Souvent adulée et en tout cas célèbre, Geneviève de Fontenay est assurément un personnage public. Sous le vernis d’une image traditionnaliste travaillée se cache en fait un certain nombre de couacs en désaccord avec l’air de ne pas y toucher de cette soi-disant prêtresse de l’élégance.
Opération marketing n°1 : La particule qui lave plus blanc que blanc.
Geneviève de Fontenay… Sans aucun doute, ça sonne très français et même respectable. Un nom à particule, ça impressionne toujours. Seulement, dans notre cas, ce n’est qu’un pseudonyme, de famille certes, mais un pseudonyme quand même. Il est amusant de voir comme les stars se piquent de changer leur nom. Patrick Bruel pour ne pas effrayer Robert, Johnny Hallyday pour faire plus rock & roll (maintenant, c’est pour faire Optic 2000) et Geneviève de Fontenay pour se donner une légitimité de tradition française. Une des bases du marketing : l’emballage doit mettre le produit en valeur.
Opération marketing n°2 : Le look.
Tout le monde reconnaît Geneviève de Fontenay grâce à ses galures improbables. Le reste suit, tout en noir et blanc, c’est bien, ça fait Chanel. Toujours dans la même ligne. Par contre, je doute que le maquillage de contractuelle fasse l’effet souhaité.
Opération marketing n°3 : la tradition familiale.
Du nom à particule découle l’idée de pedigree familial. Résultat : le fils de Madame de Fontenay est intégré au processus. Ce cher Xavier est donc directeur du comité des Miss France. Spécialité : le cirage de pompes. A un tel point que ça en devient presque répugnant. Chaque intervention télévisuelle est un véritable calvaire pour le téléspectateur. Le compliment lui dégouline de la bouche avec autant de fluidité que la salive d’un dogue français devant une saucisse de Francfort. Lorsque vous êtes devant votre télé, vous pouvez en être certaine. Dès que vous voyez poindre Xavier et sa perruque qui luit sous les projecteurs, c’est le bon moment pour vous éclipser. Vous avez tout votre temps pour finir la vaisselle, aller aux toilettes ou soigner votre manucure.
Opération marketing n°4 : le moule.
Evidemment, toute idée ou concept repose sur des critères précis. Celui de Geneviève de Fontenay est de vouloir des petites filles niaises sages. De la manière radada de faire défiler les miss aux questions à la con de Jean-Pierre Foucault (réponses apprises par cœur par ces demoiselles, bien entendu), rien n’est laissé au hasard et encore moins à la fantaisie. C’est la petite fille modèle d’avant mai 68 qui est ici posée en égérie, une vision assez peu valorisante de la femme dans la mesure où toute possibilité de démontrer son intelligence est annihilée. Comble du raffinement : il ne leur manque même pas les plumes pour les faire passer pour des dindes lors du défilé !
Opération marketing n°5 : les quotas de minorités colorées.
Tout le monde a entendu parler de l’affaire Valérie Bègue. La parité homme-femme en politique, la représentation des minorités… Autant d’arguments qui ont dû faire pencher la balance. « Tiens, si on faisait gagner la Réunionnaise, cette année ? Ca nous éviterait de nous faire taxer de racisme. En plus, ils ont eu le chikungunya, là-bas et ça ferait une bonne pub, charitable et tout, pour notre émission ». Don’t act ! Seul problème, des gens bien intentionnés ont révélé des photos qui n’étaient pas du goût de Madame de Fontenay. Valérie Bègue en maillot de bain ! Waow ! C’est au moins aussi choquant que la dernière campagne de pub pour Blédina. Seulement, mamie a eu ses nerfs et a dérapé, affirmant que notre jolie Miss réunionnaise avait « une tête de cochon ». Marrant, ça me fait penser aux compte-rendus d’explorations coloniales, ce genre de réflexions…
Opération marketing n°6 : des partenaires média puissants.
Vous l’aurez compris, le concours Miss France n’est pas grand-chose d’autre qu’une machine à fric. Pour ce genre de choses, il est nécessaire d’avoir le soutien de sociétés de productions importantes. C’est dans ce contexte qu’une part de la société Miss France a été rachetée par une entreprise réputée pour ses émissions de bon goût : Endemol. Rappelons que le principal fait de gloire d’Endemol est d’avoir filmé une galipette entre un certain Jean-Edouard et une dénommée Loana, en direct d’une piscine du 92. Certainement l’élégance que recherche Geneviève de Fontenay dans son travail…
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