Chroniques ordinaires Humeurs

La quiétude en open space

L’open space, c’est un peu un fantasme. Celui d’une activité professionnelle en constante effervescence où les meilleurs cerveaux seraient reliés entre eux afin de générer le meilleur. Cependant, afin de vivre en toute sérénité dans ce lieu capital, ne sous-estimez pas l’importance de ces détails.

Le partage de l’espace de travail
Les plus chanceux bénéficient d’une place contre le mur avec tout ce que ça implique de déco et d’affichage, de surface pour s’y taper la tête et de pragmatisme afin d’y coller un porte-document qui ne cognera pas contre la souris de l’ordinateur ou ne tombera toutes les deux heures.
Ceux du milieux devront vivre avec la sensation d’être constamment sollicité et surveiller leurs fournitures, régulièrement appropriées par les voisins, tandis que les travailleurs côté-couloir seront les témoins privilégiés de tous les passages et pourront surveiller les allers et venues de chacun. Autrement dit, il ouvre la marche quand bon lui semble; Grand Seigneur sorti, ruée sur le café garantie.
La machine à café/le lieu de détente, justement
Là encore, il s’agit d’un problème quasi géostratégique. Ceux dont les bureaux sont voisins des distributeurs s’octroient clandestinement de nombreuses pauses sans pour autant qu’on les accuse de ne compter que leurs doigts. Et il y a de sacrées injustices dans le monde de l’entreprise. Les planqués, au fond, très loin de la fontaine de breuvage sacré essuient quotidiennement regards et commentaires tout au long de leur trajet. Si en plus vous essayez de traverser cette espace rentrant le ventre, bombant la poitrine avec une démarche féline… Attendez-vous à ce que quelqu’un ait laissé un objet quelconque pour vous faire trébucher.
Votre poste à vous
A priori, vous êtes là pour travailler et n’avez donc aucune raison évidente de cacher vos activités quotidiennes à vos collègues. Or, entre la lecture des dernières actualisations de votre page Facebook, vos ongles à vernir, les coups de fil passés à Loulou, le dernier Glamour posé sur le clavier et les échanges de messages depuis votre boite Hotmail, vous vous rendez vite compte que non, vous ne passez pas votre journée à travailler. Et cela pourrait ne pas être gênant si vos collègues partaient tous ensemble, au même endroit et donnaient l’heure de leur retour. Or, il y a toujours quelqu’un pour vous surprendre et vous donner l’impression qu’il bosse aussi pour le FSB. Ou la DRH, c’est presque pareil, la paranoïa est la même.
Alors, non cet endroit n’est pas aussi dangereux pour vos névroses et vos complexes qu’il n’y paraît. Mais ne sous-estimez pas l’intérêt d’une plante verte aux feuilles un peu épaisses. En plus d’offrir un cadre agréable à votre espace de vie, elle vous permettra aussi de retirer discrètement les morceaux de menthe du taboulé libanais mangé à midi, coincés entre vos dents, sans que vos voisins n’ait une quelconque vue sur vos amygdales.

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4 Comments

  • Reply
    azerty
    8 octobre 2010 at 13:25

    je suis en stage
    je suis en open space
    je me suis complètement reconnue dans l’article

    Et je souffre !!!!! Sortez-moi de là !

  • Reply
    Lilith
    25 septembre 2010 at 0:28

    Heureusement, je n’en suis pas encore là (vive la vie d’étudiants) !

  • Reply
    Célibataire et Stupéfiante
    23 septembre 2010 at 19:48

    A retenir pour quand je commencerai mon contrat d’apprentissage!

  • Reply
    Sekhmet
    23 septembre 2010 at 11:05

    Ayant vécu l’Open Space… je suis contente de retrouver mon « petit bureau personnel »….

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