Après Cheesecake et une collaboration avec Liza Manili, on retrouve Séverin avec un superbe album éponyme. Une des révélation de l’année.
Le vintage est à la mode, cela ne fait aucun doute. Volontairement ou non, Séverin cède à la tendance avec un album très eighties. Celui-ci adopte des instrumentations électro façon 8 bits qui nous remémorent avec nostalgie les plus belles heures de Gérard Blanc. Variété ne signifie pas médiocrité. Parce que sous ses airs de tube ringard un peu oubléi aujourd’hui, Une autre histoire cache une orchestration suffisamment chiadée pur qu’on s’y arrête.
Aussi ne regretterons-nous pas ce retour de Séverin dans les eighties, bien au contraire. Les orchestrations démodées prennent ici un air de nostalgie pour la génération Y. Mais il n’y a pas que la musique. Les textes, s’ils abordent des thèmes guère inédits, séduisent par la finesse de leur plume. On ne se lasse pas de La Revanche au scénario aussi cynique que magnifiquement déroulé. Un été andalou prend quant à lui la vie du bon côté : un rythme éminemment cool, un texte qui nous enjoint au farniente… Un parfum de vacances. Le clou final concerne Le Dernier tube, chanson d’adieu au public. A côté de la plaque sur un album, elle parvient déjà à nous émouvoir. On la soupçonne grandiose en fin de concert, capable de laisser le fan en l’attente d’un hypothétique Coucou me revoilou…
Musiques comme textes apparaissent donc subtilement maîtrisés. Et on se surprend bien vite à penser que si Séverin avait sorti son album dans les années 1980, il serait bien vite devenu l’égal de Goldman ou Balavoine. Aujourd’hui le challenge est différent et il doit surfer sur son décalage pour sortir du lot. Souhaitons-lui bon vent. Avec Liza Manili (dont il a réalisé l’album), il forme sans conteste possible le duo le plus cool et glamour de la nouvelle scène française.
A écouter : Dans Les Graviers, La Revanche, Un été andalou, Dommage collatéral, Les sirènes, En noir et blanc, Le dernier tube
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