Si je vous dis que « dans le temps », il n’accompagnait pas votre téléphone portable mais que désormais, cela est possible! Si je vous dis qu’on le confondrait presque avec la console portable de votre petit cousin, plus à la page niveau technologies que vous… Avec l’arrivée des couleurs et autres accessoires ‘fashion’, il peut venir embellir le beau tableau de bord de votre « AX » qui ne passe plus au contrôle technique… Dernier indice : (43° 42′ 36.00″ ; +0° 37′ 48.00″)… Vous l’avez compris, il s’agit bien du presque irremplaçable GPS qui orne vitrines, pare-brise et rayons spécialisés avec la petite « blagounette » qui va avec : « pour ne pas perdre le nord » !
GPS, cela signifie (oui oui, on a dit « culturel » le magazine!) ‘Global Positioning System’, autrement dit, « système de positionnement mondial ». Ce joujou extraordinaire a été développé par nos amis américains du Département d’Etat à la Défense (comme l’ordinateur d’ailleurs quelques décennies plus tôt) à la fin des années 1970. Où que vous soyez dans le monde, ce petit engin est censé vous permettre de vous orienter, de retrouver les baleines échouées, de suivre à la trace de pauvres oiseaux migrateurs qui n’en demandaient pas tant et, accessoirement, de vous diriger où vous le souhaitez. Tant d’apparentes qualités peuvent vous laisser pantoises, rêveuses… ou, perplexe, comme moi.
Avouons-le, avant que l’on vous en vante toutes les fonctions et les réussites, le GPS, cela signifiait quoi pour vous? Un cadeau cher mais qui plaît toujours pour votre grand-oncle qui commence, il est vrai, à perdre un peu les pédales ? Un beau joujou technologique que votre chéri allait adorer pour décorer son autre gros joujou ? En somme, c’était tout sauf un objet aussi indispensable que des lunettes pour un bigleux comme a voulu vous convaincre un vendeur qui n’y connaissait rien (comme vous !). Comme vous êtes perspicace et que vous ne cédez pas au charme d’un jeune vendeur qui, s’il n’offre pas d’arguments de vente très efficaces, en possède d’autres qui vous prédisposent à tout de même l’écouter jusqu’au bout (par politesse j’entends, bien entendu), vous cherchez à en savoir plus. Quelques consultations de forums Internet (vous êtes une femme moderne !), avis de connaissances et potins de copines plus tard, irrémédiablement, votre choix, comme le mien, est fait : GPS rime avec Galère, Pépins et c’est ‘Sans fin’ !
Et pas besoin d’aller chercher loin, tout commence dès les réglages à apporter à la « chose ». Votre compagnon étant tant attaché à son petit gadget que vous pourriez malmener, il faut attendre sans broncher qu’il parvienne à entrer la fameuse « adresse d’arrivée » sans faute et en se rappelant de tous les détails (« – Chérie, c’est quoi le code postal ? Mais si, tu sais… Moi je suis nul pour me souvenir des chiffres… – Mais chéri, tu sais quand même où habite ton frère… »). Néanmoins la chose marche, car elle vous parle « Bonjour Paul, entrez votre point d’arrivée » dit-elle (car c’est toujours une nana qui est au service de ces messieurs) d’une voie langouro-électronique. Et là, il faut « choisir » comment vous allez parvenir au point d’arrivée que vous avez noté ! Dans un élan de générosité, et surtout par peur de se planter, votre chéri vous laisse la main. Oui mais voilà, l’intuition féminine a ses limites.
Pour gagner du temps, vous avez choisi, en toute logique « chemin le plus court ». Et, de « tournez maintenant à gauche » en « prenez à droite après le carrefour, puis tournez à gauche », vous vous retrouvez en pleine cambrousse, paumés comme c’est pas permis, dans un petit chemin de terre pas éclairé où vous estimez heureux de ne croiser personne. Celui-ci avait été répertorié comme une « route » dans le système satellitaire et tout d’un coup, vous vous apercevez (enfin, surtout votre chéri, pour vous, ça ne faisait plus de doute !) que la technologie aussi a ses limites. Après moults efforts de repérages et demi-tour, vous parvenez enfin à la civilisation et même mieux, à une autoroute !
Vous reprenez confiance en vous, votre compagnon aussi. Il se permet d’appuyer un peu plus sur le champignon pour, encore une fois, rattraper le retard pris à cause de la chose maudite, et se lance à corps perdu sur l’autoroute. C’est alors que la charmante voix susurre « Faites demi-tour dès que possible » ou bien alors (elle est super protectrice), « faites demi-tour avec prudence ». Oui, avouez-le, votre budget étant limité après les fêtes, vous avez fait une super affaire aux soldes et avez acheté ce GPS pour son prix imbattable. Manque de bol, ce que vous ignoriez, c’est que la rapidité du calcul de l’itinéraire s’en ressent… et comme l’espérance de vie sur une autoroute est réduite à quelques seconde en cas de conduite disons « inappropriée », vous continuez à vous enfoncer dans la pénombre jusqu’à la vue du panneau indiquant la prochaine sortie.
Enfin, une autre joie du GPS -et c’est bien là son utilisation « comique »-, c’est qu’il vous indique que vous êtes « sur le bas-côté » alors que vous roulez tranquillement sur une voie toute neuve inaugurée depuis peu ! Oui le GPS a ses failles, vous comprendrez donc ma réticence, d’autant plus quand on veut en faire le meilleur ami des piétons… En effet, c’est désormais possible de se faire guider pour retrouver son chez-soi ou aller chez une amie à deux pâtés de maisons ! Je dirais que devant ces quelques défaillances, mieux vaudrait renouer avec le bon vieux « plan » papier qui ne ment jamais !
Allez, ne soyons pas trop exigeantes et finissons sur une note positive même si je me refuse toujours à le « tester » personnellement. Ce qui est bien avec le GPS, c’est qu’effectivement, si on a du temps devant soi, on a peu de chance de s’ennuyer en l’utilisant ! On découvre des lieux bucoliques et champêtres tout à fait charmants, on se trouve des talents de pilotes de F1 ou de tout-terrain, on a toujours un ou une amie qui nous parle pour nous tenir éveillée tout en restant maîtresse de notre véhicule tant la conversation ne casse pas trois pattes à un canard… Que demander de plus?
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