Il est quinze heures, la nuit vient de tomber. Vous n’êtes pas à Rovaniemi, simplement à Paris. En hiver.
C’est une étrange atmosphère, que tantôt on déteste, que tantôt on adore. Mais pour l’adorer, il faudrait déjà en profiter. Avec ces fichus chaud et froid à la sortie du métro Odéon, vous en êtes déjà à votre troisième grippe successive alors que l’hiver n’a pas encore officiellement commencé. Oui, il est bien marqué sur votre calendrier Betty Boop « hiver », à la date du 21 décembre. Et pourtant… Vous avez déjà les yeux rouges d’un lapin russe, vous enchaînez compulsivement les Kleenex et même, les premiers flocons font leur apparition.
Enfin, il arrive qu’à force d’Oscillococcinum, de pastilles au réglisse et de décoctions de grand-mère plus ou moins chargées en rhum, vous trouviez le ressort et le courage suffisants pour mettre le nez dehors. A ce moment, vous pouvez regarder Paris avec les yeux émerveillés d’Andrea dans le Diable s’habille en Prada.
La place de la Madeleine se pare des plus belles illuminations, alors que les élégantes font la queue chez Ladurée, même si ça énerve Helmut. Il y a un charme dans cette cohue qui court les magasins à la recherché effrénée de cadeaux. Pour faire plaisir à leurs enfants, pour séduire l’élu(e) de leur cœur ou pour déplaire à leur belle-doche (offrez-lui un cactus, vous m’en direz des nouvelles). Et si tout cela est trop tout, il reste à filer vers le pont des Arts, tourner le dos à la Tour Eiffel (elle est si commune, on la laisse aux touristes) et admirer l’arrière-train callipyge de l’île de la Cité. La lumière si particulière de l’hiver ne saurait laisser indifférent. Le vent de la Seine effleurera votre frange à la Kate Moss. Ca aussi, ça énerve Helmut. Mais tant pis.
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