C’est l’histoire de chacune d’entre nous, à l’issue des fêtes de Noël. Pour les nécessités de l’article, je replante le décor… Replongez-vous dans votre passé proche, il y a seulement quelques jours, voire même quelques semaines.
Le joli sapin est magnifiquement décoré, la maison, quant à elle, a vu doubler ses ramasse-poussière et arbore quelques lumières pas très écologiques -pour les plus raisonnables-, ou se transforme elle aussi en un véritable sapin de Noël que ses heureux propriétaires font visiter aux touristes et journalistes de passage -oubliant les recommandations très sérieuses d’Evelyne Dhélia pour le respect de la planète-. Vous venez de recevoir des cadeaux, également « magnifiques » (pour la plupart à vrai dire), la messe de Minuit n’est plus qu’un lointain souvenir bien que la vache et l’âne de la crèche vivante vous laissent encore un sentiment d’émerveillement incommensurable (« oui, la nature est vraiment merveilleuse ! »). Déjà les pubs à la télé vous ramènent à la dure réalité : ces fêtes sont synonymes de gavage et pas que pour les canards… Pour votre porte monnaie, ce serait plutôt le « gouffre », « la rasia », « le trou noir », « la dèche ».
Le décor est planté. Je continue donc, que scande-t-on au sortir de Noël ? Vous avez trop mangé, trop dépensé, trop d’excès de tous les côtés. Vous culpabilisez, ou du moins, on fait tout pour ! « On » : les publicitaires, les journalistes, les chroniqueurs, votre mère, vos copines, aussi minces que des pinces à linge, qui se déclarent prêtes à exploser et entament une grève de la faim non négociable. Cri de ralliement = régime ! Alors que mentalement, vous avez déjà renoncé à toutes les bonnes choses que vous ne dégustez qu’une fois l’an, les « galettes des rois » qui vous faisaient de l’œil depuis décembre sur les étals partent maintenant à l’assaut ! « Allez, c’est la tradition » ! Allons-y donc pour les Rois. Même pas marrant, « moi j’ai jamais la fève »… Et la première semaine de janvier se transforme donc en une succession de repas de famille ou entre amis autour de ladite galette… Frangipane ou brioche, c’est au choix, mais au bout du compte, le résultat sera là : pas de répit pour votre estomac, ni… pour vos « charmantes rondeurs » ! Enfin, si vous ne vous cassez pas une dent sur la fève, vous économiserez déjà la galette ou la bouteille à payer de votre poche (et oui, quand y’en a plus, y’en a encore !). En effet, pensez à votre second problème : vous êtes désormais fauchée ! Car, qu’annonce-t-on talonnant la galette ? Les soldes bien sur !
Ne désespérez pas, ne prenez pas rendez-vous chez votre psy, ne vous réfugiez pas dans les 36 boîtes de chocolats que, grâce à l’originalité récurrente de vos amis ou proches, vous avez reçues pendant les fêtes. Plusieurs solutions s’offrent à vous.
Premièrement, revendre les cadeaux que Papa Noël vous déposa au pied du merveilleux sapin, armée d’un sourire béat quelque peu forcé. Sur un site d’enchères assez célèbre pour ne pas en faire mention, oui, sans remords ni honte, c’est possible. Vous l’avez vu sur TF1, Jean-Pierre Pernaut l’a affirmé : ça marche ! Pour faire simple, le raisonnement est le suivant : la personne qui vous a offert le cadeau maudit a voulu vous faire plaisir, du mieux que vous pouviez, vous avez feint, de cette expression rivalisant avec la meilleure des actrices de série B, votre ravissement pour la chose et, à votre tour, cela vous fait « plaisir » de le revendre. Jeu « gagnant-gagnant », tout le monde est content. Et même si c’est au prix d’un si petit mensonge et de la mise au cachot de ce fameux esprit de Noël si prisé en ces temps d’individualisme et de consumérisme à tout va… Vous serez ravie de votre petite affaire… Sinon, les vides greniers dans le petit village de la grand-mère, ça marche aussi !
Ensuite, n’oubliez pas (finalement ça peut avoir du bon) que les fêtes de fin d’année et le passage à la nouvelle sont une occasion de partage, de solidarité et de générosité. Vous trouverez bien une grand-tante qui s’active tous les hivers dans une association, qui s’occupe d’un vide grenier municipal. Plantez votre petit stand de crêpes ou de gâteaux maison à cette occasion : en ces temps de ripaille et de froid, vous aurez un succès fou ! A moindre frais sera donc tout bénef’ pour vous.
Enfin, selon l’auteur du fameux cadeau, la troisième option, plus délicate mais qui rapporte gros par rapport aux deux autres, est le remboursement pur et simple de « la chose » en question. Vous comprendrez aisément que cette solution n’est envisageable que si l’heureux offreur n’habite pas à « pimpouss’ les oies », s’il est de bonne composition (comment le prendriez-vous si vous étiez à sa place ?) et si le magasin rembourse effectivement ce genre de chose.
Bref, tout un parcours du combattant pour chacune des options qui s’offrent à vous. En y réfléchissant bien, qu’allez-vous bien pouvoir vous acheter aux soldes que vous n’ayez déjà, au milieu de folles sortant leurs griffes dès que vous osez poser la main sur le petit haut qu’elles convoitent ? Trouverez-vous encore la force de vous pointer à minuit ou aux aurores (comme le font certaines et certains !) devant la porte d’une grande enseigne alors que vous avez encore sur l’estomac la dinde et la galette des rois malgré le suivi assidu de votre début de régime au choux rouge ? Vous faire littéralement piétiner et rafler ce que vous pourrez alors que la foule délirante aura déjà dévalisé le reste… Ajoutons que votre acquisition ne vous plaira peut-être pas d’ailleurs, mais pour être en accord avec vous-même : « j’ai fait une affaire ! J’ai eu raison de venir ! »…
Alors, l’espace d’un instant, certainement au moment de sortir votre carte de crédit, en voyant le montant exorbitant d’un truc censé être soldé et que vous achetez parce qu’il y a une réduction sans laquelle, JAMAIS vous ne vous n’auriez mis les pieds dans cette grande enseigne où vous n’entrez que quand il vous tombe un œil, un léger doute s’installera peut-être… Mais de peur d’avouer votre tort, vous sortirez fauchée, avec un truc de luxe que vous ne mettrez jamais (oui, la seule chose que vous pouviez vous payer était des bas rouges et jaunes avec des petits pois verts très tendance que vous aurez peur de filer [ou de mettre !] et que vous laisserez dans le placard par précaution). D’autant que les quelques grammes perdus dans le froid et par la course effrénée de l’entrée dans le magasin ne suffiront certainement pas à entrer dans ces fichus bas que vous n’avez pu essayer à cause de la queue interminable qui partait déjà des cabines !
Allez, un peu d’optimisme en ce début d’année : tout n’est pas perdu ! Avec un peu de chance, vous passerez peut-être au JT où la débandade organisée et la folie furieuse des soldeuses feront office de « Une ».
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