Les bottes fourrées à talons

Attention… Top. Je suis la tendance de l’hiver 2010-2011, le plus souvent en cuir ou en daim, le Chat Botté avait réellement été un visionnaire dans ce domaine, posant les bases de ce que je suis devenue aujourd’hui. Je me décline en noir, marron ou vert-j’ai-fait-caca-entre-deux-sapins, toutes les blogueuses mode m’ont déjà adoptée, je suis une chaussure qui enferme le pied et la jambe, et parfois une partie de la cuisse… je suis… je suis… La botte fourrée à talons aiguille !

Alors, comment dire. Il y a un truc que je ne pige pas dans ce concept. L’hiver est réputé pour être froid, humide, glissant, et sombre – entre autres. Un temps à traîner en Uggs quoi. Et pourtant… Les créateurs ont sûrement vu là un filon à exploiter que nous, commun des mortels, n’aurions même pas soupçonné, tant il est… quelle est la façon polie de dire ‘moche et ridicule’ déjà ? Ah oui : original. Car oui, l’hiver, on met des bottes pour se tenir chaud et pour rester bien cramponnée au sol histoire de ne pas se ramasser publiquement sur son séant. D’où les bottes à crampons fourrées. Alors pourquoi diable y avoir ajouté des talons aiguille ? Des talons aiguille sur des bottes à semelle crantée qui plus est ? Il y a quelque chose de délicieusement illogique là-dedans vous ne trouvez pas ? A moins de sortir de chez soi dans l’optique de se casser la figure / fouler la cheville / rayer la mention inutile, il faut avoir de sacrés penchants masochistes pour s’infliger une contradiction pareille. En équilibre précaire sur ces instruments de torture bottes par jour de grand gel, je ne donne pas cinq minutes avant que le pèlerinage à Monoprix ne se transforme en représentation d’Holiday on Ice. Sans compter le total look grand froid : avec les couches de vêtements que l’on s’inflige complétées par le manteau à boudins moche mais qui tient bien chaud, on a vite fait de ressembler à un bibendum Michelin sur échasses. Un autre argument discutable : comme tout ce qui est à la mode, ce genre d’accessoire devient rapidement hors de prix pour peu que l’on veuille une bonne paire. (Mais qui voudrait en acheter de toute façon ?) Et une fois que vous aurez claqué votre PEL dans une paire de bottes absurde, elles seront déjà démodées.  Vous pouvez toujours tenter de les ressortir et de les faire passer pour vintage 20 ans plus tard, mais ça ne marchera pas non.

Au final, c’est cher, c’est paradoxal, c’est dangereux, c’est ridicule, et c’est moche. Mais on se rassure en se disant qu’on peut toujours trouver pire…