Adressez-vous aux couturiers hypes, aux maîtres coiffeurs ou autres chapeliers de renom, ils vous diront tous, comme le commun des mortels que la mode est un éternel recommencement. Oui, c’est vrai, à l’époque, c’était la mode. Malheureusement ou pas, aujourd’hui, ça l’est de nouveau… Beaucoup ont connu un jour ou l’autre cette « crise de puberté capillaire » qu’est la nuque longue : analyse d’un retour surprenant !
Après les revival des pattes d’eph’, le retour des semelles compensées ou la seconde jeunesse de la mini jupe, on assiste depuis quelques mois à une aberration visuelle : le must capillaire masculin actuel n’est ni plus ni moins qu’une honte, qu’une insulte au bon goût.
A l’instar d’un Philippe Candeloro déguisé en Lucky Luke ou d’un Bjorn Borg de 1980, la mode est à la nuque longue. Coiffure inexorablement associée à la passion du tunning. Cependant il ne s’agit pas là seulement d’une coquetterie d’un autre âge, mais un état d’esprit avec ses codes, ses règles ou peut-être même ses associations de soutien. Phénomène que l’on retrouve avec plus ou moins de bonheur grâce (ou à cause) de l’attitude Tektonik.
La coupe a évolué depuis Chris Waddle, elle a même été rebaptisée : « la coupe mulet ». La queue de rat s’est étoffée, s’est multipliée, elle a gagné en longueur également mais s’est également associée à plusieurs autres réminiscences capillaires que l’on aurait pourtant eu du mal à voir cohabiter sur la même tête. En effet le sommet du crâne s’orne d’une crête structurée parfois colorée tandis de les cotés se retrouvent quasis nus. Les alentours de l’oreille semblent alors devenir un terrain de jeu tout à fait propice à accueillir les délires artistiques des coiffeurs sculpteurs. La coupe mulet, c’est alors une coupe futuriste, mêlant parties du crâne rasées ou aux cheveux ras ciselés à d’autres ébouriffées, ou pourvues de longues mèches, d’une crête, et généralement d’une nuque longue et lissée. Elle nécessite un entretien draconien ainsi qu’une quantité industrielle de gel fixant si on se rappelle des principaux mouvements de la danse tektonik qui consiste avant tout à faire régulièrement semblent de se recoiffer.
Bref, faire du neuf avec du vieux, pourquoi pas. Mais de là à s’afficher d’une coiffure improbable, qui n’a pas vraiment bien veilli, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas.
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