Acheter un ordinateur n’est pas un acte anodin. Déjà, parce que cela coûte cher. Ensuite, parce que un tel engin reste votre propriété un certain temps (conséquence de la première raison). Enfin, parce qu’il sera votre souffre-douleur préféré pendant toute sa vie (en général, sa vie est plus courte que la vôtre), surtout si vous l’avez mal choisi et qu’il plante à tout bout de champ.
En tant que reporter international, il me fallait absolument un ordinateur portable avec wifi. Autre chose : quitte à avoir ce machin sous les yeux à longueur de temps, autant qu’il soit joli. Et si je peux me le payer, c’est bien aussi. Le reste, je m’en fiche un peu. Enfin, je ne veux pas une brouette non plus… A partir de là commence le parcours du combattant.
Première épreuve : Trouver son bonheur sur internet.
Déjà, rien que l’idée, je trouve cela assez tordu. Imaginez-vous que pour regarder ce qui existe comme ordinateurs sur internet, il faut DEJA avoir un ordinateur. Bon, une fois ce « détail » réglé, on s’aperçoit vite que l’informatique est une vraie jungle quand on ne s’y connaît pas. Reste le critère le plus simple, le look. Hum… Direction le site ‘Vogue’, catégorie objet tendance… On y voit déjà un peu plus clair.
Deuxième épreuve : le vendeur abruti.
La première étape passée, rien de tel que d’aller voir en vrai la (les ?) bébête. Dans une grande surface quelconque comme dans une boutique spécialisée, vous tombez sur le vendeur en informatique, qui ne parvient pas à comprendre votre inculture en matière de microprocesseur et système d’exploitation. De votre côté, vous peinez à décoder son charabia un peu trop technique… Résultat, vous avez vu les modèles en vrai, ils sont aussi jolis qu’en photos sur le site Vogue, mais vous n’en savez pas beaucoup plus.
Troisième épreuve : on demande aux copains.
Le professionnel n’étant d’aucun secours, vous espérez que votre réseau d’amis, connaissances et même vagues connaissances comprendront vos tourments. Avez-vous remarqué que lorsque vous êtes malade, chacun a son remède et personne n’a le même (« essaie les cataplasmes à l’ail ! – Mais non, je t’assure, un suppositoire à l’eucalyptus, il n’y a que ça de vrai… – Enfin, vous délirez, il faut une saignée avec des ventouses, c’est radical ! »), un peu comme les médecins de la légion romaine dans Astérix. Ben pour l’informatique, c’est pareil. Chacun vous vend sa soupe. Et entre les ayatollahs de Mac et ceux qui ne jurent que par telle ou telle marque parce qu’ils ont un beau-frère qui travaille à la hotline, vous n’êtes toujours pas plus avancé.
Quatrième épreuve : Pile ou face ?
Malgré tous vos efforts pour essayer de vous renseigner, vous en êtes toujours aux deux photos vues sur le site Vogue. Reste la bonne vieille solution, le tirage au sort. Mode d’emploi : prenez une pièce de monnaie (Euros ou Francs Suisses, peu importe) non truquée (comme on dit dans les exercices de probabilités). Posez-là sur votre pouce et lancez-la en l’air. Rattrapez-la avant qu’elle ne tombe (ça demande un peu d’entraînement et d’être à jeûn) et posez-la sur le plat de votre main. Vous saurez alors quel sera votre futur ordinateur. Génial, non ?
Cinquième épreuve : Réception et premiers pas.
Vous déballez votre colis et vous vous apercevez que ce qu’il contient est entier. C’est déjà un bon début. Ne reste plus qu’à découvrir comment tout marche, vous battre avec Vista qui plante et, très important, changer votre fond d’écran. Rien d’insurmontable. La preuve : je viens d’écrire cet article avec mon nouvel ordinateur !
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