Mal connue, Grès fait partie de ces maisons à l’histoire ancienne, qui ont façonné la haute couture du début du siècle dernier.
Derrière le patronyme d’Alix Grès se cache Germaine Krebs. Surnommée Alix, elle adopte le pseudonyme de Grès après son mariage avec le sculpteur Serge Czerefkov. Formée à la sculpture, Madame Grès en conserve l’influence dans ses créations. Directement mises en forme sur le mannequin, les étoffes sont mises en valeur par leur drapé.
Tout a commencé en 1935 par la réalisation d’une série de costumes pour la pièce de Jean Giraudoux, La Guerre de Troie n’aura pas lieu. Madame Grès en conservera un goût certain pour les inspirations antiques, qui guident ses collections saison après saison, dans un style diamétralement opposé à celui de Coco Chanel.
Rares sont les créateurs à avoir laissé leur nom dans l’histoire de la mode par une technique de couture. C’est pourtant le cas du pli Grès, au drapé particulier réalisé sur Jersey de soie. Celui-ci consiste à plier l’étoffe en bandes verticales pour mettre en place la texture des robes. A noter que Madame Grès dut provisoirement abandonner cette technique pendant la guerre, celle-ci réclamant des développés de tissus gigantesques.
Après avoir connu la gloire auprès de célèbres clientes comme Grace Kelly ou la Duchesse de Windsor, la maison est tombée peu à peu en désuétude. Elle fut une des dernières à lancer une ligne de prêt-à-porter, en 1980. Madame Grès considérait le prêt-à-porter comme une prostitution. En 1984, la maison est rachetée par Bernard Tapie. Aujourd’hui, elle ne produit plus que des parfums. Madame Grès s’est éteinte en 1993.
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