quel roman de gare.
Les personnages
Mikael Blomqvist
Assurément le personnage central, ce journaliste est le co-fondateur avec Erika Berger du mensuel économique Millenium. Dans le premier volume, il accepte la proposition d’Henrik Vanger d’enquêter sur des faits qui ont plus de vingt ans. Un intermède qui lui permet de se remettre de la tempête médiatique dont il a été victime après l’affaire Wenneström, où il a été condamné pour diffamation. Le contrat avec Henrik Vanger comprend également la fourniture de documents compromettants contre Wenneström. D’une fidélité à toute épreuve en amitié, il est un des rares soutiens de Lisbeth Salander dans la deuxième enquête.
Hans-Erik Wenneström
Celui par qui tout arrive. Blomqvist écrit un article assassin (sans source fiable) sur cet homme d’affaires véreux, ce qui lui vaut une condamnation pour diffamation. Il décide alors de s’exiler de Stockholm pour se pencher sur l’affaire Vanger.
Dragan Armanskij
D’origine Arménienne, il est le directeur de Milton Security, une société privée de service en protection personnelle. Employeur de Lisbeth Salander, il fait appel à elle pour des affaires ponctuelles. C’est ainsi qu’elle se retrouve en collaboration (forcée) avec Mikael Blomqvist.
Lisbeth Salander
Un autre personnage clé. Mise sous tutelle pour des raisons psychologiques, Lisbeth Salander est en fait redoutablement intelligente. C’est un hacker hors pair, ce qui lui permet d’obtenir n’importe quelle information lorsqu’elle enquête sur des personnes, à la demande d’Armanskij. Son passé tumultueux la rattrape dans la deuxième enquête. Renfermée, elle ne fait confiance à personne d’autre qu’à elle, ou si peu.
Erika Berger
Amie de Mikael Blomqvist depuis l’université, elle est la rédactrice en chef de Millenium et la maîtresse de Blomqvist.
Pourquoi on le conseille ?
– Parce que c’est un bon filon. Pas loin de 2000 pages en tout, de quoi occuper les longues soirées pluvieuses pendant un certain temps.
– Pour le style. Si different des policiers habituels qui utilisent de grosses ficelles pour un suspens plus ou moins réussi, il laisse le temps s’écouler de manière agréable.
– Pour la richesse de l’histoire. La complexité de faits nécessite une certaine mémoire (surtout avec des noms suédois…) mais c’est un réel plaisir intellectuel que d’assembler tous les morceaux pour avoir une vue d’ensemble.
– Pour les personnages. Aucun n’est tout blanc ou tout noir. Il est bon de délaisser l’habituel manichéisme trop simplificateur.
V) Titres des tomes :
1 – Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes
2 – La Fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette
3 – La Reine du palais des courants d’air
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