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Loane

Après Jamais Seule, Loane revient avec un deuxième album plus pop, intitulé Le Lendemain. Rencontre.

On a connu Loane avec des chansons douces en piano-voix. Puis on l’a vu avec Adamo, sur son album de reprises, Le Bal des gens bien. Aujourd’hui, la chanteuse ne renie pas son style avec Le Lendemain. Des mélodies douces et des textes plus mûrs, simplement assortis d’une sauce un peu plus pop qui fleure bon les années 1980.

Si tu devais te présenter en quelques mots ?

Je dirais… Salut, ça va ? Qu’est-ce que tu fous là ?

Ah non ! plutôt « Vous venez souvent par ici ? » Ca fait un peu technique de drague, non ?

Peux-tu nous parler de tes débuts, ce qui t’a fait monter sur scène et composer ?

Ce qui m’a donné envie, c’est quand j’ai eu mon Philicorda (un orgue Philips, NDLR). C’est à partir de ce moment que j’ai fait mes premières compositions. Pour mes premiers concerts, j’ai commencé quand je me suis dit qu’il était temps que je pense à autre chose qu’au travail. Il y a quatre ou cinq ans, j’arrivais à la fin de mon DEA et j’ai commencé à réaliser la chose : il allait falloir que je trouve un vrai boulot. Et comme je n’en avais pas envie, je me suis dit qu’il était temps !

Que voulais-tu mettre dans cet album ? Qu’est-ce qui te tenait à cœur ?

Je voulais surtout habiller l’acoustique avec d’autres sons. Notamment des synthés et du beat box. Par rapport au précédent album, certains instruments sont partis, comme la contrebasse. J’ai juste gardé la guitare, la basse… Les classiques ! Les synthés c’est un truc qui vient de quand j’étais gamine. C’est un son qui vient droit des années 1980. Mais je voulais tout de même l’adapter à de l’acoustique. Je voulais rester large, avoir un univers différent d’une chanson à l’autre. Pas garder le même son d’un bout à l’autre de l’album. Et pour ça, les synthés permettent des trucs de fou. Je voulais mettre des nappes et de la couleur.

Et concernant les thèmes abordés ?

Mes thèmes sont toujours ressentis. Ce sont des choses vécues de l’intérieur. Je raconte des émotions plus que des histoires. Les sujets abordés sont les mêmes mais ma façon d’écrire a changé. Le précédent album était plus jeune, celui-ci est plus incisif. Il faut savoir y lire entre les lignes. J’y raconte maintenant les préoccupations d’une fille entre 30 et 35 ans, comme par exemple le fait de vivre sans enfant. C’est toujours la même personne que dans le premier album, mais avec de nouvelles images.

Comment est né le duo avec Lenny Kravitz ?

Avec Lenny, on est amis depuis quelque temps. Trois ans environ. Il venait me voir quand j’étais en studio et je lui faisais écouter mes démos. Je lui ai demandé de relire le texte de Save Us et je lui ai dit « j’enregistre demain, si tu veux venir ». Et il a naturellement eu envie de chanter avec moi.

On t’a vu chanter avec Adamo, Christophe est ton invité sur le dernier titre de l’album. Tu affectionnes particulièrement ces échanges ?

Christophe, j’avais envie de le rencontrer. Je lui ai fait écouter mes démos et il a retenu L’impossible abîme. On a passé du temps chez lui, où on a arrangé les synthés sur la base du piano/voix des maquettes. Le lendemain il a placé les chœurs. Je voulais des chœurs qui rappelaient des anges, j’ai un temps pensé à faire chanter des enfants. La voix aiguë de Christophe rend bien cette idée. Il renforce les chœurs. Maintenant, on est devenus copains.

Quels sont les albums qui traînent sur tes étagères et qui t’ont bercé ?

En ce moment, j’écoute beaucoup Braids, c’est une électro assez planante. Sinon, We are enfants terribles ou St Vincent. Sinon, j’aime bien aussi toute l’italo disco, la musique européenne des années 1980. C’est de là que viennent mes synthés sur le nouvel album. Dans mes classiques, il y a Emily Haines, Doctor Blind. L’album Four Seasons de Beth Gibbons est sublime. Ou aussi Little Annie, c’est un piano plus rock.

Notre magazine s’appelle Save My Brain. Sauver les cerveaux… Comment peut-on le faire ?

Il faut sortir ! Visiter les musées, les cinés. Et choisir ses programmes. Ne pas hésiter à aller plus loin que ce qu’on nous sert. Enfin, quand je dis ce qu’on nous sert… Tout dépend parce que si je tombe sur un super magazine, je serais ravie de voir ce qu’on me sert !

Quels sont tes derniers coups de cœur culturels (cinéma, musique…) ?

J’ai récemment acheté le bouquin de Willy Ronis qui s’appelle Ce jour-là. Il y explique comment sont nées ses photos. Ca m’a touchée, c’est beau et intemporel. Ses photos sont une histoire de moment mais il y a aussi du travail. Par exemple, pour sa photo du gamin à la baguette de pain, il a fait recourir le gamin pour avoir la bonne prise. Par contre, pour celle de la passante qui enjambe la flaque place de la Concorde, c’est l’inverse. Il a fait une deuxième prise en pensant que la première était mauvaise. En fait, la première était la bonne. Le truc, c’est de rechercher les instants de grâce. Et parfois, des choses nous échappent.

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1 Comment

  • Reply
    Ally
    1 juin 2011 at 18:52

    J’adoooooooooore Loane. Merci pour cette interview :)

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