Billie Holiday, trois ans avant sa mort en 1959 (usée prématurèment par la drogue, le tabac et l’alcool), publie « Lady sings the blues ». Ecrite en collaboration avec le journaliste William Dufty, cette magnifique autobiographie se veut sans fard et sans concession. Billie Holiday y fait preuve d’une franchise touchante envers ses erreurs et d’une verve incroyable ; le style est très oralisé et parfois franchement drôle. Cependant, il est aussi parfois triste, en témoignent ces pages où elle décrit la vie des Noirs dans les années 30, son enfance difficile, sa mère, de treize ans plus âgée qu’elle, le racisme quotidien. L’interprête de « Strange fruit » mêle habilement des réflexions sur la musique, le jazz et la création artistique, à des réflexions sur l’engagement et le combat pour faire valoir l’égalité des droits entre Noirs et Blancs.
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