Aujourd’hui vendredi 4 mars 2011 est un jour historique (n’hésitons pas, même si le mot peut paraître fort) dans le monde de la mode. Il signe le dernier défilé de John Galliano pour la maison Dior. Retour sur la carrière du créateur.
De nationalité britannique, John Galliano est né dans la colonie de Gibraltar en 1950. Il doit son patronyme aux consonances ibériques (il s’appelle en réalité Juan Carlos Antonio Galliano à sa mère espagnole). Dès l’âge de six ans, il rejoint la métropole, plus précisément la banlieue de Londres.
Après des études au Central Saint Martins College of Art and Design, il se lance à son compte en 1984. Les débuts sont difficiles mais le jeune créateur se fait peu à peu un nom auprès d’une clientèle de plus en plus select. Madonna, par exemple, compte parmi ses premières fidèles. Son installation à Paris, où son premier défilé a lieu en 1990, ne fera que booster sa carrière. Toutefois, les industriels le boudent longtemps, jugeant ses créations difficiles à industrialiser. Il est vrai que Galliano est un admirateur de la coupe en biais initiée par Madeleine Vionnet.
Toutefois, il rentre dans le giron du groupe LVMH en 1995, avec une idée en tête : donner un coup de jeune à la maison Dior. S’il prend à son arrivée la direction artistique de la maison Givenchy (où il succède au fondateur après son départ en retraite), il accède au Graal dès l’année suivante. Il lui échoit alors la responsabilité des collections féminines couture et prêt-à-porter de la maison Dior.
John Galliano fit honneur à l’héritage insolent de Christian Dior, qui avait imposé un New Look flamboyant dans un après guerre austère. Le créateur britannique n’a jamais hésité à chambouler les conventions, voire à choquer, comme lors du défilé couture printemps-été 2000, intitulé clochard et censé rendre hommage à « l’ingéniosité que déploient les déshérités pour se vêtir ». Si l’idée est contestable, force est de reconnaître que le résultat est convaincant.
Au fil de ses quinze ans de carrière, John Galliano a mené de front les collections couture et prêt à porter de Dior, ainsi que sa propre griffe de prêt-à-porter, John Galliano. Toujours dans des styles excessifs et très sophistiqués, les pièces ne sont pas forcément des plus faciles à porter. Galliano fait partie de ces créateurs qui, à l’image d’Alexander McQueen, font de la mode un art, un passeport pour un voyage dans un univers onirique. D’ailleurs, Galliano aimait à saluer les invités de ses défilés vêtu d’un look en rapport avec le thème de sa collection.
En février 2011, l’histoire s’arrête. John Galliano est accusé d’avoir proféré des insultes racistes et tenu publiquement des propos antisémites. Le groupe LVMH, déjà ébranlé par l’affaire Guerlain en octobre 2010, réagit immédiatement en entamant une procédure de licenciement du créateur. Toute mention du nom de John Galliano est très rapidement effacée sur les sites internet de la marque.
L’affaire s’étant déclarée juste avant la Fashion Week parisienne, le défilé a un temps été remis en cause. Il a finalement bien eu lieu, sans la présence de Galliano. Quant au défilé de la marque Galliano (qui appartient à Dior à 90 %), il a été annulé, remplacé par une discrète présentation privée de la collection.
Tout va très vite dans le monde de la mode. A peine mis à pied, Galliano doit être remplacé. Les paris vont bon train et deux noms ressortent favori chez les parieurs. Celui d’Haider Ackerman d’une part et celui de Riccardo Tisci d’autre part. Ce dernier partage avec Galliano son expérience chez Givenchy et un certain goût pour le non conformisme. Le créateur italien est en effet le premier à avoir mis en avant le mannequin transsexuel Lea T.
1 Comment
ANNYA
18 avril 2011 at 1:24J’aimerais entrer en contact avec John Galliano. J’ai realisé une collection DE BIJOUX en PIERRES semi PRECIEUSES UNIQUE modeles excentriques mais TRES CHICS qui je suis sure lui plairait.
J’aimerais rencontrer CE … SPONSOR !!!
Merci
ANNYA