Lundi, les Fatals Picards sortent leur nouvel album « Coming Out ». L’occasion pour Save My Brain de rencontrer Laurent Honel, guitariste du groupe.
– Comment se sont déroulés la préparation et l’enregistrement de ce nouvel album « Coming Out » ?
De manière très détendue et très professionnelles : j’ai commencé à travailler à l’écriture des textes au mois de mars de l’année dernière, textes que je mettais en musique de manière très basique avant de les transmettre à Yves qui s’est chargé des arrangements. Nous sommes ensuite entrés tous les quatre en studio à ICP – le studio bruxellois où nous avions déjà enregistré « Le sens de la gravité » – en septembre/octobre pour accoucher de 14 nouveaux titres dont nous sommes plutôt contents.
– Comment décrivez-vous votre dernier album ?
Après un Sens de la gravité relativement « dur » et finalement assez monomaniaque – il y était question beaucoup de politique – nous avons eu envie de retrouver un peu de la fraîcheur de Pamplemousse mécanique et des albums précédents, tout en réservant une place importante à des sujets de société qui nous tenaient à cœur (l’homosexualité, la pédophilie, l’identité nationale)… Mais au final, j’ai l’impression que nous avons réussi à trouver un certain équilibre, à défaut d’un équilibre certain. Alors c’est sûr que parfois certaines personnes se plaignent de ce que c’était « mieux avant », mais l’important pour nous n’est pas de caresser le public dans le sens du poil et plutôt de défricher des terres nouvelles – mais attention, nous sommes tout de même respectueux de l’environnement, et quand nous utilisons une blague que personne n’avait utilisée avant, nous en replantons aussitôt une nouvelle…
– Pourquoi avoir choisi « Coming Out » comme nom d’album et comme premier single ?
Tout simplement parce que cette chanson faisait partie de celles que nous avions envie de mettre en avant au même titre que « Le retour à la terre », « Noir(s) », et « La France du Petit Nicolas ». L’occasion s’est présentée de la jouer une première fois sur France 2 à l’occasion du Téléthon, et nous avons eu la chance de pouvoir tourner un clip avec l’exceptionnelle participation de personnes exceptionnelles… Mais je ne vous en dirai pas plus avant votre prochaine question.
– Votre dernier clip « Coming Out » a fait le buzz lors de sa sortie notamment du fait de la présence de Dave et Armande Altaï, pourquoi les avoir choisi eux ?
Dave, c’est une idée de Jean-Marc : il a tout de suite accepté – Dave pas Jean-Marc – à condition de ne pas toucher d’argent et de pouvoir porter un vieux survêtement moche pendant le tournage ; Armande Altaï étant une grande amie de Dave, c’est lui qui l’a entraînée dans cette aventure. Aventure à laquelle elle a participé avec pour seule condition, celle de pouvoir mourir à moitié de froid entre deux prises dans le grenier d’un pavillon de banlieue.
-Noir(s), Militants et Hasta Siempre jouent non seulement sur les mêmes références mais on y retrouve plusieurs fois le nom de Manu Chao, de Noir Désir, pourquoi ces répétitions ?
Par choix, par envie de tisser un fil rouge entre certains titres pour réaffirmer notre attachement à quelques artistes que nous aimons, à une époque désormais révolue (les années 80/90 et le rock alternatif français), et rappeler que, même si humour et cynisme font parfois cause commune, nous restons marqués par un passé un peu plus rouge que bleu…
– « Militants » est une démarcation flagrante de la chanson « les rebelles » des Bérus, alors hommage ou pied de nez ?
Hommage. Sans ambigüité aucune. A l’origine, cette chanson devait d’ailleurs n’être qu’une piste cachée, mais n’ayant pas l’intention d’en mettre sur ce disque, nous avons décidé de la doter du statut de chanson à part entière, même si elle taquine la parodie un peu trop dans le sens de la crête.
– Dans la chanson 1983, vous soulignez le phénomène Yannick Noah, pourquoi lui et non Justin Bieber par exemple ?
Tout simplement parce que Justin Bieber est Canadien, donc américain, et qu’il n’a donc aucun souci à se faire le jour de la fin du monde : il aura sa place assurée dans l’arche que les américains auront construit pour sauver d’une fin tragique tous ceux qui mériteront de rester en vie – et qui en auront les moyens. Yannick Noah étant la personnalité préférée des français, il nous semblait normal d’adresser, par le biais d’une chanson, un signal fort aux américains pour que ces derniers rajoutent un strapontin pour lui.
– En octobre dernier, vous avez fêté vos 10 ans,cela vous a donné un coup de jeune ou un coup de vieux ?
C’est sûr que dix années ça compte dans la vie de 4 hommes, mais les Fatals Picards demeure un groupe finalement assez jeune dans son existence…et puis Indochine a fêté ses 30 ans au Stade de France, alors peut-être que nous fêterons les notre en 2030 au Stade de… Nogent-le-Rotrou ?
Save My Brain et les Fatals Picards c’est aussi :
– La toute première interview réalisée SMB en 2007, un grand moment de… n’importe quoi ?
– Les Fatals Picards fêtent les 1 an de SMB en 2008 et en vidéo
– L’interview des Fatals Picards en 2009 pour Le sens de la gravité
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