Dur, dur d’être un frère de famille responsable quand tous les maux de la terre vous tombent dessus. Pourtant, la malchance, Benjamin Malaussène la connaît : il est bouc-émissaire professionnel. Payé pour jouer le souffre-douleur, il est aussi à la tête de toute une tribu de frères et sœurs quand sa mère part en cavale amoureuse : Clara la douce photographe, Louna l’infirmière, Thérèse la diseuse de bonne aventure mystique, Jérémy l’apprenti pyromane, Le Petit et ses lunettes roses… sans oublier Julius, le chien-qui-pue épileptique. Cette famille complètement déjantée habite Belleville dans les années 1980. Entre les tractopelles et les projets d’urbanisme naissants, ils seront les protagonistes d’enquêtes policières toutes plus loufoques les unes que les autres, tout au long des six volumes (donc six histoires) que forment la saga.
Car, il ne faut pas s’y tromper, ces six romans sont bien des polars, malgré leur trame délirante. L’humour -noir ! – y est omniprésent et les rebondissements s’enchaînent au fil des pages. On prendra tellement de plaisir à suivre les attentats à la bombe dans les grands magasins, les mamies serial-killers, (…) qu’on aura dévoré la saga complète sans avoir eu le temps de s’en rendre compte !
Quatrièmes de couverture :
Au bonheur des ogres (1985)
Côté famille, maman s’est tirée une fois de plus en m’abandonnant les mômes, et le Petit s’est mis à rêver d’ogres Noël. Côté cœur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire). Côté boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux, comme j’étais là aussi pour l’explosion de la troisième, ils m’ont tous soupçonné. Pourquoi moi ? Je dois avoir un don…
La fée carabine (1987)
« Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c’est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on? ».
Ainsi s’interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d’un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l’innocence même (« l’innocence m’aime » ) et pourtant… pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.
La petite marchande de prose (1989)
« – L’amour, Malaussène, je vous propose l’amour! »
L’amour ? J’ai Julie, j’ai Louna, j’ai Thérèse, j’ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J’ai Julius et j’ai Belleville…
– Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte; c’est l’amour avec un grand A que je vous offre : Tout l’amour du monde !
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j’ai accepté. J’ai eu tort. »
Transformé en objet d’adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d’un best-seller dont il est censé être l’auteur. Vol de manuscrit, vengeance, passion de l’écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires, La petite marchande de prose est un feu d’artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.
Monsieur Malaussène (1995)
« – La suite ! réclamaient les enfants. La suite ! La suite !
Ma suite à moi c’est l’autre petit moi-même qui prépare ma relève dans le giron de Julie. Comme une femme est belle en ces premiers mois où elle vous fait l’honneur d’être deux ! Mais, Julie, crois-tu que ce soit raisonnable ? Julie, le crois-tu ? Franchement… hein ? Et toi, petit con, penses-tu que ce soit le monde, la famille, l’époque où te poser ? Pas encore là et déjà de mauvaises fréquentations !
– La suite ! La suite !
Ils y tenaient tellement à leur suite que moi, Benjamin Malaussène, frère de famille hautement responsable, bouc ressuscité, père potentiel, j’ai fini par me retrouver en prison accusé de vingt et un meurtres. Tout ça pour un sombre trafic d’images en ce siècle Lumière. Alors, vous tenez vraiment à ce que je vous la raconte, la suite? »
Des chrétiens et des maures (1997)
« Je veux mon papa » : un matin, au réveil, le Petit a, tranquillement mais fermement, affirmé son exigence. Malgré les efforts de la « tribu », rien ne semble pouvoir redonner l’appétit au Petit qui, atteint d’une crise de « bartlebisme » aiguë, « préférerait son papa ». C’est en se confiant à son ami Loussa que Benjamin Malaussène va retrouver dans les livres la piste du géniteur romanesque de son petit frère.
Aux fruits de la passion (1999)
Thérèse est amoureuse ! Thérèse la cassante ! Et de qui ? D’un conseiller référendaire à la Cour des comptes, un dénommé Marie-Colbert de Roberval, alias MC2. Dans le genre mésalliance, on ne peut pas faire mieux mais que peut-on contre l’amour, même dans une tribu où l’on a déjà connu beaucoup d’amours spectaculaires et malheureuses ? Chacun y va de son avis pourtant. Benjamin, le chef du clan Malaussène a un sombre pressentiment qui ne tardera pas à se vérifier. MC2, énarque distingué, prédisposé à veiller aux destinées de la nation est surtout intéressé par le talent de bouc émissaire de Benjamin et les dons de voyance de Thérèse, dons que malheureusement le mariage doit lui faire perdre. Le mariage aura bien lieu mais sera à peine consommé. S’ensuit une série de catastrophes, d’incendies, de morts violentes que Daniel Pennac enchaîne avec la verve et l’humour qui le caractérisent, ajoutant un épisode irrésistible à la saga de sa pittoresque tribu de Belleville.
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