Automne 1955, Ray quitte Los Angeles avec quelques amis pour un long périple. Le voyage a un but spirituel : Ray et ses amis baignent dans une recherche intellectuelle et religieuse et recherchent à la fois l’inspiration pour écrire et l’éveil – Ray est, tout comme Jack Kerouac, attiré par le bouddhisme. Mais toute la bande – on reconnait Allen Ginsberg et Neal Cassady- a eu une vie agitée ; ils vivent, comme l’indique le titre français, comme des clochards, boivent, se droguent, et enchaînent les « one-night-stands » avec des filles rencontrées au hasard des soirées dans des bars de jazz et évidemment la vie vertueuse n’est pas facile. L’histoire est émouvante en ce qu’elle traduit un véritable dilemme : la paix spirituelle face à la satisfaction de ses envies et plaisirs… L’écriture, comme dans « Sur la route », est torturée, tortueuse, Jack Kerouac passe du coq à l’âne, inclut des poèmes absurdes dans son récit, se perd dans des digressions, des énumérations de « presque-synonymes ». L’écriture même est émouvante : il voudrait tout dire, toujours dire plus, toujours trouver le mot juste et sa quête, comme celle de la paix intèrieure, est difficile et incertaine.
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