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Sara Schiralli

A Save My Brain, il arrive qu’une sorte de conscience professionnelle nous rattrape : lorsque le talent d’un artiste dépasse un certain niveau, nous ne pouvons plus nous contenter de le citer dans notre sélection myspace. Il était plus que temps que nous nous penchions sur le cas de Sara Schiralli.

Tout à commencé pendant l’été 2009, avec Paranoid. Ce titre à la mélodie entraînante tournait en boucle sur les ondes de Nova. On ne pensait pas qu’il existait une place entre Shivaree et Hooverphonic, Sara Schiralli nous a prouvé le contraire. Voix douce et arrangements rock-électro font plus que bon ménage. Puis ont suivi Roll the Dice et le doux et délicieux Bang Bang.


Sara Schiralli – Paranoid

La sortie de l’album (intitulé Bang Bang) n’a fait que confirmer ce que l’on espérait. L’ensemble se révèle sacrément bien ficelé, entre mélodies douces et entraînantes. Les tubes en puissance y sont nombreux, à commencer par Incomplete. Prometteur pour la suite.

Et, bien sûr, il y a la scène. Nus sommes allés voir Sara Shciralli au Café de la Danse. Une salle à taille humaine, que Sara Schiralli n’a eu aucun mal à séduire. Elle est loin la jeunne femme presque timide que j’avais interviewée auparavant (on va mettre ça sur le compte de mon charme troublant, ahem…) ! En concert, Sara Schiralli révèle une autre personnalité, une vraie capacité à faire le spectacle.

En plus, Sara Schiralli fait partie de ces artistes qui apportent quelque chose de nouveau sur scène, musicalement parlant. Les interprétations et arrangement changent radicalement par rapport à ceux de l’album, avec notamment un violon bien plus présent. Une agréable surprise de revoir un Paranoid « revampé » de la sorte. Sur Bang Bang, la voix de Sara Schiralli se fait plus forte que sur l’enregistrement susurré de l’album. De quoi donner une nouvelle dimension à ce titre.

Et n’oublions pas la reprise du Seven Nation Army des White Stripes : une agréable surprise où notre artiste a su mettre tout son caractère. Il est maintenant temps de lui laisser la parole :

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Sara Schiralli, j’écris des chansons et je chante !

Quand as-tu commencé à jouer et à composer ?

J’ai commencé à l’âge de huit ans, avec des chansons et des poèmes. Mais ce n’était pas bon, alors j’ai arrêté et j’ai tout jeté. A vingt ans, j’ai recommencé, en jouant de la guitare. Et j’ai enfin commencé à être contente de ce que je faisais.

Peux-tu nous parler de tes débuts sur scène ?

J’ai commencé assez tard, j’avais vingt-sept ans. Je ne savais pas exactement ce que je voulais faire. Je n’avais pas l’impression d’avoir une voix. Je pensais qu’il fallait encore attendre avant de me trouver.

Comment as-tu défini ton style à tes débuts ?

Le processus a été assez intéressant… Je voulais faire quelque chose d’expressif, alors j’ai pris des cours de théâtre. A l’école de théâtre, on m’a appris une méthode, un moyen de s’utiliser pour incarner un autre personnage. Il faut imaginer le monde qui nous entoure d’une autre manière pour réellement rentrer dans la peau d’un autre personnage. Imaginer qu’on est aveugle pour oublier toutes ses références. Là, on peut sortir le meilleur de soi-même.

Quelles sont tes inspirations pour composer et écrire ?

Les chansons de Bang Bang sont un mélange de ce que j’ai vécu pendant mon enfance et de sentiments venant de moi. Dans tous les cas, je ne veux jamais émettre de jugement dans mes textes, je trouverais ça arrogant. Je donne une opinion, simplement. Et je voulais que l’album soit positif.

Quelles sont tes références musicales ?

Il y en a tellement ! Dans une journée, je suis capable d’écouter des styles de musique bien différents. Ca peut aller du reggae à la pop. Pêle-mêle, je pourrais citer Anthony and the Johnsons ou les White Stripes, que je suis en train de redécouvrir. Sinon, j’aime bien les vieux trucs comme Bob Dylan ou Leonard Cohen.

Comment as-tu construit ton album Bang Bang ?

Il n’y a pas réellement de fil conducteur. Le seul lien entre les titres n’est pas évident, c’est quelque chose à propos de mon papa.

Es-tu plus à l’aise sur scène ou en studio ?

En studio ! C’est là que je m’amuse le plus. Cela dit, les deux sont différents. Si je devais résumer, je dirais que la scène est une méditation et le studio une thérapie.

Notre magazine s’appelle Save My Brain. Sauver les cerveaux… Comment peut-on le faire ?

En m’aidant à arrêter de penser ! Il faudrait que je fasse un peu ralentir mon cerveau.

Quels sont tes derniers coups de cœurs culturels (musique, cinéma…) ?

En ce moment, j’écoute the Villagers. C’est un groupe irlandais vraiment bien. Je n’arrête pas de les écouter ! Par contre, je ne vais pas beaucoup au cinéma. Mon obsession, c’est la musique, toujours la musique. Mais je suis tombée sur The Bill Hicks Story, un documentaire sur la vie de cet humoriste. Il avait des idées politiques intéressantes.

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