Le roman, publié une dizaine d’années après la mort d’Irène Némirovsky à Auschwitz, est une histoire d’amour et de societé. On commence en 1914 à suivre les jeunes personnages ; on les quitte adultes au milieu de la Seconde Guerre mondiale. Bernard, adolescent de dix-huit ans, idéaliste et patriote, s’engage dans l’armée et va combattre dans les tranchées. Thèrèse épouse un médecin, Martial, qui meurt peu de temps après ce mariage, en voulant récupérer un blessé sous les bombardements. Le reste du livre est une lente progression : une progression vers une relation entre Thèrèse et Bernard, une relation aux débuts difficiles car Bernard incarne les changements de la societé et Thèrèse son versant conservateur. Et une progression, lente mais inéluctable, où l’argent devient la valeur suprême. L’écriture est agréable, sobre, épurée mais précise ; le récit est un cheminement où les personnages incarnent les changements de la societé dans laquelle ils vivent. Le tout est pertinent, intelligent et agréable. Irène Némirovsky est depuis peu « re-découverte » depuis que plusieurs de ses manuscrits ont été retrouvé, notamment Suite Française, prix Renaudot 2004.
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